SOURDIVE Claude, René, Raymond

Par Jacques Girault, Janine Olmi

Né le 11 novembre 1924 à Paris (XVIIIe arr.), mort le 1er janvier 1988 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; professeur de lettres classiques ; militant du SNES ; militant communiste ; conseiller municipal de Thionville (Moselle).

Son père, René Sourdive, travailla en qualité d’employé dans l’hôtellerie et à la banque avant de devenir sous-directeur d’une maison de parfumerie. Sa mère, née Lucienne Garde dans le Cantal, était institutrice.

Claude Sourdive épousa en juin 1949 à Paris (XVème arr.) Nicole Merlin (voir Nicole Sourdive) professeure d’allemand, fille d’un comptable, conseiller syndical, sympathisante communiste qui adhéra au Parti communiste français en 1954. Ils eurent deux enfants.

Claude Sourdive, après ses études secondaires, fut reçu en 1946 à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en section lettres. Professeur certifié de lettres classiques, il enseigna au lycée Charlemagne de Thionville puis au lycée Poincaré à Nancy au milieu des années 1950. Au milieu des années 1960, il devint chargé de cours à la faculté des lettres de Nancy.

Lecteur de français en Allemagne en 1950-1951, il eut des contacts avec des communistes clandestins par l’intermédiaire de l’Institut français de Mayence, tandis que sa femme était lectrice à l’université de Mayence.

À l’ENS, Claude Sourdive adhéra à l’Union nationale des étudiants de France, au Cartel des ENS et fit partie de la section de la Fédération de l’Éducation nationale. Professeur, militant au Syndicat national de l’enseignement secondaire et de la FEN-CGT, il devint le secrétaire adjoint de la section syndicale (S1) du SNES au lycée de Thionville. Au début des années 1960, il devint secrétaire adjoint de la section départementale (S2) du SNES. Il milita dans l’association de parents d’élèves à Nancy. Nicole, son épouse militait aussi au SNES. L’un et l’autre n’avaient pas puisé leurs idées sociales au sein de leurs foyers respectifs, puisque leurs parents restaient en dehors du militantisme syndical et politique.

Claude Sourdive, membre du Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR) de [Jean-Paul Sartre-<172712] en 1948, adhéra à la cellule communiste de l’ENS en 1950. Membre du bureau de la section communiste de Thionville, puis de son secrétariat, il devint le secrétaire en 1959 de la cellule communiste du lycée Poincaré et du bureau, puis du secrétariat de la section communiste de Nancy. Responsable du Mouvement de la Paix à Thionville, élu conseiller municipal de Thionville du 26 avril 1953 au 21 novembre 1955, il fut désigné, le 9 mai 1953, à la commission des finances et des domaines, à la commission d’hygiène et à celle des inscriptions et achats de livres de la bibliothèque.

En 1954, il entra au bureau fédéral du PCF de Meurthe-et-Moselle. Après la création de deux fédérations communistes de Meurthe-et-Moselle, il devint membre du bureau de la fédération communiste de Meurthe-et-Moselle-Sud de 1966 à 1982, responsable les premières années des intellectuels, puis à partir du milieu des années 1970, des questions d’éducation. En 1982, il demanda son retrait du BF pour avoir plus de temps à consacrer à la rédaction de sa thèse.

Entre les années 1960 et 1970, il dirigea et développa considérablement la section communiste de la ville de Nancy et fut candidat à plusieurs reprises au conseil municipal (ainsi pour les élections municipales de 1977, il fut le chef de file des candidats communistes sur la liste de gauche à direction socialiste) et au conseil général. Candidat en 1967 dans le canton d’Arracourt, il se présenta ensuite dans le troisième canton de Nancy en 1970 (2 003 voix puis 2 793 au deuxième tour) et en 1976. Dans le même temps, il participa activement aux débats idéologiques et théoriques notamment dans le cadre des Semaines « de la pensée marxiste ». En 1966, il créa une Université nouvelle à Nancy, qui cessa de fonctionner l’année suivante après les difficultés rencontrées lors de l’organisation de la Semaine de la pensée marxiste.

À partir de 1977, le PCF vit la fuite de ses intellectuels s’accélérer. Pour sa part, Claude Sourdive, tout en donnant fermement son point de vue, ne marqua pas ostensiblement son engagement politique. Dans les années 1980, il prit du recul pour mener à bien son travail scientifique de recherche en égyptologie. En 1985, il soutint sa thèse de doctorat à la Sorbonne sur l’Égypte pharaonique, sous la direction de Jean Leclant, et obtint un prix.

Connu des milieux nancéiens, politiques et intellectuels, comme une personnalité intègre rigoureuse, Claude Sourdive fut le mentor avisé de la section communiste de Nancy. Dynamique et organisateur, il parvint à construire une équipe enthousiaste et active, composée d’ouvriers, de cadres sociaux, d’enseignants et d’intellectuels.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87860, notice SOURDIVE Claude, René, Raymond par Jacques Girault, Janine Olmi, version mise en ligne le 2 mai 2010, dernière modification le 23 mars 2021.

Par Jacques Girault, Janine Olmi

ŒUVRE : La main dans l’Egypte pharaonique ; recherches de morphologie structurale sur les objets égyptiens comportant une main, Berne, P. Lang, 1984.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — L’université syndicaliste, bulletin du s3 de Nancy. — Entretiens de Janine Olmi avec Nicole Sourdive. — Voix de l’Est. — L’Est Républicain. – Mémoires militantes de la section PCF de Nancy.

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