DELSOL Clément, Émile

Par Michel Dreyfus, René Gaudy, Jean Maitron

Né le 11 février 1889 à Figeac (Lot), mort le 10 juin 1972 à Paris (IVe arr.) ; ouvrier métallurgiste, puis dirigeant du syndicat du Gaz de banlieue ; militant communiste, puis socialiste ; secrétaire de la Fédération CGT « légale » de l’Éclairage, puis secrétaire général de la Fédération FO des industries de l’énergie électrique et du gaz (1948-1952).

Fils d,un sabotier et d,une ménagère. En 1907, à dix-huit ans, Clément Delsol fut licencié pour avoir chômé le 1er Mai. Après avoir fait son tour de France, il vint travailler à Paris. Mouleur sur métaux, il fut, dès avant la Première Guerre mondiale, militant actif de son syndicat et membre du Parti SFIO. Mobilisé en 1914, il fut placé en 1916 en sursis d’appel comme mouleur dans une usine de guerre. Redevenu militant après sa libération de l’armée, il fut candidat aux élections municipales du 30 novembre 1919 dans le IIe arr. de Paris (quartier du Mail), et obtint 421 voix sur 4 307 inscrits. Partisan de la IIIe Internationale, il mena, en 1920, la lutte sur le plan syndical en participant, en octobre, à la constitution du Comité central syndicaliste révolutionnaire. Il était devenu, à l’époque, contrôleur du gaz et membre du syndicat général du personnel de banlieue (Société Éclairage, chauffage, force motrice – ECFM –, qui exploitait une grande usine à Gennevilliers (Seine), et distribuait le gaz dans toute la proche banlieue).

D’après Ferdinand Charbit*, lors de la scission de 1921, « trois cents de ses camarades voulaient adhérer à la CGTU et avaient offert à Delsol, qui était minoritaire dans son syndicat, de prendre le secrétariat du nouveau. Mais Delsol, non seulement refusa de suivre ces camarades, mais parvint à les dissuader de quitter l’ancien syndicat, réussissant ainsi à maintenir l’unité chez les gaziers, comme Monatte avait contribué à sauver celle des correcteurs ». (La Révolution Prolétarienne, août 1972). Il semble donc bien que Delsol n’ait pas adhéré à la CGTU (on n’a d’ailleurs pas trace d’un syndicat CGTU du Gaz de banlieue).

En janvier 1921, Delsol fut élu secrétaire de la 2e section de la Fédération de la Seine du Parti communiste et devint, l’année suivante, membre de la commission fédérale des conflits. Il fut élu à la commission des comptes de la Fédération de la Seine le 10 septembre 1922. En 1925, il signa la lettre des 250 au comité exécutif de l’Internationale communiste protestant contre le régime autoritaire du Parti et critiquant sa ligne politique. Il fit cependant un geste en février 1926, en démissionnant de la rédaction du Bulletin communiste devenu hostile à la direction, mais il refusa de faire au bureau politique une déclaration de rupture avec l’opposition. Il signa, vers décembre 1926-janvier 1927, un manifeste paru partiellement dans le n° 4 (30 janvier 1927) de La Discussion pour la « démocratie ouvrière dans le Parti » puis démissionna de ses responsabilités. En 1927, il fut exclu alors qu’il était secrétaire de la cellule du 7e rayon de la Région parisienne. Sa cellule aurait voté le 14 décembre 1927 la motion suivante : « La cellule 114 n’ayant jamais décidé l’exclusion de Delsol, maintient ce camarade à la cellule et lui demande de venir présenter son point de vue à la prochaine conférence de rayon » (Contre le Courant, 30 décembre 1927). Il avait rejoint depuis novembre le journal Contre le Courant fondé par Maurice Paz*, dont il devint membre du comité de rédaction. Il écrivit dans ce journal jusqu’à sa disparition en 1929, puis participa à son successeur éphémère, Le Libérateur.

Cette évolution politique eut des répercussions sur son engagement syndical. Il défendit dans la CGTU les thèses de la Ligue syndicaliste animée par Pierre Monatte* puis signa, en novembre 1930, l’appel dit des « vingt-deux » pour la réunification syndicale lancée à l’initiative de Baptiste Bour* et de Maurice Chambelland*.

En 1930, Clément Delsol fut élu secrétaire général du syndicat CGT du Gaz de banlieue, succédant à Edmond Laurent* et devint en même temps gérant du Bulletin du syndicat puis du journal Le gazier de banlieue ; il devait occuper ce poste jusqu’en 1939 et marquer profondément la vie de ce syndicat (à sa suite, la majorité des adhérents rallia Force ouvrière en 1948). Il était lié à Henri Sellier* qui, au conseil général de la Seine, était amené à s’occuper de la distribution du gaz et de l’électricité dans les communes. En 1932, lors du XIIe congrès de la Fédération CGT de l’Éclairage, il fut élu au comité fédéral, et réélu au congrès de 1934. Dans cet organisme, il anima l’un des deux courants d’opposition (l’autre étant animé par le communiste Émile Pasquier*) à la ligne proche de Léon Jouhaux* défendue par le secrétaire général Charles Biot*. Pour ses prises de position jugées réformistes au congrès fédéral de 1932, il fut vigoureusement pris à partie par Marcel Paul*, secrétaire de la Fédération CGTU des Services publics dans La Vie Ouvrière du 14 octobre 1932. Delsol fit partie du Comité provisoire d’organisation de la Conférence nationale contre la guerre réunie à Saint-Denis les 10-11 août 1935. Il était également militant espérantiste.

Délégué au congrès fédéral d’unité de 1936, il prit position pour l’incompatibilité entre mandats syndicaux et politiques. Élu au bureau fédéral comme gérant du journal Éclairage et Force motrice, il fut convenu qu’il n’assisterait pas aux réunions de bureau pour que l’équilibre des tendances ne soit pas rompu (trois ex-CGTU, trois ex-CGT). En 1937, il était membre du comité intersyndical CGT des services publics de la région parisienne.

Délégué au XVe congrès de la Fédération CGT de l’Éclairage en juin 1937, membre de la commission des résolutions, il prit position contre l’une des décisions importantes de ce congrès : la création, au sein de la Fédération, d’un syndicat de cadres, le Groupement national des cadres (GNC), mis en place en mai 1938. Clément Delsol fut alors réélu au comité fédéral (403 voix sur 561 suffrages exprimés) et au bureau fédéral (à part entière cette fois) avec à nouveau le poste de gérant du journal (qui, en juillet 1938, devait prendre le titre de Force – le nom de Delsol n’apparut toutefois au bas de l’organe fédéral qu’en janvier 1938, remplaçant celui de Guillaume Lafon*). En 1938, Delsol se prononça pour les accords de Munich. Il était cependant assez isolé dans la Fédération : sa tendance n’avait été majoritaire dans les syndicats de sa profession lors du congrès national de la CGT en 1938 que dans 4 syndicats sur 412 qui détenaient 20 mandats sur 844 (Gaz et Électricité d’Angoulême, Gaz et Électricité de Bordeaux, Régie électrique de Bordeaux et Gaz de banlieue).

En novembre 1939, fut réuni le comité fédéral, en l’absence des mobilisés, et notamment du secrétaire général Marcel Paul*. D’accord avec la majorité du bureau confédéral (« il n’y a plus de collaboration possible avec ceux qui n’ont pas voulu ou pas pu condamner » le Pacte germano-soviétique), Clément Delsol estima « urgent de soustraire la Fédération des influences communistes » (PV de réunion), et prit l’initiative d’une motion en ce sens (14 voix pour, 4 contre et 2 abstentions, sur 30 membres du CF – les mobilisés n’ayant pas été autorisés à voter). Le bureau élu au congrès de Lyon en 1937 fut remplacé par un nouveau bureau, Clément Delsol devenant secrétaire et Gabriel Borie* secrétaire général. Même les non-communistes Jacques Alliez* et Lucien Barthes* qui, tout en condamnant le pacte, voulaient continuer à travailler avec les communistes, furent éliminés de la direction. Clément Delsol, Gabriel Borie* et ultérieurement Jean-Baptiste Tomas* dirigèrent durant toute la guerre cette Fédération syndicale « légale » et furent qualifiés d’« usurpateurs » et de « scissionnistes » par les communistes. Dans un numéro de Force (mars 1940) que la nouvelle équipe fit reparaître, Delsol écrivit un long article en première page, « Le syndicalisme continue », qui commence ainsi : « Le mouvement syndical vient de subir une rude secousse, du fait de la guerre provoquée par l’alliance Hitler-Staline, et de l’attitude scandaleuse de certains militants qui avaient toujours préconisé une politique d’opposition à l’hitlérisme, et qui se sont subitement démasqués comme des agents d’un gouvernement qui est lui-même l’allié de Hitler. Nous avons à nous débarrasser de ces agents en conformité avec notre position de l’indépendance du mouvement syndical ». Dans cet article, il réaffirmait son soutien à Munich (« un mauvais accord vaut mieux que la guerre ») et concluait : « La Fédération est maintenant redevenue ce qu’elle était avant le congrès de Lyon : indépendante des partis politiques et du gouvernement. Nous la maintiendrons fermement dans cette voie. » Durant la drôle de guerre, la Fédération « légale » organisa de nombreuses délégations auprès de différents ministères (Travaux public, Intérieur, Travail, etc.). Puis les combats éclatèrent et Clément Delsol quitta Paris le 12 juin 1940 pour se réfugier à Toulouse (Haute-Garonne) d’où il revint à une date indéterminée. Avec Gabriel Borie*, Clément Delsol fut alors le principal dirigeant de la Fédération « légale » – rappelons que la loi du 16 août 1940, qui prévoyait la suppression de toute organisation interprofessionnelle, ouvrière ou patronale, avait dissous la CGT mais que théoriquement les fédérations et les unions départementales pouvaient encore exercer leur activité. La première commission exécutive de la fédération à laquelle participa Clément Delsol se tint à Paris le 18 octobre 1940 : toute vie syndicale avait pratiquement disparu depuis la débâcle. Un des graves problèmes auquel elle était confrontée était la division du pays en deux zones. Les contacts furent difficiles à rétablir. Le 22 décembre 1940, avec Gabriel Borie*, Clément Delsol participa à Saint-Étienne (Loire) à une réunion des syndicats de la zone libre organisée par un militant de cette ville, Jean-Baptiste Robert*. Le contact entre les deux zones fut alors rétabli.

