Par Philippe Darriulat
Né en 1824, mort en 1887 ; chansonnière
Née au cours Batave, un des quartiers les plus populaires de Paris immortalisé par Balzac, Séverine, Aglaé Deleschaux, est une fleuriste qui fréquente les goguettes où elle est très applaudie pour ses chansons morales et ses romances. Elle a alors épousé Elie Hirtz dont elle s’approprie le prénom pour signer ses œuvres. Malgré son enfance populaire elle possède une instruction relativement solide qui lui permet de maîtriser l’écriture, la versification et suffisamment de musique pour pouvoir composer elle-même les airs de la plupart de ses chansons. D’après Bachimont, elle aurait découvert sa vocation en lisant les poèmes d’Alfred de Musset. Habituée de la goguette Les Fleurs qui se réunit chaque dimanche sur les hauts de Belleville, elle voit ses productions reprises par des chanteurs de rues qui les popularisent. Elle est particulièrement appréciée dans les ateliers féminins où ses chansons rythment le travail des ouvrières. Elle compose aussi des musiques pour d’autres paroliers, notamment le Bataillon de Belleville de Jean-Joseph Evrard. Elle est une des rares femmes à avoir pu s’imposer dans le milieu très masculin des chansonniers-ouvriers et des goguettiers. Son fils Émile Adolphe Deleschaux fut un combattant de la Commune de Paris.
Par Philippe Darriulat
SOURCES : AN, ABXIX 713 (collection Bachimont). Eugène Baillet, De quelques ouvriers-poètes, biographies et souvenirs, Bassac, Plein-chant, 1994 [1898]. — Jean Prugnot, Des voix ouvrières, Plein chant, 2016.