LACAZE Germaine, Marie, Françoise

Par Alain Dalançon

Née le 20 décembre 1908 au Bouscat (Gironde), morte le 1er janvier 1994 à Paris (XIIe arr.) ; professeure de dessin et artiste peintre et graveur ; militante syndicale du SNES, membre de la CAPN des professeurs chargés d’enseignement.

Autoportrait

Après une enfance bordelaise et arcachonnaise au hameau du Mayne, commune de Salles (Gironde), sa mère (née Chabres) et elle rejoignirent en 1918 Paris, où son père, Pierre-René, était œnologue, puis directeur de chai à la Halle aux vins. La famille s’installa dans le Quartier latin où Germaine Lacaze découvrit le dessin et l’aquarelle avec Ernestine Cablet-Rinn, ancienne élève de Madeleine Lemaire. Elle se prépara dès 1924 à entrer à l’école des Beaux-Arts de Paris où elle fut admise première en 1927. Elle y fut élève notamment de Lucien Simon (1861-1945) et poursuivit sa formation en 1931 à l’académie de la Grande Chaumière, où elle fut l’élève d’Othon Friesz (1879-1949). Cette année-là, elle exposa pour la première fois au Salon des artistes français.

Parallèlement, ayant obtenu le certificat d’aptitude au professorat de dessin industriel dans les écoles pratiques de commerce et d’industrie de jeunes filles, elle fut nommée maitresse auxiliaire à l’école annexe de l’Ecole normale des jeunes filles du boulevard des Batignolles à Paris.

En 1933, elle suivit les cours d’été de littérature espagnole de l’université de Santander, où le groupe Bacarra, créé par Federico Garcia Lorca, y présentait des spectacles de théâtre. Elle voyagea en Castille, à Madrid, l’année suivante en Andalousie, et dans plusieurs pays d’ Europe par la suite.

En 1934, elle disposa de son premier atelier à Montparnasse, 115 rue Notre-Dame-des-Champs. Elle continuait à enseigner comme institutrice adjointe à l’ENI, et commença à l’école de la ville de Paris Paul Bert, devenue collège moderne en 1942, puis lycée, où elle effectua toute sa carrière jusqu’en 1972. Elle professa aussi aux Beaux-Arts de Paris durant une trentaine d’années.

Militante du Syndicat national de l’enseignement secondaire après la guerre, elle fut élue membre titulaire de la commission paritaire nationale des chargés d’enseignement artistique et pratique, de façon continue, aux quatre élections des représentants du personnel entre 1948 et 1961, sauf au scrutin de 1952 où elle fut élue suppléante.

Dès 1945, Germaine Lacaze exposa régulièrement, et pendant toute sa carrière, aux Salons des indépendants, des Femmes peintres et sculpteurs, d’Automne, de la Société nationale des beaux-arts et du dessin et de la peinture à l’eau, seule possibilité pour elle, artiste-femme, de se faire reconnaître. Après sa prise de retraite professionnelle, elle bénéficia à partir de 1974 d’un appartement d’artiste de la ville de Paris, près du bois de Vincennes. Elle peignit aussi de 1937 jusqu’à la fin de sa vie, dans sa maison de campagne à Villeneuve-le-Comte (Seine-et-Marne), achetée par son père.

Germaine Lacaze fait partie de « l’École de Paris », de la deuxième génération. Son œuvre colorée et figurative et ses thèmes d’inspiration intimiste la rattachent au mouvement des « peintres de la réalité poétique ». Elle obtint de nombreux prix et récompenses. La parution du catalogue raisonné de son œuvre peint aux Éditions de l’Amateur (préface de Jacques Chaban-Delmas, texte de Cécile Ritzenthaler) en 1991 précéda sa dernière exposition en 1993 à la galerie Roland Maréchal - L’ami des lettres à Bordeaux.

« Sa culture littéraire, son amour du verbe et du théâtre, sa pratique de l’espagnol et de l’italien ont laissé d’elle le souvenir d’une femme de caractère et d’engagement, dont la vie a été passionnément consacrée à son art. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137670, notice LACAZE Germaine, Marie, Françoise par Alain Dalançon, version mise en ligne le 23 juillet 2011, dernière modification le 5 février 2021.

Par Alain Dalançon

Autoportrait
En 1933 avec le photographe Jean Séeberger
Dans son atelier en 1939
Germaine Lacaze
Germaine Lacaze
En 1971

ŒUVRE : Le catalogue raisonné de l’œuvre peint de Germaine Lacaze répertorie plus de 1 300 huiles sur toile (voir Lacaze website).

SOURCES : Arch. IRHSES (CAPN). — Notice Wikipedia. — Lacaze website. — Cécile Ritzenthaler, Germaine Lacaze, Éditions de l’Amateur, 1991.

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