LE GUÉRY Jules, Charles (également LEGUERRY) [Dictionnaire des anarchistes]

Par Notice complétée par Guillaume Davranche

Né le 12 avril 1875 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), mort le 27 octobre 1937 à Draveil (Seine-et-Oise, Essonne). Ouvrier bijoutier, diamentaire ; socialiste puis syndicaliste CGT proche des anarchistes.

Ouvrier diamantaire parisien, il représenta son syndicat au congrès de la salle Wagram en 1900 (deuxième congrès général des organisations socialistes). Jules Le Guery était en 1903 membre du groupe de la Libre pensée du VIIème arr. et de la commission administrative de la Bourse du travail de Paris.
Il assista comme délégué au XIVe congrès national corporatif — 8e de la CGT — et à la conférence des Bourses du Travail tenus à Bourges du 12 au 20 septembre 1904. Il y soutint énergiquement le mot d’ordre des huit heures lancé par Dubéros. Il était alors le secrétaire permanent du syndicat des ouvriers diamantaires de Paris (226 ouvriers) adhérent à l’Alliance diamantaire universelle (ADU) qui avait son siège à Anvers et dont il était le délégué à la propagande pour la France.

Il semble qu’il ait ensuite sympathisé avec les anarchistes. Il fut impliqué dans le procès intenté, en décembre 1905, aux dirigeants de l’Association internationale antimilitariste (AIA), de tendance nettement anarchiste, et fut condamné à un an de prison et 100 francs d’amende.

Mais c’est surtout sur le plan proprement syndical qu’il intervint. En 1904 il assista comme délégué à la conférence des bourses du travail et au congrès CGT de Bourges où il représentait quatre syndicats parisiens de la Bijouterie. Il y soutint énergiquement le mot d’ordre des huit heures lancé par Dubéros, et prit la défense du comité confédéral attaqué par les réformistes, en contestant la façon dont Guérard et Keufer faisaient des « procès de tendance » aux délégués (cf. c. rendu, p. 107).

Au congrès de Toulouse, en octobre 1910, il intervint à propos de la Maison des fédérations. « Tout comme je le fus hier, déclara-t-il, comme je le serai demain encore, révolutionnaire je reste. » Il se prononça cependant contre Griffuelhes : « Il a voulu agir seul, dit-il, c’est son plus grand tort » (cf. c. rendu, pp. 116 et 119).

Il fut délégué au congrès du Havre, en septembre 1912, et au congrès extraordinaire contre la guerre et les trois ans, la même année.

Le 1er février 1913, il intervint à la tribune d’un meeting en faveur du droit d’asile organisé par la FCA au manège Saint-Paul, à Paris. Deux jours avant l’ouverture du procès des survivants de la bande à Bonnot*, il s’agissait de plaider la cause des anarchistes qui avaient offert l’hospitalité aux membres de la bande en cavale.

Le Guéry mourut fin 1937 ("il y a quelques semaines", est-il écrit dans Syndicats du 26 janvier 1938).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154181, notice LE GUÉRY Jules, Charles (également LEGUERRY) [Dictionnaire des anarchistes] par Notice complétée par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 19 avril 2014, dernière modification le 10 mars 2022.

Par Notice complétée par Guillaume Davranche

Le Guéry mourut fin 1937 (il y a quelques semaines, est-il écrit dans Syndicats du 26 janvier 1938).
Sources : Arch. Nat. BB 18/2 294-2 (326 A 05). — Comptes rendus des congrès. — Les Temps Nouveaux, 6 janvier 1906 = Notice de Jean Maitron in Maitron en ligne// Arc. Nat. F7/13053 // Notes de R. Dupuy //

SOURCES : Arch. Nat. BB 18/2 294-2 (326 A 05), F7/13053. — Comptes rendus des congrès. — Les Temps Nouveaux, 6 janvier 1906. — Notes de R. Dupuy.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable