Née le 16 juillet 1843 à Choisel (Seine-et-Oise) ; lingère ; communarde.
Lucie Bocquin était mariée, mère d’un enfant. Elle fut présentée au conseil de guerre comme « mariée à l’ouvrier le plus honnête et le plus laborieux », elle-même étant dite « ouvrière laborieuse d’un caractère doux et obligeant pour ses voisins ». Son mari partit pour la guerre et elle noua, dit-on, des « relations criminelles » avec un sieur Marcelin Dubois qui, pendant la Commune de Paris, appartint au 153e (ou 135e ?) bataillon de la Garde nationale.
Le 22 mai 1871, elle était, rue de Lille, en compagnie des femmes Rétiffe — Voir ce nom — et autres ; elle participa « au pillage » et construisit des barricades qu’on aurait arrosées de pétrole ; d’après des témoins elle portait une ceinture rouge et un fusil en bandoulière. Son amant fut tué, le 23, sur une des barricades de ce quartier.
Le 5e conseil de guerre condamna Lucie Bocquin, le 4 septembre 1871, à dix ans de réclusion ; deux ans lui furent remis le 28 mai 1878, et le reste de la peine le 15 janvier 1879. On parlait de son repentir, de ses sentiments religieux, de sa conduite exemplaire, et elle était « prévôte » de dortoir, dans la maison centrale de Clermont (Oise), en 1878.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/730. — Arch. Min. Guerre, 5e conseil, n° 21. — Gazette des Tribunaux, 4 septembre 1871. — Arch. PPo., listes d’amnistiés.