Par Maurice Moissonnier
Né le 15 octobre 1909 à Saint-Germain-du-Bois (Saône-et-Loire) ; disparu le 16 juin 1944 dans les maquis de Haute-Vienne ; ouvrier du Bâtiment, syndicaliste et coopérateur, adjoint communiste au maire de Villeurbanne (Rhône) ; volontaire des Brigades internationales, militant clandestin du PC.
Fils d’un exploitant d’une petite ferme de la Bresse, Jean-Marie Prudent, nanti de son Certificat d’études, entra en apprentissage et devint maçon. Installé à Villeurbanne, il milita à la CGT unitaire et, en 1932, donna son adhésion au Parti communiste. Il fonda la coopérative ouvrière des asphalteurs réunis qui existait toujours en 1976 et, au moment où se réalisait l’unité dans le Bâtiment lyonnais (voir Hildebert Chaintreuil*), il fut élu, dès 1935, secrétaire général du syndicat des asphalteurs bétonniers de Lyon et banlieue. En 1936, il fit partie de la délégation du Bâtiment au congrès d’unification de Toulouse (2-5 mars 1936) où il vota contre les statuts, contre l’incompatibilité des mandats politiques et syndicaux et contre les liaisons internationales proposées par la majorité de la CGT. Le 25 octobre 1936, au congrès régional de la Xe région fédérale du Bâtiment CGT, tenu à Lyon, il devint membre de la commission exécutive régionale.
Jean-Marie Prudent fut candidat en mai 1935 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan conduite par Camille Joly* pour la conquête de la mairie de Villeurbanne. Avec 4 314 voix au 1er tour, cette liste l’emporta avec 6 508 voix au second contre la liste du maire sortant, le socialiste Lazare Goujon*. Prudent fut un moment adjoint au maire de Villeurbanne puis, en octobre 1936, il fit partie du premier contingent de volontaires des Brigades internationales de la région lyonnaise (voir Marc Perrin*). Il devint commandant de compagnie mais le 1er janvier 1937, lors de la bataille de Guadarrama, il fut blessé à la cheville. De retour dans la région lyonnaise, il tint de nombreux meetings en faveur de l’Espagne républicaine et exerça les responsabilités de permanent du Secours rouge et de responsable de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT).
Mobilisé en 1939, il entra dans la clandestinité dès 1940, date de son retour à la vie civile. Le 10 janvier 1944, il échappa à une souricière tendue par la Gestapo et, sur ordre de Léon Mauvais*, rejoignit les maquis de Haute-Vienne par l’intermédiaire de Guingoin*. Il disparut le 16 juin 1944 entre Saint-Léonard et Limoges au cours d’une mission qui consistait à assurer le transport d’un poste émetteur et de fonds destinés à un maquis.
Par Maurice Moissonnier
SOURCES : Arch. de l’UD-CGT du Rhône. — La Voix du peuple, 12 mars 1937. — C.r. du congrès de Toulouse (mars 1936) de la CGT et du congrès de la Xe Région du Bâtiment (octobre 1936), Imprimerie intersyndicale. — Rens. de Lisette De Filippi, sa fille.