LONCLAS Alphonse, Nicolas, Sébastien, Joseph

Né le 6 décembre 1836 à Paris ; mort le 24 janvier 1923 à Paris (XVIIe arr.) ; sculpteur sur bois selon le conseil de guerre, commerçant selon lui ; élu membre de la Commune de Paris.

Avant la guerre de 1870, Alphonse Lonclas travaillait dans une manufacture de boutons, rue de Bercy ; il avait été condamné en 1865, à Paris, à treize mois de prison pour escroquerie, et avait fait faillite en juillet 1870.
Durant le Siège, il fut capitaine et commanda la 1re compagnie du 73e bataillon de la Garde nationale ; le 9 mars 1871, il était délégué au Comité central ; il fréquentait aussi le « Cercle républicain ». Chef de son bataillon, le 18 mars, il fut désigné, avec Devreese, pour commander le XIIe arr. et organisa le comité fameux de la rue d’Aligre, XIIe arr., avec son alter ego Fenouillas, dit Philippe.
Le 16 avril seulement, il fut élu à la Commune dans le XIIe arr. par 2 810 voix. Actif, croyant au rôle de la Commune et fondant l’avenir de la cité sur la Garde nationale, il fit preuve d’une grande vigilance : dès le 12 avril, il faisait limiter aux seuls conducteurs et chauffeurs les exemptions de service dont jouissaient les cheminots de la gare de Lyon ; le 24, il était de ceux que la Commune désignait pour visiter les casernes ; le 26, il prenait la défense des membres du comité de la rue d’Aligre : « Ce sont des citoyens bons patriotes qui sont trop vigilants. Je suis membre de la Commune et je veux que ses décrets soient exécutés. Le jour où ces citoyens viendraient à entraver son action, je cesserais d’être leur représentant » ; le 16 mai il siégeait à la Commission militaire.
Vuillaume dit qu’il aurait fait partie de la délégation présidée par Delescluze qui, le 25 mai, tenta d’obtenir une médiation prussienne : peut-être parce que la délégation — refoulée par les gardes nationaux — essaya de quitter Paris par la porte de Vincennes (XIIe arr.) et que Lonclas était pratiquement le chef militaire de cet arrondissement.

Après la chute de la Commune, ce « gros garçon à l’allure réjouie » gagna la Suisse, puis Londres où il fit partie de la section fédéraliste française de 1871 (cf. Dict., t. IV, p. 78). L’année suivante, il était membre de la « section parisienne de 1872 » (Ibid., p. 79). Lonclas se rendit en Belgique en 1874 ; cette même année, il y fournit des fonds à une société de réfugiés qui fabriquait de petits objets de cuir. Il habitait Bruxelles en 1879. Le 5e conseil de guerre l’avait condamné par contumace, le 11 décembre 1872, à la peine de mort.

En 1921, il vivait en banlieue parisienne, à Vaucresson. En mars 1922, il participait à Paris au banquet de l’Association fraternelle des anciens combattants et des amis de la Commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article64720, notice LONCLAS Alphonse, Nicolas, Sébastien, Joseph, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 28 mars 2020.

SOURCES : Arch. Min. Guerre, 5e conseil, n° 772. — Arch. PPo., B a/429. — P.V. Commune, op. cit. — Murailles... 1871, op. cit., p. 160. — J. Clère, Les hommes de la Commune, op. cit. — M. Vuillaume, Mes Cahiers rouges, op. cit. — Floréal, 19 mars 1921 (article de M. Vuillaume). — Arch. Gén. Roy. Belgique, dossier de Sûreté n° 285 794 (en 1880). — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — État civil de Paris. — Floréal, 15 octobre 1921. — L’Humanité, 20 mars 1922. — Notes de Julien Chuzeville.

ICONOGRAPHIE : G. Bourgin, La Commune, 1870-1871, op. cit., p. 234. — Bruhat, Dautry, Tersen, la Commune de 1871, op. cit., p. 138.

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