FRUNEAU Julien, dit Dupetit

Né le 14 septembre 1827 à Puceul (Loire-Inférieure) ; mort le 9 septembre 1892 à Paris (XIIe arr.) ; charpentier ; ancien marin ; membre de l’Internationale ; communard.

Domicilié 154, rue de Charenton, Julien Fruneau fut élu délégué des ouvriers parisiens de son corps de métier à l’Exposition universelle de 1867. Il fut à ce titre membre de la Commission ouvrière fondée à cette occasion (Voir Dupuis).

Julien Fruneau habitait, en 1871, 184, rue de Charenton, à Paris, XIIe arr. Lors des élections générales du mois de mai 1869, il présenta en compagnie de dix-neuf autres citoyens, membres comme lui de l’AIT, un programme d’inspiration républicaine et socialiste (cf. Testut, L’Internationale, pp. 21-23).
Au congrès de Bâle, (septembre 1869, quatrième congrès de l’Internationale), Fruneau représenta l’association La Liberté des charpentiers de Paris dont le siège était, 154, rue de Charenton. Il intervint sur la question des sociétés de résistance, recommandant les fédérations locales de corporations diverses, mais conseillant « d’éviter toute espèce de confédération tendant à centraliser les efforts communs », par crainte « de créer un État ». Dans le débat relatif au caractère individuel ou collectif du sol, il préconisa le rachat : « Il est établi que tous les quatorze ans, par la location, non seulement l’intérêt, mais le capital se trouve remboursé ; je demande donc que, de cette façon, au nom du droit naturel, au nom de la légalité, le locataire devienne ainsi propriétaire direct et de droit. » Et il vota contre l’entrée du sol à la communauté. Il se prononça également contre l’abolition ou la limitation du droit d’héritage.

En tant que délégué des vingt arrondissements, il fut un des signataires de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, proclamation au peuple de Paris pour dénoncer « la trahison » du gouvernement du 4 septembre et pour mettre en avant trois mots d’ordre : Réquisition générale, rationnement gratuit, attaque en masse. Elle se terminait par ces mots : « Place au peuple ! Place à la Commune ! » — Voir Ansel.

« Candidat malgré lui » aux élections de la Commune — d’après une supplique d’amis en mai 1879 — Fruneau fut élu, le 26 mars, membre de la Commune, dans le XIIe arr. par 4 629 voix sur 11 329 votants. Dès le 31 mars, il était démissionnaire. Mais il demeura membre de la commission municipale du XIIe arr. Voir Audebert.

Le 4e conseil de guerre le condamna par contumace, le 5 août 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée.
Réfugié à Genève, il fut gracié le 5 juin 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article59659, notice FRUNEAU Julien, dit Dupetit, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE : Arch. Nat., BB 24/856 B, n° 2788 et BB 27. — Arch. Min. Guerre, 4e conseil, n° 1187. — Arch. PPo., listes de contumaces. — La Première Internationale (J. Freymond), op. cit. — Procès-Verbaux de la Commune de 1871, op. cit. — Murailles... 1871, op. cit., p. 160. — Eugène Tartaret, Commission ouvrière de 1867. Recueil des procès-verbaux des assemblées générales des délégués et des membres des bureaux électoraux, Paris, Imp. Augros, 1868, X-320 p. — Notes de R. Skoutelsky. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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