PATY René, Augustin, Constant, Florentin, Lucien

Par Gilles Morin

Né le 17 mars 1891 à Montrieux-en-Sologne (Loir-et-Cher), mort le 10 avril 1945 à Bergen-Belsen ; instituteur ; militant syndicaliste ; sous-chef du cabinet de Jean Zay ; résistant ; déporté.

Fils d’un instituteur et d’une future institutrice, René Paty, élève de l’école primaire supérieur d’Onzain (Loir-et-Cher), entra à l’École normale d’instituteurs de Blois en 1906. Il fut nommé instituteur à l’EPS d’Onzain. Il commença son service militaire en 1912 et resta mobilisé pendant la Grande Guerre comme musicien-brancardier. Démobilisé, il se maria le 5 mai 1920 à Paris (XVIIe arr.), avec une institutrice, veuve de guerre.

Il enseignait alors dans le XVIIe arrondissement de Paris à l’école de la rue Pouchet, et son épouse était institutrice à Clichy. Il fut nommé en 1934 directeur de l’école de la rue Émile Zola à Saint-Ouen alors que son épouse dirigeait celle de la rue Legendre (Paris, XVIIe arr.).

René Paty, pendant plusieurs années, fut responsable pédagogique de la section de la Seine du Syndicat national des instituteurs et à ce titre écrivait dans L’École libératrice. Il adhérait aussi à la Ligue de l’enseignement et fut membre du Parti socialiste SFIO.

Initié le 6 mai 1925 à la loge du Grand Orient, « l’Étoile Polaire », vénérable de 1932 à 1933 puis de 1934 à 1936, il était en relations avec Marceau Pivert qui lui-même fut aussi vénérable de « l’Étoile polaire ».

A la demande de Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale sous le Front populaire, le SNI proposa Paty pour s’occuper de l’enseignement primaire dans son cabinet où il devint chef-adjoint. Il le demeura dans les cabinets successifs de Jean Zay et dans ceux des deux ministres de l’Éducation nationale (Yvon Delbos le 21 septembre 1939, puis Albert Chautemps, en avril-mai 1940). André Delmas citait son rôle dans Mémoires d’un instituteur syndicaliste pour trouver une solution sur la question des retraites des instituteurs en 1938.

Secrétaire adjoint du Groupe fraternel de l’enseignement, regroupant les francs-maçons enseignants, il était membre du Conseil supérieur de la protection de l’enfance.

Directeur en octobre 1938 de l’école de la rue Lacordaire dans le XVe arrondissement, révoqué en octobre 1941, en raison des lois sur les Sociétés secrètes, il appartint à « Maintenir », groupe d’enseignants qui s’organisèrent pour entretenir des contacts, protéger les avoirs des diverses organisations et créer les conditions d’une action clandestine à l’automne 1940. Il participa à la création en septembre 1940 de ce qui devint le Comité d’action maçonnique qui s’intégra dans l’Organisation civile et militaire.

René Paty et son épouse, elle aussi révoquée, devinrent libraires, place Saint-Michel, lieu des rencontres et de contacts pour leurs amis résistants.

Fondateur du Conseil provisoire de la maçonnerie française, il représentait le comité d’action de l’enseignement public avec Georges Lapierre qui reconnut, en décembre 1942 le gouvernement constitué à Londres. Membre de Libération-Nord, il fut arrêté, avec d’autres enseignants résistants, Lapierre, Georges Vidalenc et Claude Bellanger notamment, le 2 mars 1943. Emprisonné à Fresnes, il fut déporté en septembre 1943 à NeuBremm, puis à Oranienburg-Sachsenhausen, puis à Berge-Belsen où il mourut. René Château avait tenté d’intervenir en sa faveur.

Une plaque commémorative à sa mémoire est accrochée dans le hall de l’école du 9 rue Lacordaire dont il fut directeur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147514, notice PATY René, Augustin, Constant, Florentin, Lucien par Gilles Morin, version mise en ligne le 25 juin 2013, dernière modification le 4 octobre 2023.

Par Gilles Morin

SOURCES : Journal Officiel, n° 50 du 28 février 1996, page 3150. — www.mortsdanslescamps.com.~— Thèse de Nathalie Sevilla sur la Ligue de l’enseignement. — Notice dans Wikipedia. — A. Combes, La Franc-maçonnerie sous l’Occupation, Paris, éditions du Rocher. — Notes de Jacques Girault et de Josette Ueberschlag.

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