ACONIN Charles [ACONIN Louis, Martin, Charles, Félix, Gustave, Alexandre, dit Hérisson]

Né le 9 mai 1844 à Compiègne (Oise), mort le 28 septembre 1912 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) ; étudiant en droit ; membre de la commission municipale du Ve arr. pendant la Commune de Paris, capitaine à la 5e compagnie du 248e bataillon fédéré ; membre de l’Internationale.

Aconin commença ses études à Saint-Quentin où ses parents s’étaient fixés ; son père était un bourgeois bien considéré dans sa profession, syndic des faillites et conseiller municipal.
En 1860, Charles Aconin était bachelier en droit, étudiant à l’Université de Paris ; il en suivit les cours jusqu’en 1867, prenant quinze inscriptions en vue de la licence, puis envisageant de préparer le doctorat. Mais le correspondant du jeune homme à Paris notait alors que la politique l’intéressait plutôt que les études, et qu’il négligeait celles-ci pour lire des écrivains socialistes : Louis Blanc, Proudhon.

Durant le premier Siège, Aconin fut capitaine à la 5e compagnie du 248e bataillon de la Garde nationale. Ses « opinions radicales et socialistes » dira le 3e conseil de guerre, le firent nommer délégué au Comité central, le 24 février 1871. En mars, il devint membre de la commission municipale du Ve arrondissement où il fut l’adjoint de Régère.
Sa pensée politique était probablement modérée ; son correspondant parisien, appelé devant le 3e conseil, rapporta des conversations où Charles Aconin lui avait témoigné ses appréhensions quant aux actes de la Commune et expliqué que, semblable à bien d’autres, il avait occupé une place laissée libre par le départ de l’administration. Il avait signé avec Allemane et Murat une proclamation relative à l’enseignement communal : l’instruction religieuse étant laissée aux familles, l’enseignement serait gratuit, y compris les fournitures. Il demandait aussi, puisque le gouvernement serait désormais laïque, que les bureaux de bienfaisance cèdent le pas aux bureaux des mairies : une commission de vingt membres serait chargée de répartir les crédits nationaux, totale liberté d’action étant laissée aux arrondissements.

Aconin, dont le dernier domicile connu à Paris avant 1871 était, 10 rue Cujas, fut condamné deux fois par contumace après la Commune : le 22 septembre 1871, à quinze mois de prison, pour usurpation de fonctions (9e Chambre du tribunal de 1re instance) ; le 20 juin 1873, par le 3e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée.
Réfugié à Bruxelles, il collabora à des feuilles « socialistes », mais vécut finalement assez retiré et gagna sa vie comme « inspecteur pour toute la Belgique de la Compagnie d’assurances sur la vie, le Monde », dont le siège était à Paris. Il était membre de la loge maçonnique des Solidaires. Voir E. Thirifocq.
Aconin fut gracié le 20 avril 1879.
Célibataire, il était père de deux enfants qu’il avait eus de la compagne avec laquelle il vivait.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50997, notice ACONIN Charles [ACONIN Louis, Martin, Charles, Félix, Gustave, Alexandre, dit Hérisson], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 11 août 2021.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/850, n° 7440. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil. — Arch. générales du Royaume, Belgique, 4e section, n° 249.291. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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