NORO Jean-Baptiste

Né le 11 septembre 1842 à Montmerle-sur-Saône (Ain), mort en juin 1909 à Tunis ; artiste peintre ; communard.

Photo dédicacée à Jules Perrier
Photo dédicacée à Jules Perrier

Il signait ses toiles G. N., c’est-à-dire Giovanno Noro, mais sa femme l’appelait Johanni (lettre de L. Montels à J. Grave, 21 janvier 1913).
Il s’était marié à Lyon le 3 octobre 1864 avec Marie Barral.

Commandant au 22e bataillon fédéré, il s’éleva contre l’« abominable férocité » des soldats de Versailles qui, le 11 mai 1871, fusillèrent des soldats blessés appartenant à son bataillon. Signèrent avec lui, Denis et Heydecker, capitaines ; Abel Valabrègue, chirurgien aide-major ; Canard, Félix Dupuis, Keller, Michaux, Raux et Vergne, officiers du 22e bataillon (cf. Murailles... 1871, op. cit., 11 mai).
Il fut condamné par contumace, le 29 août 1872, par le 4e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée et à la privation des droits civiques.

Noro serait arrivé le 4 décembre 1871 à Genève où Paule Mink — Voir ce nom — avec qui il avait une liaison depuis la Commune se trouvait déjà. Il vécut en donnant des leçons de dessin et en faisant quelques portraits. Descaves l’a caractérisé comme suit : « Fine lame et peintre bigle, qui écrivait aussi. »
En 1873, il appartenait à la Section de propagande et d’action révolutionnaire et socialiste de la ville — voir Dict., t. IV, p. 80. Il assista au 6e congrès de l’Internationale « antiautoritaire » qui se réunit à Genève le 1er septembre 1873 et fut un des trois secrétaires du congrès.
Avec 53 « proscrits de la Commune », il signa, à Genève, le 27 janvier 1875, une adresse de quatre pages Au Citoyen Garibaldi (cf. archives Claris, IFHS).
Il aurait suivi comme peintre la campagne russo-turque (avril 1877-janvier 1878) ; revenu d’Orient, il habita Gênes.

Après l’amnistie de 1881, il revint à Paris et s’installa au 5 rue Tholozé dans le 18e arrondissement. Depuis 1885, il accueillit dans son atelier, 13 rue de Ravignan, le cercle littéraire et artistique de La Butte. Celui-ci, présidé par Paul Alexis puis Clovis Hugues, était notamment fréquenté par Charles Malato, Jacques Prolo, Jehan Rictus, des peintres et des hommes de théâtre.
Noro fut également professeur aux écoles d’art industriel de la ville de Paris, puis, pendant 3 ans, fondateur des cours industriels à Alger et enfin, pendant les dix dernières années de sa vie, professeur de dessin à Sfax. Il continua à peindre sous son nom et publia également plusieurs livres sous le pseudonyme de Jacques Didier. Il mourut à Tunis en juin 1909.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article67214, notice NORO Jean-Baptiste, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 13 mai 2021.
Photo dédicacée à Jules Perrier
Photo dédicacée à Jules Perrier

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/860 B. — Arch. Min. Guerre, 4e conseil, n° 671. — Arch. PPo., B a/431, a/432, a/433 et listes de contumaces. — IFHS correspondance reçue par J. Grave. — M. Vuillaume, Mes Cahiers rouges, op. cit. — L. Descaves, Philémon..., op. cit. p. 75. — Dictionnaire illustré de Tunisie. — Julien Schuh, « Du cercle aux revues : genèse sociale de l’espace discursif de quelques périodiques fin-de-siècle : Le Cercle de la Butte et les petites revues décadentes et symbolistes » in Alain Vaillant, Yoan Vérilhac, Sociabilités littéraires et petite presse du XIXe siècle, 2015. hal-01140192 — Notes de Pierre Nourissier et Marianne Enckell.

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