CROIX Alexandre [dit Charles Alexandre, Barcelone, Anastygmat] [Dictionnaire des anarchistes]

Par J. Maitron complété par Rolf Dupuy et Marianne Enckell

Né le 3 octobre 1909 à Aubervilliers (Seine), mort le 8 juin 1976 à Paris. Journaliste et pamphlétaire puis correcteur. Insoumis en 1939.

Fils unique d’Alexandre Croix, chauffeur, et de Berthe Richon, qui tenaient un café à Saint-Denis (93), Alexandre Croix fit des études de lettres et de sciences sociales. Selon H. Coston, il débuta dans la presse à La Gazette de France au secrétariat de Marthe Hanau puis collabora à L’Ordre d’Émile Buré, enfin, longuement, au Crapouillot de Jean Galtier-Boissière tantôt sous son nom (cf. le numéro spécial sur L’Anarchie, publié à son initiative avec Victor Serge et Jean Bernier), tantôt sous son pseudonyme de Charles Alexandre (cf. Histoire de la guerre 1939-1945). Il ne faut toutefois pas le confondre avec le militant belge Charles Alexandre.

Il fut repéré comme militant anarchiste depuis 1927. En 1929, il travaillait à la rédaction du Libertaire sous le pseudonyme de Barcelone. Il y écrivit aussi sous la signature de Raskolnikoff, Paul Monfret, Randal, Raynal (une série d’articles sur Clément Duval en 1935, après la mort de ce dernier), Charles Robert.

Il fut délégué du Groupe anarchiste de Saint-Denis au congrès de la Fédération anarchiste du Midi à Béziers, en novembre 1929, et à celui de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire en avril 1930. Depuis cette date, il était inscrit sur la liste des anarchistes dont le domicile était vérifié bi-mensuellement. Il faisait aussi des tournées de propagande et des conférences en région parisienne.

Grand liseur, pratiquant l’espagnol et l’italien, daté d’une mémoire prodigieuse, redoutable pamphlétaire, A. Croix, de tempérament libertaire, choisit l’insoumission en 1939 et avec André Prudhommeaux passa en Suisse, ce qui lui valut d’être condamné en 1942 à cinq ans de prison et à la confiscation de ses biens présents et futurs. En Suisse il avait été accueilli entre autres par L. Bertoni.

Finalement, il put revenir en France et fut admis au syndicat des correcteurs le 1er avril 1948. Il continua de collaborer à la presse libertaire, notamment à La Révolution Prolétarienne de P. Monatte, à Liberté de Lecoin, au Réfractaire de May Picqueray et à L’Intrus (Saint Ouen, 15 numéros de janvier à avril 1966). Dans les années 1950 il vivait à Paris sous le nom de Charles Errard (cf. lettre de Louis Mercier à U. Fedeli, 14 mars 1950) ou Herrard.

Lorsqu’il mourut à l’hôpital Lariboisière de Paris le 8 juin 1976 il travaillait à plusieurs ouvrages et notamment à Cinquante ans de la Révolution Prolétarienne dont Roger Hagnauer accepta de reprendre la publication.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154756, notice CROIX Alexandre [dit Charles Alexandre, Barcelone, Anastygmat] [Dictionnaire des anarchistes] par J. Maitron complété par Rolf Dupuy et Marianne Enckell, version mise en ligne le 25 avril 2014, dernière modification le 24 mai 2020.

Par J. Maitron complété par Rolf Dupuy et Marianne Enckell

ŒUVRE (choix) : Tixier-Vignancour. Ombres et Lumières, coédition du Vieux-Saint-Ouen, 1965. — Jaurès et ses détracteurs, id., 335 p., 1967 ; réédition Spartacus, 1976.

SOURCES : H. Coston, Dictionnaire — DBMOF — Arch. PPo 1 W 0433 — R. Bianco, Un siècle de presse…, op. cit. — Archives Fedeli, IISG — Max Nettlau Papers, IISG Amsterdam.

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