HUGO Bernard, Michel, Georges

Par Jacques Girault

Né le 4 octobre 1930 à Crosne (Seine-et-Oise, Essonne), mort le 19 mars 2021 à Guyancourt (Yvelines) ; instituteur ; militant associatif et laïque ; militant communiste, maire communiste de Trappes (Yvelines) de 1966 à 1996, conseiller général de 1973 à 1979, sénateur des Yvelines (1977-1986).

 Hugo, pendant une campagne électorale, sur le marché de Trappes
Hugo, pendant une campagne électorale, sur le marché de Trappes
Cliché fourni par Bernard Hugo

Fils d’un ouvrier tourneur-outilleur devenu contremaître aux opinions de gauche, Bernard Hugo, après avoir été scolarisé dans sa commune, puis au cours complémentaire Jules Ferry à Villeneuve-Saint-Georges, entra à l’École normale d’instituteurs de Versailles en 1947. Titulaire du baccalauréat (philosophie), instituteur à Houdan en 1951 puis à Versailles en 1953, il termina son service militaire (1952-1953) dans les transmissions à Versailles avec le grade de sergent. Instituteur à Trappes (école Jean Jaurès) en 1954, titulaire du certificat d’aptitude pédagogique de collège d’enseignement général (lettres, histoire-géographie) en 1956, il devint, de 1956 à 1965, professeur au cours complémentaires devenu CEG Jean Jaurès. Il suivit les enseignements du Centre de formation pour l’enseignement spécialisé de Beaumont (annexe de Beaumont-sur-Oise, rue Littré à Paris) en 1964 et obtint le certificat d’aptitude à l’enseignement des enfants inadaptés.

Bernard Hugo se maria religieusement en décembre 1951 à Viroflay (Seine-et-Oise) avec une institutrice sympathisante communiste, fille d’un petit entrepreneur de maçonnerie. Le couple eut deux enfants qui ne reçurent pas de sacrements religieux.

Bernard Hugo membre du Syndicat national des instituteurs et de la FEN-CGT depuis l’école normale, fut délégué de sa promotion auprès de la section départementale du SNI. Il entra au conseil syndical de cette section en 1949-1950. Par la suite il fit partie de la commission des CEG de la section.

Militant des Francs et franches camarades, délégué départemental du mouvement, il devint le secrétaire de l’association départementale et le demeura jusqu’à sa première élection en 1959. Moniteur puis directeur de colonies de vacances, il présida, dans les années 1960, l’association « Vacances populaires éducatives », créée en 1922 sous le nom « Vacances populaires enfantines », à l’initiative du Secours rouge, et qui, après la guerre, fonctionnait avec le soutien du Secours populaire de France. Il fonda, dès son arrivée, le Foyer laïque de Trappes et en devint le secrétaire général peu après. Il fut, à partir de 1955 et pendant plusieurs années, administrateur de la Fédération des œuvres laïques de Seine-et-Oise.

Bernard Hugo adhéra en 1947 à l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) et, en 1948, au Parti communiste français. Il entra directement au bureau de la section communiste de Trappes en 1953. Membre du comité de la fédération communiste des Yvelines en 1966, il y resta jusqu’à la fin des années 1980. Il suivit l’école centrale du PCF (octobre-novembre 1974) et fut le secrétaire général dans les Yvelines de l’association des élus républicains devenue association des élus communistes et républicains à partir de 1974.

Bernard Hugo, conseiller municipal de Trappes, fut élu adjoint au maire en 1959, délégué à l’école, aux sports et à la culture. Élu premier adjoint en 1965, il devint maire et permanent à partir de janvier 1966. Il fut réélu en 1971, en 1977 (liste d’union élue avec 70 % des voix au premier tour), en 1983 (liste élue avec 129 voix d’avance, élection annulée, liste Hugo élue le 10 juillet 1983 avec 56 voix d’avance), en 1989 et démissionna de sa fonction de maire en 1996 pour permettre à l’un de ses adjoints de lui succéder. En 2001, il figurait en dernière position en tant que maire honoraire, sur une liste de gauche (sans participation socialiste) qui fut battue.

Pendant ces mandats de maire, furent notamment réalisés l’aménagement d’un nouvel hôtel de ville, de la Poste, d’un poste puis d’un Commissariat de police, de la gendarmerie, d’un Centre technique municipal, des divers bâtiments scolaires, d’une crèche, de clubs de jeunes, d’un dispensaire médical, d’espaces culturels, sportifs, de loisirs correspondant aux besoins d’une ville passant de 14 000 habitants au milieu des années 1960 à 30 000 habitants, y compris la ville nouvelle, au début du XXIe siècle.

Bernard Hugo, candidat au conseil général en 1961 dans le canton de Rambouillet, fut élu conseiller général du canton de Trappes en 1973 (7 589 voix au premier tour (majorité absolue mais moins du quart des inscrits, élu au deuxième tour avec 9 998 voix). Il ne se représenta pas en 1979.

