PROST Francis ou François, dit PROTAL, PROUST [Dictionnaire des anarchistes]

Par Notice complétée par Rolf Dupuy

Né le 10 mai 1873 à Moulins (Allier), mort le 10 février 1948 ; employé puis forain, collaborateur de la presse libertaire.

Après un court passage au parti allemaniste, Francis Prost devint anarchiste sous l’influence de Sébastien Faure*. En 1898 il fut l’éditeur gérant de la feuille recto-verso intitulée Défense de G. Etiévant aux Assises de Versailles 1892, publiée par le journal hebdomadaire Le droit de Vivre (Paris, 9 numéros du 23 avril au 15 juin 1898) animé par Constant Martin*, et dont il fut le gérant du dernier numéro.

Collaborateur notamment du Libertaire (1895-1899), du Cri de Révolte (Paris, 20 août 1898 au 1er mars 1899), de l’hebdomadaire L’Homme Libre (Paris, 11 numéros du 24 juin au 1er décembre 1899) animé par E. Girault* et de la revue La Nouvelle Humanité (Paris, 1895-1898), il était membre du syndicat des employés et participa à la fondation de la CGT.

En 1900 il fonda à Paris une librairie sociologique, la bibliothèque de Belleville et fut l’un des animateurs du mouvement des Universités populaires ; il fut à partir de 1901 le gérant de la revue L’Education Libertaire (Paris, 1900-1902), sous titrée « revue des bibliothèques d’éducation libertaire ». La publication de cette revue prolongeait la tentative de poursuivre des cours libertaires d’enseignement supérieur pour adultes, cours qui avaient commencé le 12 février 1899 à la salle des Sociétés savantes avec le concours de Jean Grave* et de Pierre Quillard*.

Puis Prost se fixa à Amiens où en 1902 il participa à la colonie anarchiste de Vaux ; membre de la société pour la création et le développement de la colonie de Vaux, il collabora régulièrement à L’Aube Nouvelle (Saint-Claude, Grenoble, au moins 8 numéros du 1er novembre 1903 au 1er juin 1904), "organe des communistes libertaires de l’Est" animé par Pierre Dumas*. Il collabora également à la même époque à l’organe antimilitariste Le Réveil de l’esclave (Paris, juillet 1902-mai 1903) animé par A. Kienert et publié par le groupe antimilitariste du Faubourg Saint-Antoine. L’organe syndicaliste et libertaire d’Afrique du Nord Le réveil de l’Esclave (Alger, 2 numéros en juin 1904) annonçait dans son numéro 2 (et dernier) sa future collaboration.

Exempté de service en 1915, il fut convoqué devant une commission de réforme, mais ne s’y rendit pas et fut déclaré insoumis.

Après la guerre il se fixa à Vichy où il travailla comme forain et adhéra à la Libre Pensée.

En 1936 « âgé et malade, il reprit néanmoins la tribune pour défendre la cause anarchiste espagnole » (cf. Libertaire). Après la Seconde Guerre mondiale, « resté un passionné de l’idéal qu’il a toujours défendu », il participa à une tournée de propagande organisée par la Fédération anarchiste dans la région.

Francis Prost est décédé à Vichy le 10 février 1948. Le Libertaire écrivit qu’il avait personnifié « pour ses amis de Vichy plus de cinquante années de militantisme libertaire et révolutionnaire. Il appartenait à cette génération de lutteurs infatigables qui nous donna des Louise Michel et des Tortelier dont il fut le compagnon.. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156274, notice PROST Francis ou François, dit PROTAL, PROUST [Dictionnaire des anarchistes] par Notice complétée par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 8 mars 2014, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Notice complétée par Rolf Dupuy

SOURCES : Arch.Nat. 7/13053 — Le Libertaire, 4 mars 1948 — L’Unique, avril 1948 — Bulletin du CIRA, Marseille, n° 23-25, 1985. — R. Bianco, Un siècle de presse anarchiste, op. cit.

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