LIGOU Daniel, Léon, Edmond, Bernard

Par Jacques Girault, Pierre Lévêque

Né le 22 avril 1921 à Ploemeur (Morbihan), mort le 6 juillet 2013 à Dijon (Côtes d’Or) ; professeur d’Université, historien ; militant syndicaliste CGT-FO ; militant socialiste dans le Tarn-et-Garonne ; militant radical de gauche en Côte-d’Or, adjoint au maire de Chenôve.

Fils d’un officier de la Marine nationale appartenant à la bourgeoisie protestante de Montauban (Tarn-et-Garonne), militant socialiste qui fut adjoint au maire de cette ville, Daniel Ligou, frère jumeau de Robert Ligou, fit des études d’histoire et obtint l’agrégation d’histoire en 1947.

Après avoir enseigné à Cahors (Lot), il fut nommé en 1948 professeur au lycée de Montauban, et entreprit des recherches en vue d’une thèse de doctorat d’État qu’il soutint en 1956 et qui fut publiée aux éditions Marcel Rivière sous le titre Montauban à la fin de l’Ancien régime et au début de la Révolution (1787-1794). Il publia plusieurs articles sur ces questions. D’abord maître de conférences à la faculté des lettres d’Alger, il fut nommé maître de conférences puis professeur d’histoire à la faculté des lettres de Dijon où il enseigna de 1963 à 1989.

Daniel Ligou, indiqué « professeur » sur le registre d’état civil, se maria en juillet 1945 à Montauban avec une « étudiante ». Le couple eut un fils. Divorcé, il se remaria en février 1967 à Paris (XIIe arr.). Le couple adopta deux filles d’origine coréenne.

Résistant dans le Tarn-et-Garonne Daniel Ligou était, en novembre 1944, le responsable départemental des Jeunesses socialistes SFIO. Lorsqu’il enseignait dans le Lot, il fut l’un des fondateurs de l’Union départementale CGT-FO, constituée le 13 février 1948. Il y exerça la fonction de trésorier et prit part, en avril 1948 à Paris, au congrès constitutif de la confédération CGT-FO. Il fut confirmé dans son mandat de trésorier lors du congrès constitutif, en avril 1948, de son union départementale. Mais peu de temps après, il fut muté dans le département voisin du Tarn-et-Garonne.

Militant du Parti socialiste SFIO, membre de sa direction fédérale, Daniel Ligou entra en opposition avec les orientations majoritaires notamment en matière de relations avec les autres forces de gauche dans les luttes contre la menace de guerre et pour la défense de la laïcité. Il approuvait la participation de l’ancien député Marcel Guerret à des réunions communes avec les communistes sur ces questions. Il se trouvait à Alger lors des événements de mai-juin 1958. Il s’opposa à la direction du Parti socialiste SFIO « essentiellement sur ses positions concernant l’Algérie » et quitta le parti. Après le retour au pouvoir du général de Gaulle, il appela à voter « non » au référendum du 28 septembre. Il rejoignit le Parti socialiste autonome mais il n’adhéra pas en 1960 au Parti socialiste unifié, jugeant excessive l’influence des trotskistes et des catholiques. Il milita par la suite au Parti radical, puis au Mouvement des radicaux de gauche. À Chenôve, où sa seconde femme dirigeait un collège, il fut, à partir de 1977, adjoint au maire socialiste Roland Carraz, son ancien assistant à l’Université.

Initié à la Franc-Maçonnerie (Grand Orient de France), Daniel Ligou multiplia les ouvrages historiques sur ce mouvement et ses membres. Il dirigea une Histoire des Francs-Maçons en France, et publia, à partir de 1974, un Dictionnaire universel de la Franc-Maçonnerie aux éditions du Prisme, qui connut des rééditions régulières aux Presses universitaires de France auxquelles les éditions de Navarre avaient cédé les droits. En 1962, il avait publié aux Presses universitaires de France une Histoire du socialisme en France (1871-1961). Il dirigea aussi, aux éditions Privat, une Histoire des protestants en France. En 1989, il présida le comité départemental du Bicentenaire de la Révolution française dans le Tarn-et-Garonne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139168, notice LIGOU Daniel, Léon, Edmond, Bernard par Jacques Girault, Pierre Lévêque, version mise en ligne le 17 décembre 2011, dernière modification le 3 mai 2021.

Par Jacques Girault, Pierre Lévêque

SOURCES : Arch. mun. Cahors. — Arch. OURS, Fédération SFIO du Tarn-et-Garonne. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 6 mai 1948. — Compte rendu du congrès confédéral de 1948. — Notes de Louis Botella. — Sources orales.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable