BROUSSE Paul, Louis, Marie

Par Justinien Raymond, Marc Vuilleumier

Né le 23 janvier 1844 à Montpellier (Hérault), mort le 1er avril 1912 à Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise) ; docteur en médecine ; militant de l’Internationale. À son retour d’exil, il donna son nom à une tendance du socialisme réformiste.

Paul Brousse
Paul Brousse
cc Cédias-Musée social

Paul Brousse était le fils de Victor-Léon Brousse, professeur agrégé à la faculté de médecine de Montpellier, et de son épouse, née Bonnet, fille d’un négociant en bois de la ville. Devenu bachelier, il fit ses études médicales à la faculté de Montpellier. Son dévouement, lors de l’épidémie de choléra de 1867, lui valut la médaille d’or des Hôpitaux.

Ami de Jules Guesde au moment où celui-ci publiait les Droits de l’Homme, Paul Brousse était membre de l’Internationale en 1872. Il se refusa à l’élection d’un délégué pour le congrès de La Haye et fut, pour cela, exclu de la section. Compromis à la suite de l’arrestation de Dentraygues, il passa en Espagne, en décembre 1872, et se fixa à Barcelone où, avec Alerini et Camet, il forma, au printemps de 1873, un comité de propagande révolutionnaire socialiste de la France méridionale, qui édita la Solidarité révolutionnaire, rédigée en grande partie par lui. Cette feuille anarchiste était introduite clandestinement en France.

En août 1873, avec Alerini, Paul Brousse quitta Barcelone et passa en France. Il prit contact avec les membres du groupe de la Croix-Rousse, à Lyon. Il quitta cette ville, le 31 août, en compagnie de Boriasse qui lui fit passer la frontière suisse.

Au 6e congrès de l’AIT, tenu à Genève du 1er au 6 septembre 1873, il représenta une section française et la fédération régionale espagnole — voir R. Grosdenis. Il s’y prononça en faveur de l’anarchisme : « c’est l’abolition du régime gouvernemental, c’est l’avènement du régime des contrats passés entre les travailleurs, entre les communes, entre les corporations ». Il s’opposa à toute organisation centrale, même sous forme de bureau de correspondance ou de commissions d’étude : « Vous voulez abattre l’édifice autoritaire, l’anarchie est votre programme, et vous paraissez reculer devant les conséquences de votre œuvre ? N’hésitez pas. Vous avez donné un coup de hache, une portion de l’édifice est tombée. Donnez-en un second, un troisième, et que l’édifice s’écroule ». Ce sont ces principes qu’il développa dans sa brochure L’État à Versailles et dans l’Association internationale des Travailleurs, parue quelques semaines plus tard. Après le congrès, Paul Brousse se rendit à Berne, en compagnie de Farga, Viñas, Alerini et Pindy, pour y rencontrer Bakounine. Il passa ensuite près de quatre mois à Lucerne, vivant de ses rentes. Grâce aux relations de son père, il trouva une place d’assistant au laboratoire de chimie de l’Université de Berne. C’est là qu’il fit la connaissance de Nathalie Landsberg, étudiante russe, née à Kischinev en 1846, qui devint sa compagne.

Dès lors, Paul Brousse joua un rôle de premier plan dans la fédération jurassienne ; il participa à tous ses congrès, prit la parole à de très nombreux meetings, dans toute la Suisse romande, collabora au Bulletin de la fédération jurassienne et organisa une petite section de l’AIT à Berne. Une autre section, de langue allemande, s’y forma ; elle publia l’Arbeiter Zeitung (15 juillet 1876-13 octobre 1877) à la rédaction de laquelle Brousse collabora (on traduisait ses articles) et qui fut en bonne partie financée par Nathalie Landsberg.

Durant l’été 1876, Paul Brousse correspondit avec Massard, à Paris, et discuta avec lui de l’organisation d’un congrès international d’étudiants. Lors d’une réunion intime, à La Chaux-de-Fonds, en février 1877, il fit décider, contre l’avis de J. Guillaume, l’organisation d’une manifestation de rue, à Berne, pour le 18 mars. C’est à cette occasion qu’il écrivit la célèbre chanson Le Drapeau rouge, sur l’air d’un chant patriotique suisse, si longtemps chantée ensuite avec les variantes et adjonctions d’Achille Le Roy et de Lucien Roland. Le 18 mars 1877 donc, des membres de la fédération jurassienne venus de toute la Suisse formèrent un cortège, drapeau rouge en tête, qui fut attaqué par la police et certains éléments de la population. Venus avec l’intention de se défendre, les manifestants ripostèrent vigoureusement. Un certain nombre d’entre eux furent traduits devant le tribunal, le 15 août 1877, et Paul Brousse condamné à trente jours de prison, qu’il purgea au mois d’octobre à la prison de Courtelry, et de trois ans de bannissement du canton de Berne.

Le 8 janvier 1877, Paul Brousse avait franchi clandestinement la frontière et effectué un voyage en France. Il réorganisa une fédération française de l’AIT qui eut une existence plus fictive que réelle, malgré le « congrès » qu’elle tint à La Chaux-de-Fonds, les 19 et 20 août 1877. L’Avant-Garde (2 juin 1877-2 décembre 1878), qui fut son organe jusqu’en avril 1878, était rédigée par Paul Brousse. Celui-ci représenta cette fédération au congrès de l’AIT à Verviers (6-8 septembre 1877) et au congrès socialiste universel de Gand (9-15 septembre 1877). Paul Brousse appartenait à la petite « communauté révolutionnaire » internationale organisée autour de Kropotkine, en août-septembre 1877, lors d’une rencontre à La Chaux-de-Fonds. À Verviers, il forma, avec Costa, l’aile extrémiste des anarchistes ; il s’opposait de plus en plus à Guillaume qui lui trouvait un air « débraillé », « casseur d’assiettes » toujours plus déplaisant.

À l’occasion des élections françaises d’octobre 1877, il rédigea deux manifestes de la Fédération française qui appelaient à l’abstention et furent affichés clandestinement. Ils furent utilisés par la presse antirépublicaine qui les cita abondamment pour démontrer la permanence du « péril rouge », et dénoncés par les radicaux comme l’œuvre de provocateurs.

Au début de novembre, après avoir purgé son mois de prison, Paul Brousse dut quitter le territoire bernois, dont il était banni. Il passa quelques semaines chez Pindy, à La Chaux-de-Fonds ; puis, le professeur Schwarzenbach, qui dirigeait le laboratoire où travaillait Paul Brousse et qui connaissait son père, obtint, pour son assistant, la permission de terminer l’année académique à Berne.

Au congrès de la fédération jurassienne, tenu à Fribourg, du 3 au 5 août 1878, il se prononça pour la participation aux élections municipales quand il y avait des chances de s’emparer d’une municipalité et de provoquer ainsi un conflit avec l’État ; il défendit également l’idée d’une candidature de Blanqui aux élections législatives. Il se fixa quelque temps à Zurich, puis, au début d’octobre 1878, à Vevey. Son approbation du régicide dans les colonnes de l’Avant-Garde amena le gouvernement suisse à suspendre le journal le 10 décembre 1878 et à faire arrêter son rédacteur le 24. Remis en liberté provisoire le 13 janvier 1879, Paul Brousse fut traduit devant les assises fédérales, à Neuchâtel, les 15 et 16 avril 1879. Il fut condamné à deux mois de prison, dix ans de bannissement de la Suisse, 200 f d’amende et aux frais, pour excitation au régicide. Ayant subi sa peine à Neuchâtel, il fut conduit à la frontière française, le 17 juin 1879 au matin. Il la franchit clandestinement près de Fahy (Jura bernois) et arriva sans encombre à Bruxelles, quelques jours après. Il y resta, sans faire de politique active, surveillé de près par la police, jusqu’au 11 août 1879, date à laquelle il fut expulsé et gagna Londres. Avant de quitter la Suisse, Paul Brousse avait collaboré à la préparation des premiers numéros du Révolté et c’est lui qui écrivit le premier article « Nous sommes des révoltés » (paru le 22 février 1879).

Depuis sa condamnation, Paul Brousse en était venu à mettre en doute la justesse de la politique anarchiste. Devant l’insuccès et l’effritement progressif de la fédération jurassienne, il estimait qu’il fallait prendre une autre voie, se rapprocher des différentes écoles et courants socialistes pour les unir tous dans un seul grand parti avec comme programme la collectivisation des moyens de production et la conquête des communes. C’est pour défendre ces idées qu’il créa Le Travail, bulletin mensuel du Club international d’études sociales de Londres (avril-1880-octobre 1880 ?).

Rentré en France en juillet 1880, Paul Brousse se fixa à Paris. En septembre, il alla soutenir sa thèse devant la faculté de médecine de Montpellier.

Paul Brousse milita dans les groupements parisiens du Parti ouvrier constitué au congrès de Marseille de 1879. Au congrès de Reims (1881), il dénonça comme inadapté à certains milieux par son rigorisme excessif le programme minimum élaboré à Londres par Jules Guesde sous l’inspiration de Marx et d’Engels, programme ratifié par le congrès régional de Paris et le congrès national du Havre (1880).

Au congrès de Saint-Étienne (1882) qui consomma la scission du jeune parti, Paul Brousse demeura avec les « possibilistes » qui conservèrent le nom de Parti ouvrier socialiste révolutionnaire jusqu’en 1883, date à laquelle on lui substitua le nom de Fédération des travailleurs socialistes de France qui n’était jusque là que le sous-titre du parti. Paul Brousse assista aux congrès « possibilistes » nationaux de Paris (1883), de Rennes (1884), au congrès régional de Paris (1886). On le vit également aux conférences ouvrières internationales convoquées à Paris par la FTSF en 1883 et en 1886. Il fut un des promoteurs et un des principaux orateurs du congrès socialiste international tenu en juillet 1889, rue de Lancry, à Paris, tandis qu’un autre congrès tenu à l’appel des guesdistes et des blanquistes se réunissait salle Pétrelle. Devenu un des meneurs et un théoricien de la FTSF, son élu à Paris, il fut mêlé étroitement aux luttes et aux polémiques qui conduisirent à une scission nouvelle par le départ des amis de Jean Allemane, en 1890. Il dénonça ce qui lui semblait constituer une défense de la propriété corporative de la part d’un ami d’Allemane, Arcès-Sacré (Le Prolétariat, 30 août 1890). Il fut la principale cible des attaques allemanistes braquées contre les élus. Il y donna prise en s’associant, le 16 juillet 1890, comme vice-président du conseil municipal de Paris, à une réception en l’honneur des sous-officiers et soldats de deux bataillons d’infanterie de marine appelés en garnison dans la capitale et qui, en 1871, avaient été engagés dans la répression de la Commune (Le Prolétariat, 2 août 1890). Au congrès de Châtellerault (octobre 1890), Paul Brousse accusa Allemane et ses amis d’avoir lancé, avec des fonds gouvernementaux, leur organe Le Parti ouvrier dont la querelle avec l’organe officiel du parti, Le Prolétariat, polarisa les deux tendances (Le Prolétariat, 25 octobre 1890).

Quand, à l’issue de ce congrès, l’aile gauche allemaniste se fut détachée de la FTSF, Paul Brousse apparut comme le leader incontesté des « possibilistes » qu’on appela communément « broussistes ». Autant que chef d’un parti ouvrier, il apparaissait comme une des têtes d’un parti républicain. S’il retrouvait parfois les autres partis socialistes, il ne perdait jamais le contact avec la démocratie radicale. Avec elle, il avait défendu la République parlementaire contre l’assaut du boulangisme. Il partageait son anticléricalisme ; et le « socialisme chrétien » — « une jolie blague » disait-il — lui semblait une ridicule alliance de mots (M. Rebérioux, Annales, op. cit.). Il appartint, avec Clemenceau, au comité d’action de la Société des droits de l’Homme et du Citoyen constituée le 25 mai 1888. Sur ce terrain, plus que sur celui de la lutte des classes, il se trouvait à l’aise dans la famille socialiste : il participa en personne, en 1898 et 1899, au rapprochement des fractions dans le combat dreyfusard. Lors de leur première rencontre, salle Vautier, avenue de Clichy, sous la présidence de Jaurès, il fut assesseur au côté de Jules Guesde. Il appartint au comité de vigilance qui en émana, puis au comité d’entente qui le remplaça. Par contre, en 1890, il se tint à l’écart des premières manifestations du Premier Mai dont l’initiative appartenait aux organisations socialistes rivales. Il s’y rallia en 1891 et figura dans la délégation qui remit au président de la Chambre des députés une pétition en faveur de la journée de huit heures, du repos hebdomadaire et de l’établissement d’un salaire minimum légal. Le 30 mai 1896, il assista, comme Guesde, Vaillant et Jaurès, au banquet de Saint-Mandé illustré par le discours-programme de Millerand. Au congrès international de Londres (août 1896), où il représentait la FTSF, Paul Brousse se rangea aux côtés de Guesde et de Jaurès contre les allemanistes et les blanquistes pour refuser l’accès de ces assises socialistes aux éléments libertaires et antiparlementaires venus sous le couvert de syndicats. C’est encore la République parlementaire qu’il défendit contre le nationalisme dans la bataille dreyfusarde. Il participa aux congrès généraux des organisations socialistes à Paris, salle Japy (1899) et salle Wagram (1900). Il défendit la participation ministérielle d’Alexandre Millerand et, après les querelles qu’elle suscita, se retrouva, en 1902, avec son organisation, dans le Parti socialiste français, en compagnie de Jaurès et des socialistes indépendants ainsi que de quelques fédérations autonomes.
Il entra dans le Parti socialiste SFIO en 1905, mais, dès 1906, il signa avec J.-L. Breton et quelques autres militants une déclaration qui, sous le couvert d’une protestation contre l’antimilitarisme de G. Hervé, constituait une rupture idéologique avec le pacte d’unité.

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Cette position était dans la logique de son action militante et de sa pensée depuis qu’il avait rompu avec l’anarchisme, si elle s’accordait mal avec son adhésion au Parti socialiste SFIO duquel sa propre fédération, celle de la Seine, voulait l’exclure en 1908, pour avoir refusé de signer le manifeste des députés socialistes condamnant la visite du président Fallières au tsar de Russie... S’il avait été l’ami et le collaborateur de Jules Guesde à Montpellier, c’était avant l’adhésion de ce dernier au marxisme auquel il s’opposa toujours.

En 1883, dans La Propriété collective et les Services publics, Paul Brousse donna une base théorique au socialisme réformiste auquel son nom resta attaché pendant la phase de division du mouvement socialiste français. Le travail humain, exposait-il en substance, s’exerce d’abord dans le cadre familial, puis se spécialise dans l’activité d’un métier. La concurrence se déchaîne entre métiers rivaux pour se résoudre finalement en une entente entre les plus puissants, les mieux outillés, et aboutir au monopole industriel. L’extension de ce dernier, son omnipotence dans un secteur de la vie sociale, conduit l’État à l’absorber et à le gérer en service public. Cette évolution est indépendante de la nature de classe du gouvernement : le mouvement collectiviste se ramène, dès lors, à une évolution naturelle, scientifiquement observable, vers la constitution de services publics. Cette conception d’une évolution sociale mécanique et fatale impliquait une action purement réformiste. Au temps où il préconisait une autre stratégie, Paul Brousse avait déjà laissé deviner son orientation future. Le 23 avril 1879, en présentant sa défense devant le tribunal de Neuchâtel, dans le procès intenté à l’Avant-garde, il se déclarait pour l’ordre s’il n’était pas « basé sur la force et la violence » ; il serait « partisan acharné » d’une « évolution pacifique » s’il la croyait possible. « Mais, ajoutait-il, l’histoire est là pour démontrer que les réformes sociales et politiques ne peuvent s’obtenir que par des secousses violentes et des révolutions... » (La Commune libre de Montpellier, n° 18 du 27 avril 1879). Non seulement Paul Brousse crut très tôt à la possibilité d’une évolution pacifique, mais il en vint vite à considérer l’action révolutionnaire comme vaine et dangereuse. « C’est très joli, déclarait-il en 1897, de rêver plaies et bosses, de crier aux armes avec les cheveux en désordre, la bouche frémissante, d’aller même se faire tuer... mais tout ça n’avance à rien du tout... Il faut du temps, une action continue, beaucoup d’entente, l’association... Nous ne désirons pas une révolution trop prompte, nous préférons que la transformation se fasse lentement, logiquement... Le peuple, loin d’en profiter, souffre toujours de ces révolutions mal préparées » (Réponse à l’enquête de J. Huret, pp. 224-225). Paul Brousse fut l’un des fondateurs en décembre 1903 de la loge maçonnique “Les Travailleurs socialistes de France”. Il fut le premier vénérable de cette Loge et était présenté comme Maître depuis le 30 avril 1870.

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L’abandon de tout objectif révolutionnaire, le souci exclusif des réformes immédiates gagnées par l’effort quotidien postulaient une action essentiellement électorale. Brousse s’y confina de plus en plus et fut, au moins sur le plan municipal, l’élu possibiliste le plus en vue. Son parti y perdit une partie de sa sève populaire. Riche du gros des forces du Parti ouvrier après la scission de Saint-Étienne (1882), il perdit les éléments prolétariens les plus caractérisés et les plus combatifs avec la scission allemaniste (1890). Il s’amenuisa jusqu’à se réduire à des comités qui, pour rester ouvriers, n’en étaient pas moins purement électoraux. Géographiquement, il se confina à la région parisienne et à quelques départements de l’Ouest où la petite industrie et l’économie rurale dominante laissaient subsister une structure sociale précapitaliste, exempte encore des vives oppositions de classes.

Paul Brousse ne connut pas d’emblée le succès électoral. Aux élections législatives de 1881, il s’opposa, à Montpellier, au député sortant Ménard-Dorian et recueillit 2 006 voix. Remerciant ses électeurs, il salua « les travailleurs affranchis qui avaient répondu à l’appel du jeune Parti ouvrier marchant à la conquête de la France ouvrière et démocratique » (Le Prolétariat, 3 septembre 1881). Le 27 avril 1902, il échoua dans la troisième circonscription du XVIIe arr. de Paris avec 5 091 voix contre 5 913. Il y fut élu au premier tour, le 6 mai 1906, par 6 451 voix contre 4 992 sur 11 723 inscrits. Député, Paul Brousse appartint aux commissions des Douanes, des Travaux publics et des Chemins de fer, au cours de son unique législature. En 1910, mis en ballottage, il fut finalement battu avec 5 424 voix contre 5 520. Le quartier des Épinettes, dans le même arr., lui conserva plus fidèlement le mandat municipal qu’il lui avait confié une première fois le 15 mai 1887, au scrutin de ballottage. Il avait obtenu, au premier tour, 2 125 voix sur 8 599 inscrits et 5 581 votants. Il fut réélu le 27 avril 1890 par 3 942 voix sur 10 102 inscrits, et porté à la vice-présidence du conseil municipal. Il conserva son siège en 1893 par 5 138 voix sur 10 507 inscrits, en 1896 par 5 978 voix sur 11 132, en 1900 par 4 776 sur 12 111. En 1904, candidat du Parti socialiste français, Paul Brousse fut réélu par 6 288 voix sur 13 767 inscrits. Il ne fut plus candidat en 1908 : il était alors député depuis deux ans et pour deux ans encore. Il fut conseiller municipal des Épinettes (Paris, XVIIe arr.) de 1887 à 1906.

