ANSELMET Roland, Marcel

Par Marie-Louise Goergen

Né le 1er décembre 1921 à Paris (XVIIIe arr.) ; cultivateur puis cheminot ; résistant ; syndicaliste CGT ; membre du comité fédéral (1948-1985) et secrétaire fédéral du PCF de l’Isère (1953-1965) ; conseiller municipal à Grenoble.

Roland Anselmet
Roland Anselmet
Cliché fourni par sa famille

Né à Paris où son père était chauffeur de taxi, Roland Anselmet s’installa avec ses parents en Savoie au moment de la crise économique des années 1930. Il y vécut à Bonneval-sur-Arc (Savoie), où ses parents avaient hérité d’une maison et de terres agricoles. D’après son autobiographie du 25 juillet 1951, ils étaient sympathisants communistes. Roland Anselmet obtint son certificat d’études primaires, puis travailla comme cultivateur avec eux.

Arrêté une première fois par la police italienne en décembre 1940 « pour avoir pénétré sans passeport dans la zone occupée par les troupes italiennes », il fut relâché le lendemain. Il effectua son service militaire dans les chantiers de jeunesse de novembre 1942 à mai 1943. En contact avec l’Armée secrète (AS), sans y avoir « aucune responsabilité », il fut arrêté à nouveau, sur dénonciation, par les Allemands le 18 mars 1944 pour avoir refusé de se rendre travailler en Allemagne : « Descendus à la prison de Saint-Jean-de-Maurienne nous avons été interrogés par la police allemande. Pour ma part j’ai été interrogé sur ma situation à Bonneval. Les policiers ne comprenaient pas qu’étant né à Paris je me trouvais en Savoie. » Il nia d’avoir été convoqué pour partir au STO et fut relâché le 25 mars 1944 en même temps que d’autres cultivateurs arrêtés avec lui. Il rejoignit la Résistance et le maquis à Bonneval-sur-Arc, « le seul village de Haute-Maurienne qui n’ait pas été brûlé par les nazis » (témoignage écrit). Il participa aux luttes de la Libération à Bonneval-sur-Arc du 22 août au 15 octobre 1944 dans les Forces françaises de l’Intérieur.

Entré à la SNCF à Bourg-en-Bresse (Ain) le 1er juillet 1945, il adhéra au syndicat CGT des cheminots et au PCF dès cette année (été ou octobre 1945). Il travailla d’abord dans l’Ain, où il fut membre du secrétariat de la section et membre du bureau fédéral du PCF de juin à août 1947. Muté à Grenoble (Isère) le 1er août 1947, où il travailla au bureau comptable du dépôt des machines, il grimpa rapidement dans la hiérarchie du Parti communiste de l’Isère. Membre du comité fédéral de l’Isère de 1948 à 1985, date à laquelle il ne fut pas réélu « pour favoriser la montée de jeunes cadres », il fit partie du bureau fédéral de 1949 à 1982 et du secrétariat fédéral de 1952 à 1965. De 1952 à 1965, il fut également responsable fédéral à l’organisation et s’occupa, entre 1956 et 1964, de la rédaction du Travailleur alpin et de la fête de cet hebdomadaire fédéral. À l’exception d’une courte interruption de dix-huit mois pour terminer ses quinze années réglementaires à la SNCF, il fut permanent du parti de 1956 à son départ en retraite le 1er octobre 1987. À ce titre, il fut chargé du travail du parti à la campagne (suivi des cellules rurales, diffusion du journal La Terre).

Pendant ces années de responsabilités fédérales, il fut également membre du secrétariat, du bureau ou du comité de section de Grenoble. De même, au début des années 1950, il avait été secrétaire de la section d’entreprise des cheminots de Grenoble (neuf cellules). À l’issue de son passage à l’école centrale d’un mois en mai-juin 1955, une appréciation avait commenté les résultats d’un des meilleurs élèves de la promotion : « Il est intelligent, a l’esprit assez vif. Possède une bonne expérience pratique et politique. Il possède une certaine confiance en lui-même et un bon esprit d’initiative, tout en restant modeste. » L’année suivante, d’octobre 1956 à février 1957, Roland Anselmet avait fait l’école de quatre mois, récoltant des appréciations tout aussi élogieuses.

Roland Anselmet fut élu conseiller municipal de Grenoble de 1953 à 1959, puis de 1977 à 1983. Adjoint au maire lors de ce second mandat, il fut chargé des questions liées à la Voie publique et fut membre de la commission des travaux et de la commission préparant la réalisation de la première ligne de tramway à Grenoble. Il représenta la ville à la Société d’aménagement du département de l’Isère (SADI).

À trois reprises, il fut candidat aux élections du conseil général dans la 5e circonscription de Grenoble. En septembre 1973, il obtint 1 787 voix et 29,46 % des suffrages exprimés, et fut devancé de peu par le candidat socialiste, pour lequel il se désista et qui fut élu. En mars 1976, il obtint 2 635 voix et 27,96 % des suffrages exprimés, se voyant à nouveau devancé par le candidat socialiste. Il subit un recul important en mars 1982 où 1 572 voix seulement et 14,36 % des suffrages exprimés revinrent au candidat du Parti communiste.

Roland Anselmet se présenta également à deux reprises aux élections législatives. En 1967, sa liste obtint 10 763 voix et 23,88 % des suffrages exprimés, devant le candidat socialiste, mais assista à la réélection du candidat de droite, Aimé Paquet, dès le premier tour. Il en fut de même en mars 1968, où la liste communiste fut gratifiée de 9 747 voix, soit 21,30 % des suffrages exprimés. De 1983 à son départ en retraite, Roland Anselmet fut secrétaire administratif de l’Association des élus communistes et républicains de l’Isère. Depuis 1996, il est responsable de l’Amicale des vétérans du PCF de l’Isère.

Militant syndical, délégué du personnel catégorie Employés pour la Région de Chambéry, délégué au Comité du travail, il avait participé aux grandes grèves de 1947, 1948 et 1953 et avait fait l’objet de plusieurs sanctions. Dans les années 1960, il avait animé également le Comité départemental du Mouvement de la Paix et avait été membre fondateur, en 1957, de l’Union de défense des habitants du quartier des Eaux claires de Grenoble, dont il restait membre du bureau en 2003. Il avait également été président de l’association France-URSS pendant plusieurs années jusqu’à la disparition de l’Union soviétique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186, notice ANSELMET Roland, Marcel par Marie-Louise Goergen, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 17 décembre 2021.

Par Marie-Louise Goergen

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Cliché fourni par sa famille

SOURCES : Arch. Comité central PCF (autobiographie du 25 juillet 1957). — Comités fédéraux du PCF. — Notes de Paul Boulland. — Renseignements communiqués par Roland Anselmet.

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