BAYLOT Jean, Félix

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 27 mars 1897 à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), mort le 3 février 1976 à Paris ; employé des PTT ; secrétaire de la Fédération postale CGT (1923-1930) ; résistant ; préfet des Basses-Pyrénées, de Haute-Garonne puis des Bouches-du-Rhône ; préfet de police de Paris (1951-1954) ; député (1958-1962).

Jean Baylot naquit dans une famille d’artisans de Pau. Il fit ses études au collège de l’Immaculée-Conception et à l’École supérieure du Bois à Paris, avant d’entrer à l’âge de dix-sept ans comme surnuméraire aux PTT. Il exerça à Bordeaux et fut nommé commis au bureau de la rue Saint-Roch dans le premier arrondissement de Paris en juin 1919. Baylot participa aussitôt à la vie syndicale. En 1920, il assurait la gérance du Syndicalisme des PTT, journal créé en avril 1919 par le Syndicat national des agents des PTT (organisation née le 31 décembre 1918). Au deuxième congrès de la Fédération postale CGT, réuni à Paris en juin 1921, il blâma avec vigueur les comités syndicalistes révolutionnaires dont la propagande « se réduit à cette formule : démolir le bureau confédéral ». Il déclarait ne pas voir de différence « entre la thèse de la Vie ouvrière et celle de l’Action française ». Le congrès vota contre l’adhésion à l’Internationale syndicale à Moscou par 159 voix contre 129 et élut Baylot à la commission exécutive.

Jean Baylot accéda en janvier 1923 à la CE de l’UD-CGT de la Seine - voir Guiraud* - et cette même année au secrétariat de la Fédération postale confédérée. Son organisation déclarait grouper 15 000 travailleurs en mai 1924 (VIe congrès) et 25 000 en juin 1924 (VIIe congrès). Il était secondé en 1925 par : Lemarque, Desplanques (secrétaires administratifs), Chabrat (archiviste), Thalamas (secrétaire de rédaction du Bulletin et de PTT), Pascal (secrétaire de rédaction de l’École Syndicale), Pérussie (trésorier général), Larcher, Négre (trésoriers adjoints), Delmas (conseiller juridique). En 1927, le bureau comprenait Collet (secrétaire adjoint), Pérussie (secrétaire administratif), Larcher (trésorier général), Chabrat et Corbières (trésoriers adjoints), Farat (archiviste). Le bureau fut remanié en octobre 1927 : Collet (secrétaire adjoint), Voglimacci (secrétaire administratif), Madame Perret (trésorier général), Mayou et Leveugle (trésoriers adjoints). En mars 1925, Baylot fut élu à la CA de l’UD des syndicats de Seine et Seine-et-Oise. Les élections au conseil supérieur des PTT témoignaient d’une nette supériorité des confédérés sur les unitaires, dans la catégorie des agents : Baylot fut élu en novembre 1925, par 32 692 voix contre 2 209 à son concurrent de la CGTU, Baron (inscrits : 63 474, votants : 37 992). Il quitta la direction de son syndicat en 1930. Le compte rendu du XIIe congrès du syndicat national des agents des PTT (juillet 1931) témoigne d’un conflit entre l’ancien secrétaire général et la CGT. Un délégué le qualifia de « renégat du syndicalisme », un autre affirma « il a quitté le syndicat » et, le délégué de la Confédération René Belin déclara : « il s’est placé hors de l’organisation » et il « appartient à une organisation dissidente ». On retrouve cependant le nom de Jean Baylot, « militant du syndicat national des agents des PTT » parmi ceux des quatorze syndicalistes arrêtés lors de la manifestation des fonctionnaires le 18 décembre 1933. Rédacteur principal, il devint inspecteur puis chef de service des bois des PTT.

Sa participation à la Résistance lui valut d’être désigné le 22 août 1944 comme préfet de Basses-Pyrénées.

En 1946, il fut nommé préfet de Haute-Garonne. Secrétaire général à la présidence du conseil chargé du ravitaillement en 1947, puis préfet des Bouches-du-Rhône et inspecteur général de la neuvième région de 1948 à 1951, il fut préfet de police de Paris de 1951 à 1954. Mêlé à « l’affaire des fuites », machination politico-policière destinée à discréditer des hommes politiques de gauche, Baylot fut placé « hors cadre ». Partisan de l’Algérie française, il se rallia au général De Gaulle après quelques hésitations, et fit campagne pour le « oui » au référendum de 1958. Il devint député « indépendant » de la dix-septième circonscription de la Seine (XVe arrondissement, quartier Saint-Lambert) en novembre 1958, mais perdit son siège en 1962. Il était vice-président du Centre républicain en 1960. Jean Baylot consacra les quatorze dernières années de sa vie à la Franc-maçonnerie. Il avait quitté le Grand Orient jugé trop politisé pour rejoindre la Grande Loge nationale dont il fut un des hauts dignitaires.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15987, notice BAYLOT Jean, Félix par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 26 octobre 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13016, 13618, 13803, 13087, 13809. — Arch. PPo. 306, 19 décembre 1933. — Le Peuple, 1921-1927. — La Révolution prolétarienne, décembre 1925. — Le Monde, 5 et 6 février 1976. — Comptes rendus des congrès syndicaux des PTT. — Pierre Rigoulot, Georges Albertini, socialiste, collaborateur, gaulliste, , Perrin, 2012.

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