PIA Paul, Honoré (ou PIAT ?)

Né le 19 mars 1831 à Rouen (Seine-Inférieure) ; mort le 16 février 1897 à l’île d’Oléron (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) ; contrôleur général des chemins de fer sous la Commune de Paris.

Pia était, avant la guerre, directeur du trafic à la compagnie du chemin de fer d’Orléans. Durant le Siège, il fut capitaine au 119e bataillon de la Garde nationale et membre du club des Défenseurs de la République ; le 12 février 1871 il fut fait chevalier de la Légion d’honneur.

Garde national du IVe arr. de Paris pendant la Commune (94e bataillon), Pia fut élu (172 voix sur 186 votants et 207 présents) membre de la commission d’enquête pour les pensions à accorder aux veuves et enfants des gardes nationaux morts au service de la Commune. Voir Bizard. Il mit surtout au service de la Commune ses connaissances techniques, et, contrôleur général des chemins de fer, déploya une grande activité : il fit supprimer les certificats trop nombreux donnés par complaisance aux cheminots et les exemptant du service de la Garde nationale (18 avril) ; mais il pria les bureaux de la Guerre d’éviter les réquisitions de denrées dans les gares, qui décourageaient le commerce ; le 29 avril, il signala que des pièces de marine de 24, versaillaises, étaient en position à côté de Choisy ; à la même date, il défendit en gare de Lyon la sortie des vins et liquides, des denrées, des munitions. Il proposa, et le délégué aux Finances retint sa suggestion, que les redevances dues par l’État aux compagnies de chemins de fer soient déduites des impôts dus par celles-ci.
Du 22 au 24 mai, il se cacha près de la porte Champerret ; puis il gagna la Suisse, via la Belgique ; le 3e conseil de guerre le condamna par contumace, le 6 décembre 1872, à la déportation en enceinte fortifiée ; la peine lui fut remise en 1879.

En Suisse, on confia à cet « homme serviable et bienveillant autant qu’administrateur expert », du printemps 1872 à mai 1873, la liquidation de la Société française Laurent et Bergeron longtemps chargée de l’exploitation du réseau de la Compagnie des chemins de fer de la Suisse occidentale. Pia employa ses camarades G. Lefrançais, Clémence, Jules Montels, Teulière (venu de Londres), Desesquelles, Jaclard, etc... (cf. Dict., t. IV, p. 80). « Ils profitèrent de leur présence à Lausanne pour ressusciter la section internationale de cette ville », à laquelle s’adjoignit bientôt Pindy qui était arrivé à Lausanne vers la fin de mars 1872. D’autres communards travaillèrent avec Pia : H. Bellenger, E. Delorme, Legrandais (et non Le Grandais), G. Maître, Mauduit, Menu, A. Olivier, J.L. Piot, Protot, Redourtier, Slom et même un temps, Jules Vallès, fin 1872.
Par la suite, Pia alla s’installer marchand de tableaux à Genève, puis dirigea à Grône une exploitation de mines d’anthracite. Après l’amnistie, il occupa en France un « emploi supérieur dans les chemins de fer de l’État ». Il mourut, retraité, dans l’île d’Oléron.
Il était marié, séparé de sa femme ; père d’un garçon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article68204, notice PIA Paul, Honoré (ou PIAT ?), version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

SOURCES : Arch. PPo., B a/432. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil (n° 667). — J. O. Commune, 1er et 18 mai 1871. — Murailles... 1871, op. cit., p. 526. — J. Guillaume, l’Internationale, op. cit., t. II, p. 267. — L. Descaves, Philémon..., op. cit., pp. 249-250, 254, 263. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, 2021.

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