Grâce à un gros cahier noir contenant les procès-verbaux des séances de la direction de la Fédération « légale » et qui est conservé dans les archives de la Fédération CGT de l’Énergie, nous apprenons que jusqu’en août 1944, cette fédération tint quatorze commissions exécutives, quatre comités fédéraux, deux assemblées des syndicats de la zone libre et une conférence nationale. La lecture de ce cahier met en évidence les positions de Clément Delsol durant la guerre. Il semble avoir eu confiance en René Belin* qu’il désigna lors de la réunion du 22 décembre 1940 à Saint-Étienne comme « le camarade René Belin » et qu’il rencontra à Vichy le 4 février 1941. Clément Delsol s’attacha à maintenir la vie de la fédération en dépit des innombrables difficultés que rencontrait alors l’exercice de la pratique syndicale. Dès le 6 septembre 1940, la Fédération avait remis à René Belin* un projet de règlement des retraites – le principe d’une caisse nationale de retraites avait été acquis dès 1938 – mais il restait à le mettre en application. Il s’agissait sans doute d’une des premières démarches de la Fédération depuis l’exode. Lors de la commission exécutive du 21 mars 1941, Clément Delsol fut en mesure d’annoncer – il avait obtenu l’information de Francis Million*, attaché au cabinet de René Belin* – que le texte relatif à la Caisse de retraite des électriciens-gaziers allait être publié. Finalement, la loi et le décret « portant aménagement du régime spécial de retraites et de prévoyance institué en faveur des employés et ouvriers des exploitations de production, de transport et de distribution d’électricité et du gaz » furent promulgués le 4 décembre 1941. En avril 1942, René Belin* fut nommé président et directeur de la Caisse de prévoyance des industries de l’électricité et du gaz (CPIEG) et Clément Delsol déclara, le 28 décembre, que « ce cumul a été rendu nécessaire et ne peut qu’être favorable au bon fonctionnement de notre organisme » (PV, p. 159). Après des débuts laborieux, il semble que cette Caisse ait réellement fonctionné puisque, selon Clément Delsol, au 30 novembre 1943, elle aurait eu environ 52 000 affiliés, ce qui représentait la moitié des effectifs totaux du personnel des industries électriques et gazières.

