BLUWAL Marcel

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 26 mai 1925 à Paris, mort le 23 octobre 2021 à Paris ; réalisateur ; syndicaliste CGT de la télévision ; militant communiste.

Fils unique de parents juifs polonais, Eda Kamienniecki et Henri Bluwal qui fut manoeuvre chez Renault puis directeur commercial et avait appartenu au Bund, Marcel Bluwal se cacha pendant deux ans avec sa mère dans un petit appartement de son professeur de piano, boulevard Poniatowski d’août 1942 à août 1944. Il fit ses études au lycée Louis-le-Grand à Paris puis à l’école nationale de photographie et de cinématographie. Il avait vécut sa jeunesse au milieu des livres et à côté du piano. Ses parents fréquentaient les peintres surréalistes et participaient à leurs repas dans les restaurants de Montparnasse.

À la Libération, il entra à l’IDHEC et fut caméraman au Service cinématographique de l’armée de 1945 à 1948. Il travailla aux États-Unis. Entré à la télévision en 1949, il fut un des fondateurs, avec Stellio Lorenzi et Jacques Krier du syndicalisme CGT dans cette branche. En 1960, il réalisa le film télévisé La Surprise, qui remporta la palme d’Or du film de télévision au festival de Cannes. Il fit des émissions destinées à la jeunesse, puis réalisa des centaines d’œuvres – téléfilms, feuilletons (Vidocq) ou documentaires (dont un “Rosa Luxembourg” avec Georges Hourdin, le co-fondateur de La Vie et de Télérama ) –, Marcel Bluwal fit un excellent Dom Juan ou le festin de pierre (1965, avec Michel Piccoli dans le rôle titre et Claude Brasseur en Sganarelle). Cette “dramatique” devait se révéler, selon certain observateur, la métaphore du pouvoir gaulliste vermoulu. Moqué par la Nouvelle Vague pour son « cinéma de papa », Marcel Bluwal accusa en retour ses contempteurs de « faire du cinéma de fils à papa ». En fait son oeuvre sous le signe de la critique sociale marqua un époque.

Il adapta pour la télévision des œuvres de Gogol, Beaumarchais, Victor Hugo... Compagnon de route du PCF, membre de l’intersyndicale de l’ORTF, il approuva l’attitude Parti communiste en 1968 et fit partie du comité national de soutien à la candidature de Jacques Duclos en 1969. Il donna son adhésion en 1971, non sans manifester parfois certains désaccords avec les orientations. Il fut à partir de 1976 rédacteur à l’Humanité-Dimanche. Il quitta le Parti communiste en 1981.

Il fut professeur au Conservatoire national d’art dramatique à partir de 1974.

En 2008, après 13 ans d’absence à la télévision, Marcel Bluwal dirige lla série À droite sur l’extrême droite en France durant les années 1935-1937 à travers la formation de la Cagoule.

En 2013, il réalisa encore un téléfilm sur les maisons de retraite : Les Vieux Calibres (90 min).

Il mourut à 96 ans, à Paris, le 23 octobre 2021.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16971, notice BLUWAL Marcel par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 8 février 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

OEUVRE : Marcel Bluwal, Un aller, Stock, Paris, 1974 (autobiographie).

SOURCES : Jean-Pierre Gauchard, Les orphelins du PC, Pierre Belfond, 1986. — Who’s who, 1979-1980. — Isabelle Coutant, Les réalisateurs communistes à la télévision. L’engagement politique : ressource ou stigmate ?, Sociétés & Représentations 2001/1 (n° 11), pages 349 à 378. — Isabelle Danel, Marcel Bluwal. Pionnier de la télévision : une vie, une oeuvre, des premiers postes à nos jours, Serineo, 2014. — Sites internet.

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