SICRE Louis, Raymond

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 8 février 1922 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; quartier maître de la marine ; résistant réseau Alliance.

Fils de Jean Marie Sicre, adjudant au Centre d’Instruction automobile, et de Marie Jeanne Assalit, sans profession, Louis Sicre s’engagea dans la marine nationale en 1937 et fut affecté à la base de Toulon sur le sous-marin le "Narval". Lors de la déclaration de guerre Louis Sicre était quartier maître radio sur le contre-torpilleur "Tornade". Revenu en permission en France il était depuis octobre 1942 à disposition du réseau de renseignements militaires Alliance. Après l’invasion allemande de la zone sud, il fut démobilisé et devint opérateur radio à l’état-major "Grand Hôtel", du réseau Alliance, à Paris sous le Pseudonyme "Toucan", transmettant des messages militaires importants à Paris, Lyon, Clermont-Ferrand, Toulouse et Nantes en transportant lui-même son matériel.

Louis Sicre fut arrêté à Nantes le 10 décembre 1943 et emprisonné à Fresnes puis déporté sous la classification "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard") à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 20 mai 1944 et fut interné au block 10 avec les autres membres masculins du réseau.

Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Louis Sicre, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.

Il fut déclaré "Mort en déportation" par arrêté du Secrétaire d’Etat à la Défense et aux anciens combattants en date du 19 août 2002.
Son nom figure sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif des déportés ainsi que sur la plaque commémorative du boulevard Louis-Sicre, à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), sur la plaque commémorative de la base sous-marine à Bordeaux (Gironde) ), avec une citation de Marie-Madeleine Fourcade concernant les membres bordelais du réseau : "Leur sacrifice a permis de renseigner le Commandement Allié sur les mouvements des navires militaires allemands, sous-marins et torpilleurs arrivant et partant de l’Arsenal de Bordeaux. Bientôt, on ne saura plus ce qu’ils ont fait, ni pourquoi ils l’ont fait, même si c’était nécessaire de le faire, voire on les plaindra d’être morts pour rien. Je voudrais qu’on ne les oubliât pas et que l’on comprît surtout quelle était la divine flamme qui les animait... Madame Marie-Madelaine Fourcade (Hérisson)." et sur celle du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180769, notice SICRE Louis, Raymond par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 31 mai 2016, dernière modification le 14 novembre 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de ¨Noé" Fayard 1968.—Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, 2014.— "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 2.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial GenWeb.— Site internet "La Résistance en Tarn-et-Garonne" et " Musée de la Résistance et de la déportation Montauban".— Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof".— État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable