LEDRUX Louis [et non LEDRU]

Né le 21 août 1840 à Cognac (Charente) ; mort le 17 janvier 1921 à Paris (XXe arr.) ; typographe ; lieutenant-colonel fédéré ; membre de l’Association Internationale des Travailleurs.

Fils du voiturier Jean-Baptiste Ledrux et de Anna Pelluchon, Louis Ledrux fut incorporé en 1861 au 65e régiment de ligne et fut condamné le 26 février 1864 par le 1er conseil de guerre de Paris à deux mois de prison pour « abus de confiance ». Devenu ouvrier typographe comme son frère Ernest (1836-1910), il travailla ensuite dans les ateliers de plusieurs journaux révolutionnaires : La Marseillaise, Le Rappel, Le Mot d’ordre.
Le 9 septembre 1870, il fut nommé capitaine adjudant-major du 136e bataillon de la Garde nationale, connu comme « le bataillon des typographes », dont il forma les compagnies de marche le 10. Il démissionna le 1er janvier 1871.
Le 10 mars 1871, il fut élu délégué au Comité central de la Garde nationale. Le 11, lors de l’Assemblée générale des délégués du XIVe arr., il protesta contre le Comité central provisoire nommé le 3 mars « qui n’a pas notre confiance et ne la mérite pas. » À l’issue de cette réunion, il fut nommé membre de la commission militaire du XIVe arr. Il était marié et habitait alors 20, rue Vandame (XIVe arr.). Le 12, il fut nommé au conseil de la 14e légion.
Le soir du 18 mars, à la tête du 136e bataillon, il occupa avec Émile Duval la Préfecture de police. Il participa à la sortie du 3 avril. Le 6, il fut nommé par Eudes, lieutenant-colonel, commandant le fort de Vanves. Il se plaignit constamment du manque de moyens pour défendre ses positions et fit arrêter le capitaine Pothier et le lieutenant Loth du 163e bataillon en poste au fort pour refus d’obéissance. Ils passèrent tous les deux devant la cour martiale le 20 avril. Le 1er mai, il fut déchargé de son commandement par Rossel, qui ne l’appréciait pas, mais il refusa de quitter le fort. Le 4 mai, il fut nommé lieutenant-colonel du 1er régiment en formation de la brigade du général Eudes. Par arrêté du Comité de salut public de la Commune de Paris en date du 12 mai 1871, il fut nommé juge à la cour martiale avec le grade de colonel.

Le 29 mai 1874, le 3e conseil de guerre le condamna à la peine de mort par contumace.
Réfugié à Londres, Ledrux fit partie de la Société des réfugiés et en fut élu trésorier. Membre du groupe blanquiste « La Commune révolutionnaire », il figura en juin 1874 parmi les signataires de la brochure Aux Communeux, déclaration athée, communiste et révolutionnaire. Un rapport de police indiquait qu’il habitait Charlotte Street et que « ses moyens d’existence sont très problématiques ». Cette même année, il eut un fils et il partit pour Mulhouse, où il travailla à comme typographe à L’Express.

Amnistié en 1880, il fut à son retour d’exil employé à L’Intransigeant. Candidat du Parti ouvrier dans le quartier de l’Arsenal (Paris, IVe arr.) en 1881, il obtint 2,87 % des voix et ne fut pas élu. Il habitait à cette époque, 2, place Pinel dans le XIIIe arr. Sa femme, Marie Pelluchon mourut le 30 novembre 1884. Très ami d’Émile Gois, il lui donna des soins jusqu’à sa mort en octobre 1888. Il fit partie de l’équipe de la nouvelle série de Ni Dieu ni Maître (1899-1900), devenu l’organe du Comité central socialiste révolutionnaire de la Jeunesse blanquiste. Le 12 août 1899, il présida une réunion de ce groupe. À cette époque, il travaillait à L’Aurore et était domicilié 2, rue des Deux-Moulins à Maisons-Alfort.
Marcel Cerf indique qu’à la fin de sa vie il fut secouru par Maxime Vuillaume. Il trouva un emploi de gardien de bureau temporaire pour la Ville de Paris et mourut à son domicile 148, rue de Bagnolet dans le XXe arr. le 17 janvier 1921. L’Humanité du 19 janvier 1921 annonça sa mort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article63837, notice LEDRUX Louis [et non LEDRU], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 20 septembre 2021.

SOURCES : Arch. Paris 20 D 85 (n° 223) acte décès [en ligne]. — Arch. Nat. BB 24/857, n° 2955. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil, n° 2252. — Procès-Verbaux de la Commune de 1871, op. cit., t. I, pp. 203, 223, 257, et t. II p. 320. — Arch. PPo., listes de contumaces et listes d’amnistiés. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979. — Notes de Julien Chuzeville, Louis Bretonnière et Marcel Cerf. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, 2021.

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