DUPONT Clovis, Joseph

Né à Neuve-Maison (Aisne) le 23 février 1830 ; mort à Issy-les-Moulineaux (Seine) le 25 décembre 1908 (et non le 29 décembre 1902) ; vannier ; élu membre de la Commune de Paris ; délégué à la mairie du IIIe arr. ; « affilié, paraît-il, à l’Internationale » ; déporté en Nouvelle-Calédonie.

Quelques années après son mariage, en 1851, à Boulogne-sur-Seine, avec une blanchisseuse, Clovis Dupont se fixa à Saint-Cloud. Il fut le père de quatre enfants. Le 7 décembre 1859, à Versailles, il fut condamné à six jours de prison pour outrages envers les agents de la force publique. Pendant les dernières années de son séjour à Saint-Cloud, il se signala par son action révolutionnaire « bien qu’il eût, selon un rapport de police du 5 novembre 1875, sollicité et obtenu un secours sur la cassette particulière de l’empereur ». À l’approche des armées allemandes, il se réfugia à Paris et logea rue du Temple, IIIe arr. Il entra bientôt dans une compagnie sédentaire d’un bataillon de la Garde nationale, fréquenta les clubs et se fit remarquer au cours de la journée révolutionnaire du 31 octobre 1870. Il fut nommé membre du comité central de la Garde nationale, le 10 mars 1871.

Élu membre de la Commune, le 26 mars, par le IIIe arr., avec 5752 voix, il appartint à la commission du Travail et de l’Échange, 29 mars. Il vota pour le Comité de salut public, la Commune n’ayant « pas encore pris les mesures indispensables pour faire trembler les lâches et les traîtres ».
« Petite tête et longs cheveux, voilà les traits distinctifs de sa personne fort peu remarquable et fort peu intéressante, du reste, à tous les points de vue », selon J. Clère dans Les Hommes de la Commune.
Quelques jours après son élection à la Commune, il avait été désigné comme premier adjoint du IIIe arr. Il ne quitta la mairie que peu d’instants avant sa prise par les troupes de Versailles, le 25 mai. Dans ses fonctions, il ne se serait signalé par aucun acte personnel : il « ne prenait jamais aucune initiative » et se contentait d’être « une simple machine à signer » (rapport de police).
Après son arrestation le 23 février 1875, il n’en fut pas moins condamné, le 31 juillet suivant, par le 4e conseil de guerre, à vingt ans de travaux forcés.
En Nouvelle-Calédonie, il eut une « bonne conduite », fut un « travailleur passable », ne s’occupa « guère de politique », et la seule punition qu’il encourut fut un mois de cellule, en octobre 1877, « pour insubordination et refus formel de travail ». Il passait pour avoir un « caractère entier et emporté ».
Sa femme, les 8 janvier 1876, 26 juin 1877, 30 avril 1878, sa fille Louise en juin 1876, Clovis Dupont lui-même les 13 février et 26 mai 1876, écrivirent au maréchal de Mac-Mahon ou à son épouse « Duchesse de Magenta », pour solliciter une grâce en des termes manquant souvent de dignité.
Dans sa lettre à Mac Mahon du 26 mai 1876, Clovis Dupont disait n’avoir « jamais fait partie d’aucune société quelle qu’elle soit ». (toutes ces lettres figurent au dossier). Ce fut en vain, et ce n’est que le 27 novembre 1879 qu’il bénéficia de la commutation du restant de sa peine en une durée égale de déportation simple. Amnistié en juillet 1880, il rentra par le Navarin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article58336, notice DUPONT Clovis, Joseph, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 31 janvier 2020.

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE : Arch. Nat., BB 24/817, n° 6957, et H colonies 79. — Procès-Verbaux de la Commune de 1871, op. cit. — Murailles... 1871, op. cit., p. 7. — État civil. — Note d’Alain Canu.

ICONOGRAPHIE : Arch. PPo., B a/102 (14).

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