CHATAIN Jean-Marius

Par Maurice Moissonnier

Né le 11 avril 1904 à Oullins (Rhône), mort à Lyon le 23 février 1977 ; monteur en chauffage ; militant du Cartel autonome du bâtiment de la région lyonnaise.

Jean-Marius. Chatain habita successivement chemin de la Fontaine-aux-Brosses à Bron (Rhône), puis 1 rue Jules-Vallès à Villeurbanne (Rhône). Ancien combattant, membre de l’Association républicaine des Anciens combattants (ARAC), il représenta cette organisation en 1922-1923 au comité d’action contre l’impérialisme et la guerre qui fonctionna à Lyon à cette époque mais son activité se déploya surtout sur le plan syndical. Il militait, dans les années trente au puissant Cartel autonome du Bâtiment, formé dans la région lyonnaise en 1925 par dix-sept syndicats qui refusaient le choix entre les centrales CGT, CGTU ou CGT-SR.

En février 1935, il fut élu au conseil d’administration de la Bourse du Travail de Lyon pour y représenter le syndicat autonome du chauffage de Lyon et région ; le 25 avril de la même année, il était désigné pour siéger à la commission administrative de la Bourse, organisme restreint issu du conseil d’administration.

En septembre 1935, alors qu’il assumait le secrétariat de son syndicat, il conduisit une grève des monteurs en chauffage qui aboutit à de substantiels résultats. Le 26 mars 1936, son syndicat posa sa candidature à la succession du réformiste Trivery pour le poste de secrétaire de la Bourse du Travail de Lyon. Chatain revenait du congrès d’unité de Toulouse (2-5 mars) où, délégué du Bâtiment lyonnais, il avait voté contre les statuts et l’adhésion à l’Internationale d’Amsterdam avec la gauche communisante et où il s’était abstenu sur l’incompatibilité des mandats syndicaux et politiques. Les militants du Cartel du Bâtiment présentaient sa candidature comme « une candidature de principe qui se réclamait uniquement du syndicalisme » mais, en l’occurrence, il apparaissait bien comme un candidat proche des communistes. Il fut battu par l’ex-confédéré Henri Villard* qui semblait plus rassurant aux éléments réformistes.

Lors des grèves de juin 1936, il joua, dans l’organisation des « grèves sur le tas » et dans les négociations qui suivirent, un rôle de premier plan. Élu à la commission exécutive de la CGT réunifiée, il représenta l’Union départementale du Rhône dans de nombreux meetings ou manifestations de la région lyonnaise. Le 22 avril 1937, le secrétariat de la Bourse fut doté d’un secrétaire supplémentaire et JM. Chatain fut cette fois élu à ce poste à l’unanimité et, dans ses remerciements, il souligna le sens de cette « manifestation unique dans les annales de la Bourse... qui témoigne de façon symbolique de l’unité et de l’entente qui naissent dans la classe ouvrière ». C’est ainsi à l’unanimité que, quelques mois plus tôt, le 26 octobre 1935, il avait été élu à la CE de la Xe région CGT du Bâtiment.

Lorsque, à la veille de la guerre, la majorité de la CGT, derrière Jouhaux condamna l’attitude des communistes, JM. Chatain adopta la même attitude et soutint l’action du secrétaire de l’UD Vivier-Merle* qui épura le syndicat des éléments qui refusaient d’entériner les positions confédérales.

Après la défaite de 1940, JM. Chatain figura dans l’équipe de syndicalistes lyonnais qui fonda le journal corporatiste favorable au gouvernement de Vichy Au Travail.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19592, notice CHATAIN Jean-Marius par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 14 mars 2017.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. de la Bourse du Travail de Lyon. — Arch. de l’UD-CGT du Rhône. — Le Semeur, organe de la Bourse du Travail, février 1935, 1936, mai-juin 1937. — Rapport moral au congrès de l’UD du Rhône, 7 mai 1938. — Congrès régional de la 10e région du Bâtiment 25 octobre 1936. — Arch. Mun. Villeurbanne. — Archives départementales du Rhône, 4E11989 n° 67.

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