PIROTTE Jean-Baptiste (puis John) [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Originaire du bassin houiller du Pas-de-Calais, Jean-Baptiste Pirotte émigra aux États-Unis sans doute à la suite d’une mise à l’index. Il travaillait en 1907 à Brazil (Iowa). Sympathisant anarcho-syndicaliste, il versa la somme de 5 F au profit de L’Action syndicale de Lens. Quatre mois plus tard, la rédaction de ce journal lui demanda de poser une réclamation au bureau de poste de Mystic (Iowa) au sujet d’un mandat qui n’était pas parvenu à destination. En 1908, J.-B. Pirotte figurait toujours sur la liste des abonnés américains de L’Action syndicale.

Jean-Baptiste Pirotte s’abonna à L’Union des travailleurs en mai 1907. Dans un premier temps, ses rapports avec la rédaction furent extrêmement conflictuels. Début 1908, il reprocha violemment à l’hebdomadaire socialiste francophone de s’attaquer aux anarchistes et d’être un journal patriotard inactif face au cléricalisme. Après une réponse de Louis Goaziou et un échange d’arguments avec Fournier, les relations s’améliorèrent rapidement, quand bien même J.-B. Pirotte restait un partisan déclaré du défaitisme révolutionnaire. Fin mars il passa une commande de littérature de propagande, puis il rédigea en avril une tribune libre intitulée « Instruisons-nous ». Lorsqu’il renouvela son abonnement en juin, il passa une nouvelle commande de livres et de brochures et il versa son écot à la souscription permanente. Fin 1908 début 1909, il se rangea parmi les lecteurs de L’Union des travailleurs qui apportèrent leur soutien aux thèses développées par Gustave Hervé.

Jean-Baptiste Pirotte resta un lecteur fidèle de l’hebdomadaire socialiste jusqu’à l’été 1914. On notera que lors de son dernier renouvellement en août 1914, il avait américanisé son prénom et se faisait appeler John.