Très tôt, la fédération avait été tenue au courant des discussions relatives à la future Charte du travail puisque, lors de la réunion de Saint-Étienne du 22 décembre 1940, Clément Delsol lut « les articles les plus importants de la Charte du travail appelée à régir dans un proche avenir nos organisations syndicales ». Son attitude vis-à-vis de la Charte du Travail est caractéristique : le 8 novembre 1941, Delsol déclara que « la Charte du Travail qui vient d’être promulguée est fort différente du projet de Belin. Cette loi est une camisole de force que l’on veut passer aux travailleurs ». Il regrettait également la dissolution de la CGT, « organisation puissante et efficace ». Mais cette virulence était avant tout verbale et Clément Delsol engagea la Fédération à une participation critique à la mise en œuvre de la Charte afin d’en tirer le maximum possible. C’est pourquoi il fut vice-président de la Commission provisoire d’organisation de la famille professionnelle « Eaux-Gaz-Électricité » (dite parfois commission 77 car prévue par l’article 77 de la Charte) chargée à partir de mars 1942 de préparer l’application de la Charte et qui commença ses travaux en mai 1942. Dans le numéro du 9 mai 1942 du journal L’Atelier, Gabriel Borie* et Clément Delsol furent les signataires d’un appel en faveur de la Charte du travail « qui malgré certaines critiques justifiées (était) susceptible de rattacher les employeurs et les salariés ». Pourquoi ces deux responsables syndicaux passèrent-ils de la collaboration méfiante au soutien enthousiaste du régime ? Sans doute l’arrivée de Pierre Laval* au pouvoir explique-t-elle ce revirement et ce cours favorable à la Charte qui fut à nouveau remis en question, discrètement d’abord à partir du printemps 1943. Les critiques à l’égard du gouvernement se précisèrent dès le mois de juin 1943 et en novembre, afin de faire « passer » cette nouvelle orientation dans les faits, Clément Delsol proposa la tenue d’une « conférence-congrès » les 18 et 19 décembre 1943.

Ce fut à l’issue de cette réunion que fut décidé à l’unanimité – moins une voix – que la Fédération de l’Éclairage devait se retirer de tous les organismes de la Charte. Clément Delsol fut alors violemment pris à partie dans le journal pétainiste l’Atelier par un article de Georges Dharnes (en fait Georges Dumoulin*) l’accusant « d’attendre et de louvoyer à travers les ondulations des événements » (27 mai 1944). Il s’agissait là d’une décision importante prise par la Fédération « légale » et qui devait avoir en 1944 des conséquences importantes sur son devenir. Avec la Fédération du Bois, la Fédération de l’Éclairage fut en effet la seule des organisations syndicales « légales » à avoir adopté cette position et ordonné à ses militants de rompre avec la Charte : cette prise de distance tardive mais nette avec Vichy contribua sans doute à faciliter la réunification des deux fédérations – « légale » et « illégale » – à la Libération. Cette rupture ne signifiait pas pour autant une rupture complète avec les pouvoirs publics avec qui il fallait rester en contact pour mener à bien certaines revendications. La rupture idéologique avec la Charte n’empêchait pas qu’il fallait être partout où se discutaient les intérêts des ouvriers : le 3 février 1944, la Fédération obtint un arrêté sur les retraites incluant les personnels cadres et maîtrises à la Caisse de prévoyance. Mais avec l’arrivée de Marcel Déat* au ministère du Travail le 16 mars 1944, cette politique de présence fut sérieusement compromise.

L’attitude de Clément Delsol concernant la réunification de la fédération fut également contradictoire. Après les accords du Perreux, en avril 1943, le bureau confédéral réunifié demanda à l’ensemble des fédérations syndicales de faire à leur tour l’unité. La Fédération dite « illégale » de l’Éclairage était dirigée depuis 1942 par Fernand Gambier*. Par la copie de cinq lettres que Gambier adressa au bureau confédéral entre janvier et juillet 1944, il est possible de suivre les pourparlers d’unité (Clément Delsol est désigné dans ces lettres par le chiffre 13). Le premier contact entre Clément Delsol et Fernand Gambier* aurait remonté au 12 août 1943 mais, selon ce dernier, après deux mois d’hésitations, Clément Delsol aurait refusé les propositions d’unité faite par la Fédération « illégale » le 22 octobre 1943. Néanmoins les pourparlers se poursuivirent mais, le 16 février 1944, le bureau confédéral de la CGT aurait reconnu la Fédération « illégale » comme étant seule adhérente. Ultérieurement, Fernand Gambier* proposa que le secrétariat soit reconstitué ainsi : trois postes à la tendance Frachon, un poste à la tendance Jouhaux (« deux auraient pu être consentis s’il y avait eu volonté d’unité de leur part » – lettre de la direction de la Fédération « illégale », signée Gambier, au bureau confédéral, 28 juillet 1944). Clément Delsol refusa et, malgré les interventions de Saillant et Nédelec (de Marseille), la réunification ne se fit qu’à la libération de Paris.

