VINCEY Georges, Marie [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron, René Bianco, notice complétée par Rolf Dupuy et Dominique Petit

Né le 19 novembre 1900 à Paris (XVe arr.) ; mort le 21 février 1960 à Paris (XIIe arr.) ; ouvrier serrurier, cartonnier, commerçant, militant de la FAF et de la FA à Paris, administrateur du Monde Libertaire.

Le Monde Libertaire n° 58, mars 1960. Repris par le Dictionnaire des militants anarchistes

Georges Vincey fit ses premières armes vers 1918 aux Jeunesses syndicalistes et collabora notamment au Cri des jeunes organe mensuel des Jeunes syndicalistes de France qui parut à Lyon de 1920 à 1925.
En 1923 il demeurait 38 rue de Reuilly et le 4 avril avait été arrêté avec René Doussot, Edouard Darcheminey, Maurice Trognon et Lucien Letalou alors qu’ils diffusaient des tracts antimilitaristes à la Foire aux pains d’épice. Après une perquisition de son domicile, il fut relaxé.
Il milita au groupe anarchiste Le Réveil du XIIe arrondissement.
En 1924, il était aux cotés de Charles Cibois, l’un des secrétaires des Jeunesses syndicalistes de la Seine.
Le 8 septembre 1924, profitant, que la Jeunesse communiste du XIIe avait organisé un meeting dans un cinéma, rue de Cîteaux, quelques membres des Jeunesses syndicalistes y assistèrent pour apporter la contradiction. Après avoir écouté Bellançon, des J. C., qui fit un exposé du régime soviétique et de l’approche de la révolution mondiale, Vincey prit la parole pour demander à l’orateur s’il était partisan de l’action menée par les J. C. contre les Jeunesses Syndicalistes, en prenant pour exemple la réunion qui fut sabotée, avenue Mathurin-Moreau, le 22 du mois précédant. Celui-ci, après des réticences, se désolidarisa d’avec ses camarades communistes et déclara qu’entre jeunes exploités, on devrait être plus tolérant, et discuter sans en venir aux mains.
En 1924, Vincey fréquentait la Bibliothèque de la Jeunesse anarchiste et de l’école de propagande, où il empruntait des livres.
Il milita ensuite à l’Union anarchiste puis, à partir de 1936, à la Fédération anarchiste de langue française (FAF), organisation rivale de l’Union Anarchiste.
Depuis le 19 janvier 1937, il exploitait un commerce d’articles de Paris (confection, cravates, coussins, etc.), 170 rue du Temple (IIIe arr.)
Pendant l’Occupation allemande, il participa avec Henri Bouyé et Louis Laurent aux réunions clandestines qui permirent aux anarchistes parisiens de maintenir les contacts. Il fut également délégué au « pré-congrès » (de reconstitution) tenu à Agen les 29 et 30 octobre 1944 et l’un des organisateurs du congrès de reconstitution tenu à Paris l’année suivante.
Á la Libération, il demeurait 170 Faubourg du Temple (3ème arr), puis 67 rue de Reuilly (XIIe arr.) et 2 villa Stendhal (XXe arr.).
Il fut l’un des fondateurs du groupe de Paris-Est de la Fédération anarchiste.
En février 1945, le local, 145 quai de Valmy, qui servait de siège à la Fédération anarchiste et à son journal le Libertaire, avait été loué à son nom.
Le 6 juillet 1946, Vincey avait assisté à la réunion du Comité de gestion de la Fédération anarchiste et le 14 juillet, il avait pris part, comme délégué, au congrès régional de la Fédération anarchiste.
Vincey entretenait des relations avec Louis Louvet, fondateur de la Confédération Générale Pacifiste (CGP) qui groupait les anarcho-pacifistes dissidents de la Fédération anarchiste.
Le 21 avril 1945, il avait assisté à une réunion privée d’information du mouvement Ce qu’il faut dire (CQFD).
En juillet 1946, il avait souscrit pour une somme de 140 francs au fonds de lancement du journal Ce qu’il faut dire, organe de la CGP.
Vincey était inscrit sur la liste des anarchistes de la Seine dont le domicile était soumis à des vérifications périodiques.
Le 8 novembre 1949, il se mariait à Paris (XXe arr.) avec Marguerite, Andrée Armand.
Il fut, à partir de 1950, l’administrateur et le directeur de publication de la revue Études anarchistes (Paris, 7 numéros, novembre 1948-juin 1952) où il avait remplacé G. Fontenis et collabora au bulletin intérieur L’Anarchiste (Malakoff , un seul numéro en avril 1952) dont le responsable était Roger Auchère.
Minoritaire au sein de son groupe et mis à l’écart, après le congrès de Bordeaux à la Pentecôte 1952, de la Fédération anarchiste, avec un grand nombre d’autres groupes et militants, par Georges Fontenis et ses amis, il participa à la reconstitution de la Fédération anarchiste.
A l’automne 1952 il fut membre, avec entre autres P.V. Berthier, du Centre de recherches philosociales qui chaque samedi organisait des débats à la salle des sociétés savantes. Il collabora alors au bulletin L’Entente anarchiste (Le Mans, 5 numéros, octobre 1952-février 1953) dont les responsables étaient Raymond Beaulaton, Jean Perrin et André Prudhommeaux et qui tentait de regrouper les opposants à la ligne Fontenis.
A l’issue du congrès de reconstruction de la Fédération anarchiste tenu salle Marcadet à Paris les 25-27 décembre 1953, il fut nommé administrateur du nouvel organe de la FA, Le Monde Libertaire, poste qu’il occupa d’octobre 1954 (n°1) à mai 1959 (n°50), la maladie l’ayant contraint à céder son poste à André Devriendt.
Georges Vincey, qui était membre du Groupe Louise Michel, décédait peu après en février 1960 à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154233, notice VINCEY Georges, Marie [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron, René Bianco, notice complétée par Rolf Dupuy et Dominique Petit, version mise en ligne le 20 avril 2014, dernière modification le 18 décembre 2021.

Par Jean Maitron, René Bianco, notice complétée par Rolf Dupuy et Dominique Petit

Le Monde Libertaire n° 58, mars 1960. Repris par le Dictionnaire des militants anarchistes

SOURCES :
Nécrologie (avec photographie) in Le Monde Libertaire n° 58, mars 1960. — R. Bianco, Un siècle de presse anarchiste Th., op. Cit. — Archives de la Préfecture de police 211W2, 1 W 958 (document transmis par Gilles Morin) — Le Libertaire 15 septembre, 15 octobre 1924 — Notice Georges Vincey du Dictionnaire des militants anarchistes — Archives de Paris. Etat civil

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