BERTHOMIER Pierre, Auguste, Henri

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 18 juillet 1910 à Cusset (Allier), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; pilote d’Air France ; résistant du réseau SR Alliance.

Pierre Berthomier était le fils de Charles Pierre, avoué et de Jeanne Emélie Ménabréa. Il se maria le 2 septembre 1939 à Marseille avec Germaine Thérèse Blanche Toti dont il eut un enfant.
Après sa scolarité chez les maristes de Riom, il suivit des cours de pilotage à Aulnat (Puy-de-Dôme) et obtint son brevet d’aviation le 16 septembre 1930. Le 24 octobre suivant il fut affecté au 2e groupe d’aviation d’Afrique. Il termina sa carrière militaire avec le grade de sergent-chef le 24 décembre 1938. En 1939 il fut employé comme pilote à la compagnie aérienne "Air Bleu". A la déclaration de guerre il fut mobilisé au bataillon de l’Air n° 105 à Clermont-Ferrand et en décembre 1939 il passa au bataillon de l’Air n° 110 puis fut démobilisé le 17 août 1940 à Aulnat (Puy-de-Dôme).
Il s’engagea dès le 1er novembre 1940 au réseau Alliance comme chargé de mission de 1ère classe avec le pseudonyme de "Goéland" et fut affecté à l’état major du réseau à Paris, service sécurité et acheminement du matériel et des courriers. Redevenu pilote civil à "Air Bleu" et chargé de la distribution du courrier en zone libre, il collectait les renseignements et devint chef des services de parachutages et de recherche de terrains. Il était également chargé du recrutement d’opérateurs radio.
Repéré il fut arrêté par la Gestapo de Vichy avec son adjoint Jean Fontaine* le 21 septembre 1943, à Maranay, près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et fut grièvement blessé en se défendant, révolver au poing. Il fut incarcéré à la prison militaire de la caserne 92 à Clermont-Ferrand puis transféré à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) le 2 février 1944. Le 19 mai Il fut déporté avec la classification "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard) en direction de Strasbourg puis par camionnette au camp de Schirmeck (Bas-Rhin) où il arriva le 20 mai 1944 et fut interné au block 10 avec les autres hommes du réseau.
Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Pierre Berthomier, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution, puis incinérés directement dans le four crématoire situé dans le même bâtiment.
Il fut homologué au grade de capitaine par décret du 10 juillet 1947.
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 24 mai 1947, le titre de déporté résistant le 8 décembre 1952 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 18 janvier 2016.
Il reçut à titre posthume la Légion d’honneur, la Médaille de la Résistance et la Croix de guerre avec palmes.
Son nom figure sur le monument aux morts de Cusset, sur la plaque commémorative du collège "Maurice Constantin-Weyer", à Cusset (Allier) et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185709, notice BERTHOMIER Pierre, Auguste, Henri par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 1er octobre 2016, dernière modification le 29 août 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : DAVCC Caen dossier 21 P 708212 communiqué par Delphine Leneveu.— Marie-Madeleine Fourcade,L’Arche de ¨Noé, éd. Fayard 1968.— Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation de l’Allier AFMD.— Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 2, 2004.— Jacques Corrocher, "Le cussétois Pierre Berthomier (1910-1944), un croisé de la délivrance", Notre Bourbonnais, n°324, décembre 2010, p. 285-298. — Mémorial de l’alliance, 1948.— Mémorial GenWeb.— Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof".— État civil.

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