LAROCQUE Jean-Baptiste, dit Junior

Né à La Rochefoucauld (Charente) le 20 juin 1836 ; mort le 28 novembre 1890 à Épinay-sur-Orge (Seine-et-Oise) ; fils d’un régent de collège ; journaliste ; marié, sans enfant ; membre du Comité central de la Garde nationale pendant la Commune de Paris ; membre de l’Association Internationale des Travailleurs (?). Son dernier domicile connu avant 1871 était, 90, boulevard de Ménilmontant, à Paris, XXe arr.

D’après la notice contumax du 11 janvier 1879, Larocque fut expéditionnaire au ministère des Travaux publics, du 1er février 1860 au 1er novembre 1866. Mal noté, il donna sa démission le 4 octobre 1866 « pour prévenir sa révocation ».
Pendant le Siège, il « s’était fait commandant d’un bataillon de volontaires, mais n’a pas été reconnu par le Gouvernement ».
Rédacteur au Parlement et au Combat, il aurait pris, avec Assi, une part active à la grève du Creusot de 1870. Le fait est qu’il vint la suivre, pour Le Parlement, et Fribourg affirma (cf. Enquête Parlementaire... op. cit., p. 429) qu’il appartenait à l’Internationale.
Larocque joua un rôle important en tant que membre de la commission de la Garde nationale qui, le 28 février 1871, élabora l’affiche destinée à être placardée sur les murs de Paris lorsque les troupes prussiennes occupèrent certains quartiers de la capitale. C’est en effet sur son initiative qu’« on ordonna de faire établir une ligne de barricades sur les points de délimitation entre les forces françaises et prussiennes » (G. Bourgin, La Commune, 1870-1871, op. cit., p. 189).

Sous la Commune de Paris, il fut délégué de la Commission exécutive et chargé d’envoyer des émissaires et des brochures en province pour faire de la propagande.
D’après le Journal officiel du 19 mai 1871, un Laroque fit partie de la commission d’artillerie du Comité central de la Garde nationale ; Larocque affirma qu’il ne s’agissait pas de lui.
Par contumace, le 3e conseil de guerre le condamna, le 5 mai 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée.

Réfugié en Angleterre, il se consacra à des travaux littéraires, fit des conférences et donna des cours à Clifton (d’après la notice contumax, il se serait réfugié en Allemagne ; d’après un autre rapport, en Angleterre. Peut-être a-t-il vécu dans les deux pays. Mais sa présence dans le second est attestée par la correspondance qui figure au dossier). Il fréquenta aussi, paraît-il, « les lieux de réunion des réfugiés ». Ce qui est certain, c’est qu’en 1879, il cherchait avant tout à établir qu’il n’avait jamais professé d’idées avancées. Il écrivait, en effet, à l’ambassadeur de France, le 17 mars : « Je n’ai été ni coopérateur, ni serviteur, ni ami de la Commune ; loin d’avoir provoqué la guerre civile, je n’ai, avant qu’elle éclatât, travaillé qu’à l’empêcher, comme je pourrais l’établir par des pièces certaines (Opinion nationale, 3 et 5 janvier 1871) [...] J’ai toujours été conservateur en politique et n’ai jamais fait partie d’aucune société politique que la Ligue maritime britannique ».
En 1879, la mère de Larocque, qui était veuve, tenait une pension de jeunes filles à Aigre (Charente), et son frère cadet était professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nantes. Quant à lui, il se disait « ancien professeur de mythologie comparée à la salle Gerson (Sorbonne) ». Il fut amnistié en 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article63371, notice LAROCQUE Jean-Baptiste, dit Junior, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

ŒUVRE : 1871. Souvenirs révolutionnaires..., Paris, 1888.

SOURCES : Arch. Nat. BB 24/857, n° 2925. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil (n° 876). — Arch. PPo., listes de contumaces et listes d’amnistiés. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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