MAGNE Charles

Par Gilles Morin, Fabien Conord

Né le 3 avril 1897 à Gannat (Allier), mort le 10 avril 1967 à Gannat (Allier) ; employé au Centre de réforme militaire de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; socialiste SFIO ; maire de Gannat (1945-1965) ; conseiller général (1945-1967) ; député (1962-1967).

Charles Magne était le fils d’Étienne Magne, commerçant, et de Marie Berthon. Mobilisé à dix-huit ans, il fut grand blessé de la Première Guerre mondiale (décoré de la médaille militaire et Croix de guerre). Cet événement devait orienter sa vie : il devint fonctionnaire du ministère des Anciens combattants, secrétaire au Centre de réforme militaire de Clermont-Ferrand durant plus de trente années. Mais Charles Magne resta habitant de Gannat, où il fut même élu conseiller municipal en 1935. Deux ans plus tard, en 1937, il se présenta au nom de la SFIO lors des élections cantonales, mais échoua.

Ce fut en 1945 que Charles Magne apparut réellement sur la scène politique. Il fut élu maire de Gannat en avril 1945. Réélu avec des majorités renforcées en 1947, 1953 et 1959 (il obtint alors 70 % des voix), ses mandats furent marqués par de nombreuses réalisations, dont l’adduction d’eau qui concernait aussi quarante communes rurales. Battu au renouvellement de 1965, il fut réélu aux élections complémentaires de juillet suivant.

Charles Magne fut élu en 1945 conseiller général SFIO du canton de Gannat, traditionnellement détenu jusqu’alors par les radicaux. Réélu en 1951, 1958 et 1964, il siégea à l’Assemblée départementale jusqu’en 1967. Il fut successivement président de la commission des Finances, puis rapporteur du budget départemental en 1955, enfin président de la commission départementale en 1958-1967. Un rapport du préfet de 1951 notait à son propos : « Grosse influence. Jouit d’une estime considérable ». Il était durant les années 1960 président du syndicat d’électrification de la région de Gannat et président du syndicat intercommunal d’adduction d’eau de Sioule et Bouble.

Membre de la commission exécutive de la fédération SFIO en 1953, Charles Magne fut désigné comme candidat aux élections législatives de 1956 (en 4e position sur la liste SFIO). De nouveau candidat au scrutin majoritaire en novembre 1958, dans la 3e circonscription de l’Allier, il recueillit au 2e tour, 17 135 voix sur 45 444 exprimés. Il fut encore candidat suppléant aux sénatoriales de 1959. Retraité, il entra à la Chambre le 25 novembre 1962 pour représenter la troisième circonscription et siégea au groupe socialiste SFIO. Il battit le sortant communiste, Pierre Villon*, qui était arrivé en tête au 1er tour (14 879 suffrages contre 9 109). Au 2e tour, il bénéficia du désistement des radicaux et du retrait de l’UNR et de l’indépendant et l’emporta par 20 769 suffrages contre 18 176 à Villon. Il appartint à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales.

Charles Magne ne fut pourtant pas désigné par son parti pour les élections sénatoriales de la même année, devancé par Georges Rougeron* et Roger Besson*. Aux municipales de 1965, il perdit la mairie de Gannat au profit de la droite locale et, en 1967, il ne se représenta pas aux élections législatives, compte tenu semble-t-il de sa défaite aux municipales et aussi de son âge.

En 1966, il était toujours membre de la commission exécutive de la fédération socialiste de l’Allier et appartenait au conseil d’administration de l’hebdomadaire socialiste régional, Le Réveil Gannatois depuis 1962 au moins.

Charles Magne mourut dans un accident de la route, à Gannat, le 10 avril 1967, un mois après la fin de son mandat parlementaire.

Célibataire (en 1951 tout au moins), sans descendance, militant dévoué, élu discipliné et maire d’une petite ville, il fut sans doute, dans l’Allier, l’incarnation du parlementaire socialiste sans ambition nationale

Chevalier de la Légion d’honneur, Magne était titulaire de la médaille militaire, de la Croix de guerre 1914-1918.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139858, notice MAGNE Charles par Gilles Morin, Fabien Conord, version mise en ligne le 8 mars 2012, dernière modification le 27 avril 2013.

Par Gilles Morin, Fabien Conord

SOURCES : Arch. Nat., F/7/15528, n° 13715 ; F/1cII/216, 285, 286, 561 ; F/1cIV/151. 19830172, art. 85. — Arch. Dép. Allier 46 J 11, 46 J 22 – Archives de l’OURS, dossiers Allier. — Profession de foi, législatives 1958 et 1962. — Georges Rougeron, Les administrations départementales de l’Allier : Le conseil général, tome 4 : 1958-1970, Montluçon, Grande Imprimerie Nouvelle, 1978, 167 p. — DBMOF, notice par Georges Rougeron. — État civil.

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