CAULET Robert, Alexandre dit « Laurent »

Par Jacques Girault

Né le 14 février 1906 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 29 février 1984 à Marseille ; professeur ; résistant en Corrèze ; militant communiste.

Robert Caulet à Tulle en 1944
Robert Caulet à Tulle en 1944

Ses parents, originaires de Sisteron (Basses-Alpes/de Haute Provence), ne parvenant pas à gagner leur vie avec le débit de boissons qu’ils exploitaient près de la gare de Marseille, s’installèrent à Paris où son père devint employé puis expert-comptable. Robert Caulet passa sa jeunesse dans le IXe arrondissement et travailla dans une entreprise de porcelaine dès ses 14 ans. Admis à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, il fut intégré en juillet 1922 dans l’atelier de peinture tout en continuant son travail. En 1926-1927, il effectua son service militaire en Tunisie dans un régiment de zouaves. Reçu au certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin en 1929, nommé au lycée de Lorient (Morbihan), il continua son œuvre artistique et commença à exposer. Il en fut de même tout au long de sa carrière. Il enseigna au lycée de Saint-Denis à La Réunion (1930-1934), à Sousse en Tunisie (1934-1937), au Sénégal (1937-1940). Il se maria en février 1932 à Saint-André (La Réunion) avec la fille d’un médecin et d’une propriétaire. Il divorça en 1939.
En poste au collège de Sousse, membre de la CGT, Caulet aida les ouvriers tunisiens du bassin minier de Gafsa lors des grèves de mars 1937. Considéré comme indésirable en Tunisie, il en fut expulsé à la fin de 1937. Il obtint un poste au lycée Van Vollenhoven à Dakar (Sénégal). Il livra notamment des dessins antifascistes à La Gazette du Tirailleur et illustra un numéro spécial du bulletin de l’enseignement qui publiait Nouveaux contes d’Afrique de René Guillot.
Mobilisé en janvier 1940, expulsé en décembre 1940, il entra en relations avec des milieux hostiles à l’État français et au nazisme au Maroc. A Marrakech, il se rapprocha de Jacques Abtey et de Joséphine Baker. Grâce à leur réseau, il fut nommé professeur de dessin au lycée Edmond Perrier à Tulle (Corrèze) en novembre 1941. Il y organisa en 1942 une exposition de deux cents dessins d’élèves sur le thème « Les gloires françaises. La France que nous aimons ». En contact avec Martial Brigouleix, il structura la résistance corrézienne jusqu’à l’arrestation de ce dernier le 17 avril 1943.
Membre du Parti communiste, il devint dirigeant du Front national en Corrèze en 1942 sous le pseudonyme de « Laurent ». Il vivait avec Renée Reiss, institutrice devenue secrétaire du proviseur du lycée et agent de liaison dans la Résistance. Lors d’un déplacement à Bordeaux (Gironde) pour obtenir des armes, il fut arrêté en juillet 1943, dans l’appartement d’André Grandclément. Détenu au fort du Hâ pendant un mois, il fut libéré, faute de charges. Entré dans la clandestinité peu après, il participa à plusieurs actions et à des négociations avec les autres groupes résistants.
Robert Caulet participa à l’attaque de Tulle les 7 et 8 juin 1944. A la tête d’un petit groupe de résistants dont Jean Labrunie, il prépara la Libération et le remplacement des autorités mises en place par le régime de Vichy. Cette reprise en charge des institutions locales se prépara dans une maison surnommée « préfecture du maquis » dans le hameau de Nougein, à Marcillac-la-Croisille, sur le plateau des étangs.
Robert Caulet, président du Comité départemental de Libération de juillet 1944 à décembre 1945, fit fonction de préfet du 17 août au 17 septembre 1944. Il assura le retour à la normale en total accord avec le préfet Maurice Chantelauze, résistant, ex et futur maire de La Chaise-Dieu (Haute-Loire).
Caulet épousa en janvier 1946 Renée Reiss à Egletons (Corrèze) qui devint en 1958 kinésithérapeute. Le couple eut deux enfants.
Robert Caulet demanda à retrouver un poste d’enseignant en dehors du département où « je pourrai redevenir Professeur, tout simplement ». Nommé professeur au lycée Thiers à Marseille, il commença à enseigner en mars 1946. Muté à l’annexe du lycée Périer à Marseilleveyre, il y prit sa retraite en 1966.
Membre du Syndicat national de l’enseignement secondaire, Caulet aida plusieurs Algériens, militants du Front de Libération nationale. Il quitta le Parti communiste français en 1968.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159985, notice CAULET Robert, Alexandre dit « Laurent » par Jacques Girault, version mise en ligne le 18 juin 2014, dernière modification le 22 février 2019.

Par Jacques Girault

Robert Caulet à Tulle en 1944
Robert Caulet à Tulle en 1944

SOURCES : Arch.Nat., AJ/52/1160, F17 28639. — Archives du comité national du PCF. — Sites Internet du Conseil général de Corrèze et du Musée de la Déportation et de la Résistance. — Renseignements fournis par son fils. — Kartheuser (Bruno), Caulet, dit Laurent. Résistant en Corrèze, 1906-1984, récit d’une vie, Saint Vith, Edition Krautgarten orte, 2014, 418 p. — Notes de Gilbert Beaubatie.

ŒUVRE : se reporter au site http://www.malijai.org/RCaulet/

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