LABOUREAU Aimé [LABOUREAU Amédée, Jean-Baptiste,dit]

Par Yves Le Maner

Né le 27 avril 1886 à Saultain (Nord) ; mort le 28 novembre 1972 à Valenciennes (Nord) ; ouvrier du Bâtiment ; militant syndicaliste socialiste puis communiste du Nord ; conseiller d’arrondissement.

Aimé Laboureau fut un brillant élève à l’école communale, mais les très modestes revenus de sa famille ne lui permirent pas de poursuivre des études et il s’embaucha à l’âge de douze ans comme apprenti du Bâtiment. Il parvint cependant à compléter son instruction grâce à ses lectures personnelles et aux cours du soir.

Membre de la CGT depuis l’âge de dix-huit ans et du Parti socialiste SFIO dès sa constitution, Aimé Laboureau fut, durant trois ans, en 1917, 1918 et 1919 ouvrier métallurgiste à l’usine Vernet de Dijon (Côte-d’Or).

Secrétaire du syndicat des métallurgistes de la ville en 1918-1919, A. Laboureau était assisté de Robert, secrétaire adjoint, de Barbu, trésorier général et de Roux, trésorier adjoint. Il écrivit de nombreux articles revendicatifs dans Le Rappel socialiste et mena en particulier, en avril 1919, une vigoureuse campagne pour l’action en faveur de la journée de huit heures. Il fut renvoyé de l’usine ainsi que plusieurs de ses camarades.

Aimé Laboureau alla habiter ensuite Valenciennes (Nord) où il était, en 1919, secrétaire du syndicat du Bâtiment de Valenciennes et ses environs, il accéda la même année au conseil d’arrondissement sous la bannière de la SFIO. Très tôt partisan de l’adhésion à la IIIe Internationale, Laboureau figurait parmi le groupe dirigeant des Comités syndicalistes révolutionnaires de l’arrondissement de Valenciennes dès le début de l’année 1921. Délégué de son syndicat au Ve congrès de l’Union départementale CGT du Nord réuni à Lille le 26 juin 1921, il fut candidat des « minoritaires » pour la délégation au CCN de la CGT ; il fut nettement devancé par le titulaire, Decock, soutenu par les militants socialistes qui contrôlaient les syndicats du Textile. Après avoir espéré une réunification des deux courants qui divisaient le mouvement ouvrier francais, Laboureau dut se résoudre à la réalité et, en 1923, il quitta officiellement le Parti socialiste SFIO pour rejoindre le PC (il siégeait en fait à la CA de la Fédération communiste du Nord depuis sa création), en démissionnant de son mandat de conseiller d’arrondissement. Secrétaire adjoint de l’Union locale CGTU de Valenciennes, il s’essaya pendant quelques années au métier de chauffeur de taxi puis réintégra son ancienne profession en 1930, reprenant par la même occasion la tête du syndicat unitaire du Bâtiment qu’il conserva jusqu’à la fusion de 1935.

Après avoir échappé à la vague d’arrestations des militants communistes de la fin de l’année 1939, il se réfugia en Dordogne en 1940, mais revint à Valenciennes en 1942 pour prendre part à la Résistance. Élu maire de Valenciennes en 1945, il perdit son siège en 1947, mais resta conseiller municipal jusqu’en 1959. Il exerçait la profession de cafetier, 120 rue de Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114904, notice LABOUREAU Aimé [LABOUREAU Amédée, Jean-Baptiste,dit] par Yves Le Maner, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 8 janvier 2020.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Nat. F7/12981, rapport du 4 mars 1919, F7/13610. — Arch. Dép. Nord, M 595/38B. — Arch. Dép. Gironde, 1 M 577, congrès CGTU de Bordeaux. — H. Ieria, Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1974, op. cit. — Le Rappel socialiste, années 1918-1919 et n° du 27 mars 1920. — Le Prolétaire, 22 mars 1921. — État civil de Valenciennes. — Renseignements communiqués par les archives municipales de Valenciennes.

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