CLADEL Léon, Alpinien

Par Notice reprise et complétée par Michel Cordillot.

Né à Montauban (Tarn-et-Garonne) le 13 mars 1835 ; mort à Sèvres (Seine-et-Oise) le 20 juillet 1892 et enterré au Père-Lachaise. Littérateur, il s’inspira de la Commune de Paris pour écrire, dit Maurice Dommanget, le meilleur roman qu’elle ait dicté.

Son grand-père était un vieux soldat de la Révolution ; son père, bourrelier aisé qui exploitait un domaine près de La Française (Tarn-et-Garonne), avait été Compagnon du Devoir et lui conta les journées vécues par lui en juillet 1830. Lui-même avait fait des études classiques et, collégien de seize ans, en 1851, il avait fréquenté le club de sa ville et vu partir les proscrits ; quatre ans plus tard, bachelier en droit de Toulouse, il arrivait à Paris ; il abandonna vite l’étude d’avoué où il travaillait pour s’adonner aux lettres, et son père lui coupa les vivres.
Ses idées étaient d’un radicalisme catégorique, mais elles ne débouchèrent pas sur l’action politique immédiate. Il participa à d’éphémères journaux d’étudiants : le Mouvement, les Écoles de France (1862-1865), la Situation, la Vogue parisienne (1868) ; il était lié à Vallès, Carjat, Courbet ; il écrivit pour le Rappel en 1869 et le Figaro en 1870.

De 1870 à 1876, il travailla à la Préfecture de la Seine au service des enfants assistés. Il resta vraisemblablement à son poste durant la Commune de Paris, ainsi que l’atteste le laisser passer qui lui fut délivré sur papier à en-tête de la Mairie du VIIe arr. le 20 mai 1871, à la veille de l’entrée des Versaillais dans Paris. Ce document, aujourd’hui conservé aux AD du Tarn-et-Garonne, précise en effet que Cladel était « attaché aux services de la Ville, réunis à la Mairie du VIIe arr. ». Il peut en outre laisser penser que Cladel était membre de la Garde nationale. C’est sans doute ce qui fit qu’il avait « failli être fusillé », ainsi que l’a écrit Maurice Dommanget (Hommes et choses de la Commune, p. 233).

En tout cas, la défaite n’atténua pas la force de ses convictions, et dans une lettre adressée à Edmond de Goncourt le 15 octobre 1873, il se définissait comme « un incorruptible jacobin. » En 1875, il publia dans L’Événement sa nouvelle « Une Maudite » dans laquelle il défendait la Commune de Paris, ce qui lui valut une condamnation à un mois de prison.
Le socialiste français dont Cladel se sentit le plus proche fut sans aucun doute Benoît Malon (dont 9 lettres adressées à Cladel sont désormais conservées aux AD du Tarn-et-Garonne). Cladel avait pour projet d’écrire une biographie exhaustive de Malon (elle ne fut pas achevée, mais divers fragments ont paru) et ce dernier lui dédia son ouvrage La Morale sociale.
Il était marié à Julia Mullem, née en 1843, compositrice.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article213258, notice CLADEL Léon, Alpinien par Notice reprise et complétée par Michel Cordillot., version mise en ligne le 11 mars 2019, dernière modification le 11 mars 2019.

Par Notice reprise et complétée par Michel Cordillot.

ŒUVRE : Mon ami le sergent de ville (1867) dans Les Droits de l’Homme : un agent pleure sur une fille perdue. — Une Maudite (1875) : en faveur de l’amnistie. — Revanche (sans date) : un commandant fédéré au Père-Lachaise entraîne ses 93 soldats à bien mourir, malgré la visite de sa femme tenant dans ses bras un enfant qu’on baptise « Revanche ». — N’a qu’un œil : un vassal décapite le seigneur qui attenta à son honneur. — INRI, centré autour de Blanqui et que M. Dommanget regarde comme le chef-d’œuvre des romans inspirés par la Commune.

SOURCES : Arch. PPo., B a/1012. — M. Dommanget, Hommes et Choses de la Commune. — Dictionnaire de Biographie française. — Extrait de l’acte de décès, département des Hauts-de-Seine.

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