Suppléant du candidat communiste, en 1962, aux élections législatives dans la 17e circonscription (Chevreuse, Limours, Rambouillet) de Seine-et-Oise, il fut le candidat communiste en 1967, dans la 8e circonscription (Rambouillet, Trappes, Saint-Arnoult) des Yvelines (troisième position avec 10 641 voix sur 51 332 inscrits). À nouveau candidat en 1968 (troisième position avec 8 624 voix sur 52 548 inscrits), en 1973, il arriva en deuxième position avec 13 433 voix sur 74 095 inscrits et se désista, comme pour les scrutins précédents, pour Jacqueline Thome-Patenotre, député sortant, réélue en 1968 avec l’étiquette de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, créatrice, dans le département, du Parti des radicaux de gauche. Au deuxième tour, la presse notait qu’elle n’avait pas recueilli toutes les voix des candidats de gauche du premier tour.

En 1977, Hugo conduisait la liste d’union de la Gauche pour les élections sénatoriales. Au scrutin proportionnel, sur 7 712 électeurs, elle réunissait 3 634 voix au premier tour et l’emportait avec 50,7 % des voix au deuxième tour, gagnant trois sièges sur cinq. Sénateur des Yvelines, il participa aux travaux de la commission des Affaires culturelles puis de la Commission des affaires économiques dans les années 1980. En tête d’une liste communiste « un peu élargie », il ne fut pas réélu en 1986.

Pendant ces mandats, Bernard Hugo fut au cœur du développement de l’urbanisation locale et, à partir de 1968, participa à la section d’études de la Mission d’aménagement de la ville nouvelle de Trappes. Après avoir été vice-président du conseil d’administration, il présida de 1979 à 1983 puis de 1989 à 1992 l’Etablissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines. À partir de 1973, et, pendant une vingtaine d’années, il fut le vice-président du Syndicat communautaire d’aménagement de l’Agglomération nouvelle, qu’il présida en 1974, d’abord chargé des affaires scolaires (de la maternelle jusqu’à l’Université dont il défendit la création dans les instances nationales compétentes), puis des sports. Il fit partie de la présidence de plusieurs syndicats intercommunaux.

En 2009, à Trappes, Hugo poursuivait ses activités dans le Comité de Jumelage qu’il avait créé en 1961 et dans l’association « Insertion, Éducation, Soins » qui gérait l’établissement et service d’aide par le travail (ESAT) de la Mare Savin pour jeunes handicapés, créée en 1968 dont il devint le président d’honneur. Depuis 1966, il représentait les collectivités locales dans le conseil d’administration de la Caisse d’épargne de Versailles devenue la Caisse d’épargne d’Ile-de-France Ouest. Dans les années 1990, il y représentait les épargnants. Il présidait la Société locale d’Épargne de Saint-Quentin-en-Yvelines, et siégeait à ce titre au Conseil d’orientation et de surveillance de la CEIFO, présidant le Comité d’audit de celle-ci jusqu’en 2002. Depuis 1996, il était administrateur de l’Association départementale des anciens maires des Yvelines qui travaillait notamment sur les questions de la formation civique des futurs policiers et de la jeunesse scolarisée. Il occupait une partie de son temps au tournage de films dans le cadre des activités de l’Association vidéo de Vaucresson et Marnes-la-Coquette.

Pendant une quinzaine d’années jusqu’à sa disparition en 1989-1990, Hugo fut membre de la présidence de l’Association France-Tchécoslovaquie, chargé de suivre les jumelages, De 1996 à 2004, vice-président chargé du secrétariat du Cercle français pour la Paix et la sécurité européennes, créé en 1970 pour suivre l’évolution de l’Acte final d’Helsinki, Hugo présidait, depuis sa création en 1996, l’Institut de documentation et de recherches de la paix. Toujours membre du bureau du conseil local de la paix et du conseil national du Mouvement de la paix, il était également l’un des vice-présidents de l’Association d’amitié franco-coréenne au titre de ses responsabilités dans les organisations luttant pour la paix.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88176, notice HUGO Bernard, Michel, Georges par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 mai 2010, dernière modification le 10 février 2022.

Par Jacques Girault

 Hugo, pendant une campagne électorale, sur le marché de Trappes
Hugo, pendant une campagne électorale, sur le marché de Trappes
Cliché fourni par Bernard Hugo
Hugo s'entretenant avec des habitants d'un quartier populaire.
Hugo s’entretenant avec des habitants d’un quartier populaire.
Hugo remplaçant l'institutrice d'une classe de l'école maternelle supprimée puis rétablie par l'Inspection académique.
Hugo remplaçant l’institutrice d’une classe de l’école maternelle supprimée puis rétablie par l’Inspection académique.
Hugo, maire d'une ville cheminote.
Hugo, maire d’une ville cheminote.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. – Divers sites Internet. – Presse nationale. – Renseignements et documentation fournis par l’intéressé. — Raymond Lavigne, Trappes mémoires d’avenir, Ville de Trappes, 1997. — Frédéric Theulé, Intercommunalité et gouvernement d’agglomération en ville nouvelle : le cas de Saint-Quentin-en-Yvelines, 1965-2004, thèse d’Histoire, Université de Paris 13, 2011.

ICONOGRAPHIE : - 1) Hugo : intervention à la tribune du Sénat lors du débat en 1979 sur la loi d’archives. - 2) Hugo, maire d’une ville cheminote. - 3) Hugo remplaçant l’institutrice d’une classe de l’école maternelle supprimée puis rétablie par l’Inspection académique. - 4) Hugo dans une tournée de porte à porte. - 5) Hugo s’entretenant avec des habitants d’un quartier populaire. - 6) Hugo, pendant une campagne électorale, sur le marché.

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