BOURNEVILLE Désiré, Magloire

Par Pierre-Henri Zaidman

Né le 21 octobre 1840 à Garancière (Eure) ; chirurgien major ; communard.

Fils d’un tisserand en coutil, Désiré Bourneville naquit le 21 octobre 1840 à Garancière (Eure), il fut nommé interne des hôpitaux en 1865, en 1868 il exerça à la Salpétrière sous la direction de Charcot et il fut reçu médecin à Montpellier le 2 août 1870. Lors de l’épidémie de choléra qui ravagea Amiens en 1866, Bourneville se porta volontaire pour assister les nombreuses victimes. En gage de reconnaissance, Amiens le fit citoyen d’honneur de la ville et son dévouement fut honoré d’une médaille.

Pendant la Commune de Paris, il fut nommé chirurgien-major du 160e bataillon fédéré et aurait tenté de s’opposer à la répression des Versaillais après la semaine sanglante en protégeant ses patients. Cinq ans plus tard, il fut élu conseiller municipal du Ve arrondissement dans le quartier Saint-Victor (membre de l’Alliance Républicaine) puis en 1883, élu pour six ans député du la circonscription de Paris où il remplaça Louis Blanc dont il partageait les idées.

Exerçant à la fois son activité médicale dans la psychiatrie, diffusant les travaux et les idées de Charcot et son activité politique, Bourneville promut plusieurs réformes dans le domaine de la santé, il fut rapporteur du budget de l`Assistance Publique et du budget des Asiles d’aliénés ; il obtint la création des premières classes spéciales pour enfants arriérés ainsi que la première école municipale d’infirmière qui ouvrit à la Salpétríère en 1878. Anticlérical déclaré, franc-maçon, il fut un ardent partisan de la laïcisation des hôpitaux et de l’éviction des congrégations religieuses

Ses convictions politiques lui valurent l’hostilité des réactionnaires. Léon Daudet le met en scène dans son roman Les Morticoles, sous le nom de Cloaquol en disant de lui : « haut comme une botte, rouge comme une tomate, vindicatif et passionné ». En 1889, au nom de la Libre Pensée, il prononça le discours pour l’inauguration de la statue d’Etienne Dolet, poète et éditeur, brûlé comme hérétique en 1546.

Bourneville milita également pour la propagation de l’incinération. Ses cendres sont déposées au colombarium du Père-Lachaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article53774, notice BOURNEVILLE Désiré, Magloire par Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 20 décembre 2018.

Par Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Min. Guerre Ly 123. — J.O. Commune 20 avril. — Grand dictionnaire universel du XIXe siècle (suppl.), vol.16. . — Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 29 décembre 1935, pp.529-5230. — J. Gateaux-Mennecier, « L’œuvre médico-sociale de Bourneville » in Histoire des Sciences Médicales n°37, 2003, pp. 13-30. — C. Wajman « Désiré Magloire Bourneville dans le grand centenaire de la Révolution » in Évolution Psychiatrique, vol. 55, n°1,1990, pp.179-191. — P. Galanopoulos, Le Dr Bourneville, l’hystérie et l’anticléricalisme au début de la Troisième république. Thèse d’Histoire, Versailles, 2005. — H. Seringe, Contribution de Bourneville à l’étude de l’idiotie. Thèse de médecine, Paris Pitié-Salpêtrière, 1972. — M. Harburger, La vie et l’œuvre de Bourneville (1840-1909), précurseur de la neuropsychiatrie infantile. Thèse de médecine. Paris, 1973. — Olivier Walusinski. Baillement.com. — Whonamedit, "Bourneville". — http://psychiatrie.histoire.free.fr/pers/bio/bourneville.htm.

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