Il ne devait guère survivre à son échec électoral de 1910. Il était, à sa mort, directeur de l’asile d’aliénés de Ville-Evrard (commune de Neuilly-sur-Marne, Seine-et-Oise).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24584, notice BROUSSE Paul, Louis, Marie par Justinien Raymond, Marc Vuilleumier, version mise en ligne le 16 février 2009, dernière modification le 1er octobre 2022.

Par Justinien Raymond, Marc Vuilleumier

Paul Brousse
Paul Brousse
cc Cédias-Musée social
Tombe de Paul Brousse au cimetière du Père Lachaise

ŒUVRE : L’État à Versailles et dans l’Association internationale des Travailleurs, s.l., 1873, 23 pp. — Le Suffrage universel et la souveraineté du peuple, Genève, 1874, in-8°, 63 p. (Bibl. Nat. Lb 57/4 756). — Collaboration à l’Almanach du Peuple 1875 et à l’Almanach de la Commune pour 1877. — La crise, sa cause, son remède, Genève, brochure, 1879. — Le Marxisme dans l’Internationale, Paris, 1882, 36 p. — La Propriété collective et les Services publics, Paris 1883, 2e édition, 1910, 48 p., Bibl. Nat. 16° R Pièce 312. — Marx et l’Internationale, Paris, 1889. — L’État et l’école, monopole ou contrôle, Paris, 1910, 16 p., Bibl. Nat. 16° Ld 4/11 404.
Paul Brousse collabora aux journaux suivants : Les droits de l’Homme, la Solidarité révolutionnaire, L’Avant-Garde, Le Prolétaire devenu Le Prolétariat, La France socialiste, revue mensuelle de la FTSF, La Petite République, etc.

SOURCES : Arch. Nat. BB 24/867, dossier S. 79-10 599. — Arch. Ass. Nat., dossier biographique (acte de naissance n° 99, acte de décès n° 142). — Arch. du tribunal fédéral, Lausanne, Procès de l’Avant-Garde. — Arch. fédérales, Berne, Bundesanwaltschaft, Polizei Dienst, 1889-1920, Bd 80. — Compte rendu officiel du sixième congrès général de l’Association Internationale des Travailleurs, La Chaux-de-Fonds 1874, 119 pp. — Procès de « l’Avant-Garde » 1879. Suivi d’un Mémoire de M. l’Avocat Jeanneret, La Chaux-de-Fonds 1880, 74 pp. — M. Vuilleumier, « Paul Brousse et son passage de l’anarchisme au socialisme », Cahiers Vilfredo Pareto, 7-8/1965. — Freymond, La Première Internationale, Genève, 1962, t. II, p. 419. — Alexandre Zévaès, De la Semaine sanglante au congrès de Marseille, Paris, 1911 (passim) et Les Guesdistes, Paris, 1911 (passim). — Sylvain Humbert, Les Possibilistes, Paris 1911. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, op. cit., (vol. II et vol. III, passim). — L’Humanité (28 septembre 1908 et 2 avril 1914). — Madeleine Rebérioux, « Jaurès, socialisme et religion », in Annales (ESC) p. 1 109. L’auteur fait état de la réponse de Brousse à l’enquête de Xavier de Ricard sur « le socialisme chrétien », — Jules Huret, Enquête sur la question sociale en Europe (opinions de MM. le baron A. de Rothschild, J. Guesde, Schneider, Bedel, Brousse, Paul Leroy-Beaulieu, etc. Préfaces de Jaurès et Paul Deschanel), Paris, Perrin, 1897, in-12 XXIV-372 p. (Bibl. Nat. 8° R. 14 183). — Jean Maitron, Histoire du Mouvement anarchiste en France..., op. cit. — Les journaux cités dans la biographie. — Parue depuis l’élaboration de cette notice biographique, l’étude de M. Winock « La scission de Châtellerault et la naissance du parti « allemaniste (1890-1891) » in le Mouvement social, n° 75, avril-juin 1971. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979.

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