BAKER Joséphine, née Freda MAC DONAL, épouse BAKER puis LION puis BOUILLON

Par Georges Portalès

Née le 3 juin 1906 à Saint-Louis (Missouri, États-Unis), morte le 12 avril 1975 à Paris ; chanteuse, danseuse, meneuse de revue, artiste de cinéma ; résistante, gaulliste ; agent de renseignements ; sous-lieutenant dans l’Armée de l’Air, infirmière de la Croix Rouge ; militante antiraciste, membre active de la LICA (LICRA) ; entrée au Panthéon le 30 novembre 2021.

Le nom de naissance de Joséphine Baker était Freda Mac Donal. Ses parents étaient de petits artistes de rue. Sa mère était métisse noire et indienne, son père d’origine espagnole.

Elle se maria dès l’âge de treize ans avec Willie Wells Baker. Très vite elle se libéra de sa famille pour vivre l’aventure. Elle devint la danseuse d’un groupe d’artistes noirs qui jouaient du jazz.

A l’âge de dix-neuf ans, elle fut danseuse à Broadway, puis arriva en France en 1925 avec une troupe d’artistes pour monter une revue noire à Paris. C’est au Théâtre des Champs Elysées qu’elle obtint a son premier succès. La chanson de Vincent Scotto « J’ai deux amours, mon pays et Paris » fit sa renommée de chanteuse. Le tout Paris la surnomma « la Perle Noire ».

Elle épousa en 1937 Jean Lion, un industriel et devint française par ce mariage.
« Quand je suis arrivée à Paris, je me suis trouvée devant des gens comme vous. J’étais alors heureuse de sentir tout de même, dans la rue, que je pouvais demander un taxi sans avoir la crainte qu’il refuse de me prendre. J’étais aussi heureuse de penser que si j’avais faim, je pouvais m’arrêter dans n’importe quel restaurant. Quand j’ai été malade, j’ai été si heureuse de penser qu’un médecin blanc et aussi une infirmière blanche n’avaient pas honte de me toucher. Ils ont lutté pour ma vie, ici, en France ; je vous suis reconnaissante. Vous m’avez sauvée. Ici, je savais que je serais sauvée, que je pourrais vivre pour une cause, et cette cause, c’est la fraternité humaine. Je suis venue. Personne ne me disait : “noire”. Personne ne me disait : “négresse”, mot qui me blessait terriblement. Et, tout à coup, petit à petit, toutes ces craintes sont parties. Je suis devenue femme avec confiance dans la vie, femme qui était élevée par la France à laquelle je donne ma gratitude. J’ai été portée aux nues, je peux le dire. »

Dès le commencement de la guerre, Joséphine Baker s’impliqua dans la résistance au Nazisme et à Hitler.

Elle effectua en 1939 et 1940 plusieurs tournées le long de la ligne Maginot pour motiver les troupes françaises.

En septembre 1939, Joséphine Baker, rencontra Jacques Abtey, officier du 2e Bureau, qui était le chef du contre-espionnage militaire à Paris. Elle se vit confier une première mission : s’introduire à l’ambassade italienne pour obtenir des informations sur les intentions de Mussolini au début de la guerre.

Après l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle Joséphine Baker s’engagea derrière celui qui à ses yeux incarnait la France Libre. Elle devint un agent de renseignements tout en menant sa carrière artistique.

Entre 1927 et 1955, elle tourna dans onze films et entreprit des tournées dans le Monde entier : Europe, Amérique du Nord et l’Amérique du Sud. Elle devint rapidement une vedette internationale. Elle interpréta de nombreuses chansons à succès et se produisit dans les plus grandes salles parisiennes : Le Casino de Paris, les Folies Bergères, le Théâtre des Champs-Élysées, l’Olympia, entre autres.

Lors de ses voyages, elle tint des conférences pour dénoncer le racisme. Dans son enfance elle avait été la victime et le témoin d’exactions perpétrées contre les noirs de sa ville natale, par les extrémistes blancs. En 1963, elle participa aux cotés de Martin Luther King à la marche sur Washington pour l’émancipation et les droits civiques des noirs d’Amérique. Militante antiraciste, elle fut dès la fin de la guerre une membre active de la LICA (LICRA).

En France, elle vécut en banlieue parisienne dans une villa quelle avait acheté au Vésinet, appelé « le beau Chêne ». Puis plus tard elle acheta le Château des Milandes à Castelnaud en Dordogne où elle éleva, avec son mari de l’époque, Jo Bouillon, ses douze enfants abandonnés qu’elle avait adoptés. Ses enfants étaient de toutes de races et issus d’origines et de religions différentes. Cette action reflète le caractère hautement humaniste de l’artiste.

Joséphine Baker mourut à Paris le 12 avril 1975. Ses funérailles eurent lieu , en l’église de La Madeleine à Paris le 15 avril 1975,en présence du Tout Paris. Elle fut inhumée au cimetière de Monaco.

Des lieux publics, places, avenues, rues, portent le nom de Joséphine Baker, à Paris, Montpellier, Lyon, Limoges Sarlat, entre autres.

Elle était titulaire de nombreuses décorations : Chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre avec palme, Médaille de la Résistance avec Rosette, Médaille commémorative des services volontaire dans la France Libre.
Elle rentre au Panthéon fin 2021.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169473, notice BAKER Joséphine, née Freda MAC DONAL, épouse BAKER puis LION puis BOUILLON par Georges Portalès, version mise en ligne le 4 janvier 2015, dernière modification le 7 mars 2022.

Par Georges Portalès

Joséphine Baker
Joséphine Baker

SOURCES : Charles Onana, Joséphine Baker contre Hitler - La Star Noire de la France Libre, éditions Duboireris, deuxième édition 2013. — Jaques Abtey, La guerre secrète de Joséphine Baker, éditions La Lauze. — Gérard Bonal, Joséphine Baker. Du music-hall au Panthéon, Tallandier, 2021.

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