COUGNY Gaston

Par Justinien Raymond

Né et mort à Bourges (Cher) : 5 décembre 1857-5 juillet 1908 ; militant socialiste du Cher.

Gaston Cougny appartenait à une famille de la Nièvre et du Cher connue pour son attachement à la République. Son père, Antoine Cougny (1821-1896) était un insurgé de 1851 dans le Val-de-Loire puis un artiste peintre à La Charité-sur-Loire (Nièvre). Le jeune Gaston suivit les traces paternelles en s’agrégeant au mouvement socialiste après des études qui en firent un artiste délicat et un écrivain érudit. De 1886 à 1902, il fut professeur d’art dans les écoles de la ville de Paris sans cesser son action militante dans son département natal. En 1902, il devint directeur de l’École des Beaux-Arts de Bourges et, en cette qualité, organisa plusieurs manifestations artistiques dans la ville.
Gaston Cougny entra dans l’action socialiste dans le sillage d’Édouard Vaillant. En 1885, il figura sur la liste présentée aux élections législatives aux côtés de F. Pyat, Ed. Vaillant, E. Baudin, Margot et A. Maret. Avec 14 146 voix, il fut le moins favorisé des six candidats socialistes, le plus heureux, Maret, en recueillant 21 365. Dix ans plus tard, en 1895, aux élections pour le conseil général dans le canton de Vierzon, il échoua contre le candidat antisocialiste Goffart. Mais en 1898, il approcha du succès aux élections législatives dans la 1re circonscription de Bourges. Fort de 5 400 voix au premier tour, il fut, au scrutin de ballottage, l’adversaire du prince d’Arenberg qui le battit par 9 587 suffrages contre 8 742 : une interpellation de J.-L. Breton, député du Cher, imputa cet échec à des manœuvres déloyales. Quelques mois après, Cougny fut élu conseiller général de Bourges.
En 1899, au premier congrès général des organisations socialistes françaises à Paris, Cougny représenta cette circonscription de Bourges ainsi que le Comité central républicain-socialiste de la ville, affilié au PSR et le syndicat des bûcherons de Levet. Au cours des divisions et regroupements qui suivirent, G. Cougny s’éloigna quelque peu de Vaillant pour adhérer au Parti socialiste français. Candidat de ce dernier aux élections législatives de 1902, il fut loin de retrouver son audience de 1898. Deux ans plus tard, avec toute la liste socialiste, il fut éliminé du conseil municipal de Bourges où il siégeait depuis 1900, élu alors sur une liste de concentration républicaine et socialiste.
G. Cougny ne survécut pas longtemps à l’unité de 1905 à laquelle il adhéra et il mourut avant que son ami J.-L. Breton s’en dégageât. Ses obsèques civiles se déroulèrent à Bourges le 7 juillet 1908.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article79396, notice COUGNY Gaston par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 15 août 2021.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., pp. 204 à 213, passim. — Compte rendu sténographique du congrès de Paris, salle Japy, décembre 1899. — Émile Dumas, « Gaston Cougny » in l’Humanité, 7 juillet 1908.

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