LATAPIE Jean

Militant syndicaliste ; secrétaire de la Fédération de la métallurgie.

Jean Latapie, qui habitait Paris, fut un militant syndicaliste actif dans le cadre de la fédération des métaux. De 1900 (XIe congrès — 5e de la CGT — tenu à Paris en septembre) à 1908 (XVIe congrès tenu à Marseille en octobre), Latapie assista à tous les congrès nationaux corporatifs. Avec Merrheim et Galantus, il était secrétaire de la fédération de la métallurgie. Syndicaliste révolutionnaire, il succéda, en 1902, à Henri Girard, au secrétariat du comité de la grève générale et c’est lui qui, au congrès de Montpellier, septembre 1902, célébra, en toute innocence, la vie « active, probe et droite » d’Henri Girard, dont on découvrit bien plus tard qu’il était un indicateur de police.
En 1906, à Amiens, il signa l’ordre du jour présenté par Griffuelhes et il déclara au cours des débats : « Il faut que pour la première fois les congressistes se prononcent sur la doctrine nouvelle. Il faut que le syndicalisme soit une théorie entre les théories anarchiste et socialiste. Cette doctrine, d’ailleurs, se suffit à elle-même. » Cependant, très vite, Latapie devait passer au réformisme, « évolution à laquelle n’était pas étrangère l’influence de Briand, son ami » (J. Julliard, op. cit., p. 129).
Et, en 1908-1909, Lévy, Latapie et Galantus menèrent les plus vives attaques contre Griffuelhes, Latapie étant comme « le chef d’orchestre » et tous les trois se montrant comme les instruments, semble-t-il, conscients ou non, de Briand, l’ancien grève-généraliste, devenu ministre en 1906.
Au XVIIe congrès national corporatif — 11e de la CGT — tenu à Toulouse du 3 au 11 octobre 1910, Griffuelhes s’exprima ainsi à son sujet (c. rendu, p. 126) :
« Nous étions en 1906, au mois de juillet ou d’août, avant le congrès d’Amiens ; il y avait à l’ordre du jour le contrat collectif. Déjà le gouvernement avait préparé un projet sur le contrat collectif, et un jour, dans le cabinet de Briand, il y avait un homme. Avec cet homme, Briand parla du contrat ; il s’efforça de l’amener à l’acceptation de son projet. Y eut-il un échange de promesses ? En tout cas, quelque temps après, Briand, dans les bureaux de la Chambre, déclarait à quelques députés qu’il était certain qu’au congrès d’Amiens son projet sur le contrat, son projet annoncé sur la participation dans les sociétés ouvrière du personnel ouvrier, ne rencontrerait pas une hostilité de la part du congrès, parce qu’il s’était mis d’accord avec un militant influent du congrès de la CGT.
« Quelle était cette personne ? C’était Latapie [...]
« [...] Dans l’affaire de la Maison des Fédérations on retrouve, par derrière et en dessous, la main du même individu ! »
Latapie appartint-il à la Chevalerie du Travail française ? Maurice Dommanget estime que cette appartenance est « sujette au doute » (op. cit., pp. 267-268).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article82170, notice LATAPIE Jean, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 22 septembre 2022.

ŒUVRE : Collaborations : La Voix du Peuple, n° 1, 1er décembre 1900. — L’Action directe, n° 1, juillet 1903 ; n° 9, février 1905.

SOURCES : Robert Brécy, La Grève générale et le Mouvement syndical, op. cit. — Maurice Dommanget, La Chevalerie du Travail française, op. cit. — Jacques Julliard, Clemenceau, briseur de grèves, Paris, 1965.

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