EMONIN Georges Antoine François

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 17 mars 1902 à Besançon (Doubs) ; exécuté sommaire le 2 septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; radioélectricien ; résistant réseau Alliance.

Georges Emonin était le fils de Victor Émile Eugène, sous-officier au 4e régiment d’artillerie et de Sophie Célestine Séraphine Fierobe. Il se maria le 25 juillet 1925 à La Rochelle (Charente-inférieure, Charente-Maritime) avec Marceline Fort. Ils eurent un fils Max né le 30 juin 1926.
Il exerçait la profession de radiotélégraphiste à La Rochelle. Il fut mobilisé en 1939 comme second maître dans la marine à la base de La Pallice et démobilisé après l’armistice.
Il entra dans la Résistance le 1er juillet 1943 au réseau de renseignements militaires "Alliance" comme opérateur radio sur la région Sud-Ouest "Hangar" et le secteur Bordeaux-La Rochelle, avec le pseudonyme "Cariama". Il surveillait avec ses camarades du réseau affectés au secteur, les mouvements de navires dans le port de La Pallice et transmettait les renseignements à Londres. Au cours de l’année 1943, le réseau fut infiltré par un agent double de l’Abwehr de Dijon, Jean-Paul Lien alias "Flandrin" et les vagues d’arrestations se succédèrent.
Georges Emonin fut arrêté le 9 octobre 1943 à son atelier, place Saint-Nicolas par la feldgendarmerie, en même temps que son épouse Marceline et son fils Max âgé de 17 ans. Il fut conduit à la prison militaire de Lafond à La Rochelle où il fut interné jusqu’au 12 novembre puis à la prison de Bordeaux où il resta jusqu’au 12 janvier 1944, à la prison de la Pierre-Levée, à Poitiers jusqu’au 12 février puis à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) jusqu’au 27 février. Les informations concernant la détention sont assez contradictoires. Selon certaines pièces du dossier du DAVCC, il aurait été interné à Poitiers du 11 à la fin du mois de mai.
Le 17 avril 1944, la Gestapo de Strasbourg transmit un dossier d’accusation d’espionnage concernant également Christian de La Motte-Rouge, Louis Gravot et Franck Gardes, au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard).
Il fut selon le mémorial de la déportation, déporté en avril 1944 avec sa femme Marceline et son fils Max sous la classification "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard"), à destination de Strasbourg puis du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où ils arrivèrent par le convoi du 29 avril 1944. Georges fut mis au block 10 avec les autres hommes du groupe et Marcelline au garage avec les femmes.

Leur fils Max, âgé de 17 ans sera déporté le 21 décembre à destination de Dachau puis de Sachsenhausen le 18 janvier 1945 et survivra à la guerre mais amputé d’une jambe.

Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Georges Emonin et sa femme, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.
Il fut homologué comme chargé de mission de 3e classe de la DGER (Direction générale des études et recherches) avec le grade de sous-lieutenant.
Il obtint les mentions "Mort pour la France" le 26 février 1951 et "Mort en déportation" par arrêté du 22 octobre 2007, ainsi que le titre de "Déporté résistant" le 7 août 1956.
Son nom figure sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) et sur le monument aux morts de La Rochelle.
Une rue de La Rochelle porte également son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178711, notice EMONIN Georges Antoine François par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 22 février 2016, dernière modification le 6 novembre 2018.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Dossier DAVCC Caen — MémorialGenWeb. — Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof". — Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de Noé Ed. Fayard 1968. — Auguste Gerhards Tribunal de guerre du 3e Reich, Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, 2014. — État civil.

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