FOUGERON André, Alfred

Par Michel Dreyfus

Né le 1er octobre 1913 à Paris (XVIIe arr.), mort 10 septembre 1998 ; artiste peintre ; militant communiste.

Photographie prise par sa mère.

Petit-fils et fils de maçon, André Fougeron naquit à Paris dans le XVIIe arr. le 1eroctobre 1913. À quatorze ans, il fut apprenti dessinateur en dentelles et tissus puis ouvrier métallurgiste chez Renault et Rosengart. Il fit son service militaire dans le 51e régiment d’infanterie à Amiens en 1934-1935 et se maria à Paris XIIe arr. le 1erseptembre 1934 avec Henriette Marecat.

André Fougeron dessina dès son plus jeune âge. En 1928, il envoya une toile au salon des Indépendants. Dès 1933-1934, avec d’autres artistes, il luttait pour l’instauration de la caisse de chômage des artistes et artisans d’art et, conjointement, avec l’Union des comités de chômeurs de la région parisienne, pour l’augmentation de l’allocation-chômage. Cette revendication fut alors soutenue par le Parti communiste. Il fut l’un des organisateurs d’une réunion qui se tint à la Bourse du Travail pour défendre ce programme, avec l’aide de l’Union locale des comités de chômeurs. Cette réunion fut présidée par Francis Jourdain*.

À partir de 1936, André Fougeron exposa à la Maison de la Culture. L’année suivante il exposa au Salon des Surindépendants et participa au groupe de l’Art cruel organisé par Jean Cassou à la galerie Billiet-Pierre Worms. Il peignit aussi des tableaux inspirés par Guernica et attaquant l’action des fascistes dans la guerre civile espagnole. Deux toiles, l’Espagne martyre et Mort et faim furent accrochées pour la première fois au Salon des Surindépendants en 1937. En 1938, André Fougeron fut chargé d’une décoration murale (Le Cirque) pour le sanatorium des étudiants de France à Saint-Hilaire-du-Touvet et mobilisé pendant la crise de Munich.

En 1939, André Fougeron fut à nouveau mobilisé sur la ligne Maginot. Il adhéra alors au Parti communiste. Fait prisonnier dans la Meuse, il réussit à gagner Périgueux où il fut démobilisé. Il revint à Paris en novembre 1940 et milita dans la Résistance. Son atelier, 3, rue Marcel-Sembat, fut transformé en imprimerie clandestine où des revues telles que L’Université libre, Les Lettres françaises virent le jour. En 1943, il fut nommé secrétaire général du Front national des arts clandestins et participa à l’édition de l’album clandestin, Vaincre composé de douze lithographies et vendu au profit des FTP.

À la Libération, André Fougeron fut attaché au cabinet de Joseph Billiet, directeur des Beaux-Arts jusqu’en novembre 1944. Il fut ensuite l’un des artistes favoris du Parti communiste et eut une grande activité artistique. Il fut reconnu par ce parti comme l’un des « leader du nouveau réalisme » avec d’autres artistes tels que Taslitzky, Jean Venitien, Jean Milhau, Jean Amblard, etc., à partir de l’exposition de sa toile Les Parisiennes au marché au salon d’automne en 1948 et ceci jusqu’en 1954. Il exposa dans de nombreuses manifestations organisées par le Parti communiste pendant ces six années.

Louis Aragon contribua à sa notoriété dans le Parti communiste vers 1950 avant de l’accuser, en 1953, de « peindre hâtivement ». Continuant son activité artistique, il appartint encore au Parti communiste pendant de nombreuses années (section communiste de Montrouge). Il adhéra au Comité pour la défense des libertés en Tchécoslovaquie créé le 31 janvier 1980.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50275, notice FOUGERON André, Alfred par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 10 juin 2009, dernière modification le 31 janvier 2017.

Par Michel Dreyfus

Photographie prise par sa mère.

ŒUVRE : Elle est décrite in : Ville de Châteauroux : Fougeron. Exposition, 15 juin-15 septembre 1973. — « Le peintre, son créneau », La Nouvelle critique, décembre 1948. — « Le rôle du « sujet » dans la peinture », La Pensée, juillet-août 1949. — « Sur la peinture », La Nouvelle critique, mai 1954.

SOURCES : Notes autobiographiques. — Notes de Jean Maitron. — Ville de Châteauroux : Fougeron…, op. cit. — Catalogue de l’Exposition Paris-Paris. — 1937-1959, Paris, Centre Georges Pompidou, 1981, p. 51. — Jeannine Verdès-Leroux, Au service du Parti : Le Parti communiste, les intellectuels et la culture (1944-1956), Fayard/Minuit, 1983. — Marc Lazar : « Le réalisme socialiste aux couleurs de la France », L’Histoire, n° 43, mars 1982, p. 60-70. — Le Monde, 15 février 1980, 16 septembre 1998. — L’Humanité, 16 septembre 1998.

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