BONNET Émile Louis

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault.

Né le 15 juillet 1889 à Grenoble (Isère), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; officier supérieur ; résistant réseau Alliance.

Émile Bonnet était le fils de Jean Frédéric Célestin, employé de commerce, âgé de 48 ans et de Félicité Camille Chaix, âgée de 31 ans. Il était célibataire.
Engagé volontaire pour quatre ans en octobre 1909, il rejoignit le 23ème RI à Grenoble, et fut nommé caporal en avril 1910. Il entra en octobre 1910 à l’École militaire de Saint Cyr, en sortit sous-lieutenant le 1er octobre 1911 (promotion Fez 1909-1912) et fut affecté au 52e régiment d’infanterie. II gravit les échelons de la carrière militaire, devenant lieutenant en octobre 1913 puis nommé capitaine en juin 1915, il fut affecté en 1917 au 81e régiment d’infanterie puis en septembre 1918 au 10e régiment avec lequel il termina la guerre. Il fut blessé à trois reprises, et cité à plusieurs reprises à l’ordre du régiment, de la division et de l’Armée. Il fit ensuite partie du corps d’occupation de Constantinople, capitaine à l’État-major. Il commanda avec le grade de chef de bataillon le 11e BCA (Bataillon de chasseurs alpins), à Gap (Hautes-Alpes) de 1933 à 1938. Lieutenant-colonel, il commandait la vallée du Queyras (Hautes-Alpes) en 1939-1940. Colonel en 1940, il fut ensuite cadre d’un réseau de l’OCM (Organisation civile et militaire). Il fut nommé président de la Commission de contrôle de l’armistice franco-italien. Entré en février 1943 au réseau de renseignements militaires Alliance il fut adjoint du commandant Jean Chaudière, chef du secteur "Serre" de la région Méditerranée, à Nice. Il fut arrêté à son domicile, à l’hôtel Queen’s, boulevard Victor-Hugo, à Nice le 17 octobre 1943 suite à dénonciation en même temps que tous les officiers appartenant au groupe du commandant Chaudière et emprisonné aux Vieilles prisons, à Nice puis à la prison des Baumettes, à Marseille puis transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et déporté le 16 juin 1944 vers Strasbourg puis interné au camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il fut emprisonné au block 10 avec les autres membres masculins du réseau. Son dossier d’accusation pour espionnage et aide aux puissances alliées qui faisait partie de la liste des affaires n° 285 et qui était commun avec celui du commandant André Pourchier fut transmis le 7 juillet au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard) Il fut remis à disposition de la Gestapo de Strasbourg le 10 septembre mais il était déjà trop tard car devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont le colonel Bonnet, avaient été sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque dans la chambre d’exécution puis incinérés dans le four crématoire du camp.
Il fut homologué comme agent P2 des FFC (Forces françaises combattantes) avec son grade réel de colonel.
Le colonel Bonnet fut nommé chevalier de la légion d’honneur en avril 1919 puis officier en 1935, décoré des croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945 et médaillé de la Résistance. Il était également titulaire de 5 citations à l’ordre de l’armée.
Il obtint le titre d’interné résistant le 18 février 1952 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 27 mars 2012.
Son nom figure sur les monuments aux morts de Gap et Guillestre (Hautes-Alpes), sur la Stèle commémorative colonel Bonnet, à Guillestre et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179582, notice BONNET Émile Louis par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault., version mise en ligne le 24 mars 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault.

SOURCES : État civil — Dossier DAVCC Caen — Dossier Légion d’honneur — MémorialGenWeb. — Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof". — Mémorial de l’Alliance, 1948 — Auguste Gerhards Tribunal du 3e Reich, Archives historiques de l’armée tchèque à Prague Ed. du Cherche Midi 2014.

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