Par Michel Cordillot
Communiste icarien né en Saxe en 1810, William Abé était tourneur. Parti aux États-Unis avant 1848, il s’installa à Milwaukee (Wisconsin).
William Abé rejoignit ultérieurement la communauté de Nauvoo (Illinois). Il s’y trouvait en 1854 avec deux de ses fils, Frédéric Théodore, né le 20 avril 1839, et Auguste Jr, né le 28 novembre 1848. Il travaillait comme tonnelier. Il fut naturalisé en mars 1855.
Fin 1855, William Abé se rangea dans le camp des opposants à Cabet. Lors de l’assemblée générale du 12 mai 1856, alors que les Icariens avaient à se prononcer sur la fermeture du Bureau de Paris, Cabet déclencha un incident au tout début de la séance en déclarant que le citoyen Abé l’avait insulté et qu’il en demandait réparation (il s’agissait sans doute pour lui d’affermir le camp de ceux qui le soutenaient). Un vaste tumulte s’ensuivit, qui rendit la rupture inéluctable.
Membre de la majorité qui obtint la même année l’éviction du fondateur d’Icarie de Nauvoo, William Abé fut l’un des signataires, le 8 septembre 1860, de l’acte d’incorporation de la nouvelle communauté icarienne de Corning (Iowa). Il la présida même durant quelque temps avant de laisser la place à Alexis-Armel Marchand (voir ce nom).
Par Michel Cordillot
Sources : Naturalization Records, Hancock County, Ill. ; Federal Census, 1860 ; Colonie icarienne, 26 juillet, 20 septembre 1854. ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907, p. 638, 640. ; Fernand Rude, « Allons en Icarie ». Deux ouvriers viennois aux États-Unis en 1855, Grenoble, PUG, 1980, p. 173 ; Dale Larsen (ed.), A History and Census of the Icarian Communities : Soldiers of Humanity, The National Icarian Heritage Society, sl, 1998, p. 190 ; Notes de François Fourn et Robert Sutton.