En août 1944, les fédérations d’industries réintégrèrent leurs locaux du 213, rue Lafayette. Les dirigeants illégaux de l’Éclairage, qui se tenaient aux bords du bâtiment durant les combats, chassèrent des bureaux Clément Delsol et ses amis. Mais Louis Saillant* et Benoît Frachon ayant ordonné que l’unité se fasse, un bureau unitaire fut mis en place le 1er septembre : Fernand Gambier* (tendance Frachon) devint secrétaire général, Clément Delsol secrétaire permanent avec Lucien Barthes* (tendance Frachon) et Jean-Baptiste Tomas* (tendance Jouhaux). Clément Delsol bénéficia-t-il de protections au bureau de la CGT ? À deux reprises, il aurait affirmé avoir été membre de la CA de la CGT depuis 1941, mais l’hypothèse d’un Clément Delsol jouant un « double jeu » paraît assez fantaisiste. Par contre, il faut tenir compte de trois éléments indiscutables : le retrait de la Fédération « légale » de la Charte avait coïncidé avec l’appel de la CGT dans le même sens. Par ailleurs, les forces de la Fédération « légale » à la fin de la guerre – 15 000 à 20 000 membres – étaient loin d’être négligeables et les unitaires en étaient parfaitement conscients. Enfin, aucun acte irréparable n’avait été commis entre militants, ce qui était loin d’être le cas dans les autres fédérations syndicales. Aussi l’unité pouvait-elle se faire sans trop de difficultés. À son retour de déportation, Marcel Paul* redevint secrétaire général, Clément Delsol restant l’un des secrétaires permanents.

Après la nationalisation de l’électricité et du gaz, en 1946, à laquelle il contribua, Clément Delsol fut, de février 1947 à fin 1949, vice-président du Conseil central des œuvres sociales (CCOS), Marcel Paul* étant président. Cet organisme était chargé de gérer les besoins sociaux et culturels du personnel de la nouvelle entreprise nationalisée sur la base de 1 % de ses recettes. Au même moment, Clément Delsol était également membre de la Commission supérieure nationale du personnel d’EDF-GDF (CSNP).

Fin 1947, Clément Delsol fut le principal fondateur de la Fédération Force ouvrière des industries de l’énergie électrique et du gaz, dont il devint le secrétaire général à l’issue de son premier congrès (juin 1948). Il le fut jusqu’au IIIe congrès (octobre 1952), à l’issue duquel il fut élu président de la Fédération – il devait le rester jusqu’à sa mort. Il était également à l’époque membre de la commission exécutive de Force ouvrière (élu à la CA au congrès constitutif d’avril 1948). Il quitta ses responsabilités syndicales en 1954, au moment de sa retraite. Il appela à voter « non » au référendum sur la constitution de la Ve République en 1958. En 1962, Clément Delsol devint président d’honneur du groupement parisien des retraités Force ouvrière d’EDF-GDF.
Il avait collaboré régulièrement à la revue La Révolution Prolétarienne depuis sa création.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22153, notice DELSOL Clément, Émile par Michel Dreyfus, René Gaudy, Jean Maitron, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 27 février 2017.

Par Michel Dreyfus, René Gaudy, Jean Maitron

SOURCES : Arch. Jean Maitron. — IRM, bobine 149. — Contre le courant, 1927-1929. — Éclairage et Force motrice, octobre-novembre 1930 et 1935-1938. — Force, 1938-1940. — L’Humanité, 24 novembre et 1er décembre 1919. — Le Cri du Peuple, 1er juillet 1931. — La Voix du Peuple, mars 1936. — La Révolution Prolétarienne, octobre 1952 et juillet-août 1972. — Arch. FNE-CGT, Efforts et résultats du syndicat général du personnel du gaz de banlieue (plaquette du syndicat), 124 p., 1939, préface de Clément Delsol. — Papiers Fernand Gambier. — René Gaudy, Les porteurs d’énergie, Paris, Temps actuels, 1982 ; Et la lumière fut nationalisée, Paris, Éditions sociales, 1978. — Notes de Jean-Michel Brabant. — Journal officiel, 29 mars 1942. — Michel Dreyfus, « Les luttes sociales des électriciens-gaziers, des origines à la Seconde Guerre mondiale », in Histoire de l’électricité en France, t. 2, 1919-1946, sous la direction de M. Lévy-Leboyer et H. Morsel, Paris, Fayard, 1995 et t. 3, 1946-1996, Fayard, 1996. — J.-P. Le Crom, Syndicats, nous voilà ! Vichy et le corporatisme, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 1995. — B. Weiss, La Fédération légale de l’Éclairage CGT (1936-1944), mémoire de maîtrise, Paris VII, 1995. — Lumière et Force, n° 3 (juin 1948), 16 (octobre 1950), 32 (octobre-novembre 1952).

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