ITARD Jean, Louis, Géraud

Par Justinien Raymond

Né le 16 juin 1902 à Serrières (Ardèche), mort le 8 mai 1979 à Paris (XIVe arr.) ; professeur, historien des mathématiques ; militant socialiste SFIO ; secrétaire provisoire de l’Institut supérieur ouvrier de Paris.

Jean Itard était le fils de Noël Itard, brigadier de gendarmerie, et de Marie, Jeanne Manent, sans profession. Il entra en 1918 à l’École normale d’instituteurs d’Avignon (Vaucluse). Licencié ès sciences en 1923, il fut nommé cette même année professeur au collège de Domfront (Orne). iI épousa le 1 mai 1924 à Paris (IIe arr.), Suzanne Payot.

En 1925, il fut reçu à l’agrégation de mathématiques, fut nommé au lycée d’Alençon (Orne) puis à la rentrée 1928 au lycée Saint-Charles à Marseille, avant d’intégrer le cadre parisien au lycées Buffon, Michelet puis dans les classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Henri-IV où il prit sa retraite en 1962. Il fut un des fondateurs du séminaire d’histoire des mathématiques à l’Institut Henri-Poincaré.

Dès sa jeunesse, Jean Itard milita aux étudiants socialistes, il en fut le secrétaire général dans les années trente et, en 1931, l’animateur de leur congrès national à Toulouse. Au congrès national du Parti socialiste, à Clermont-Ferrand, en mai 1926, il avait défendu, avec Maurice Lebel, une motion d’intellectuels « militants de base », demandant que la SFIO soit constamment en contact avec les organisations économiques de la classe ouvrière. Il maintint sa section dans l’aile gauche du Parti. En 1928, candidat aux élections législatives à Alençon, il n’obtint que 3,21 % des voix des électeurs inscrits (3,7 % des suffrages exprimés). Fin 1928, il partit pour Marseille. En 1932, avec Georges Lefranc, il participa au courant Révolution constructive, fut secrétaire provisoire de l’Institut supérieur ouvrier de Paris jusqu’à ce que Lefranc en devienne le secrétaire en titre, le 10 décembre 1932.

Il fut, en mai 1932 et avril 1936, candidat du Parti socialiste SFIO aux élections législatives dans la 7e circonscription de Saint-Denis (Clichy, Levallois-Perret). Le 1er mai 1932, les électeurs lui accordèrent 1 736 suffrages sur 31 962 inscrits (5,4 %) et 28 054 votants. Le socialiste-communiste Charles Auffray avait conquis le siège avec 5 760 et 8 623 voix. Le 26 avril 1936, Itard recueillit 1 889 voix sur 33 111 inscrits (5,7 %) et 29 876 votants. Il se désista en faveur du communiste Maurice Honel qui fut élu.

Itard avait été élu membre suppléant de la CAP en 1931 (motion Lagorgette), en 1933 (motion Paul Faure) et titulaire en 1934. Il cessa toute activité politique en 1939.

Après la guerre, il poursuivit son travail de vulgarisation des mathématiques en écrivant plusieurs manuels pédagogiques intégrant la dimension historique, en collaboration avec Th. Leconte, A. Huisman, puis avec son fils Gilles Itard. il enseignait l’histoire des mathématiques grecques à l’École pratique des hautes études (VIe section). La maladie le terrassa après de longues années, l’empêchant d’achever sa monographie sur Fermat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article90003, notice ITARD Jean, Louis, Géraud par Justinien Raymond, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 3 juillet 2021.

Par Justinien Raymond

OEUVRE : Arithmétique et Théorie des nombres, coll. Que sais-je ?, PUF (1967). —
Les Nombres premiers, coll. Que sais-je ?, PUF (1975). — Mathématiques et mathématiciens (en coll. avec P. Dedron), éd. Magnard (1959).
Ses recherches ont porté sur toutes les époques, du XVe siècle au sien, mais surtout sur le XVIIe siècle, de Kepler à Newton, en passant par Fermat.
Avec Kohen, Lefranc, Boivin : La Révolution constructive.

SOURCES : L’Étudiant socialiste, passim. — G. Lachapelle, Les élections législatives de 1936. — Le Monde, 16 mai 1979. — Compte rendu des congrès socialistes. — Le Pays normand, 1928. — Arch. Dép, Ariège, état civil. — Notes d’Alain Dalançon.

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