ADAM Berthe

Par Slava Liszek

Née le 23 décembre 1919 à Calais (Pas-de-Calais) ; ouvrière dentellière ; membre du secrétariat de la Fédération CGT du Textile ; membre de la commission administrative puis de la commission exécutive de la CGT.

Fille et petite-fille de dentelliers syndicalistes (son grand père était socialiste et son père d’opinion communiste), Berthe Adam suivit la tradition professionnelle de plusieurs générations. Après avoir quitté l’école à douze ans et demi, le certificat d’études obtenu, elle fut embauchée à quinze ans comme apprentie dentellière, sur une machine à broder. Le métier lui plaisait : « on faisait de belles choses », et elle n’envisagea pas de s’arrêter de travailler, même après son mariage en 1941 avec un ouvrier du bâtiment et la naissance de sa fille, Francine, la même année. Elle rejoignit tout naturellement le syndicat en 1936, date de la création de celui-ci dans son entreprise et fut simple militante jusqu’en 1940, n’ayant pas l’âge pour être déléguée.
Pendant l’Occupation, elle ne milita pas. Les usines étaient fermées, mais dès leur réouverture à la Libération, elle fut élue déléguée du personnel et devint membre du conseil syndical. Après la scission de fin 1947-début 1948, elle devint secrétaire du syndicat local CGT.
En novembre 1950, elle entra au bureau de la Fédération CGT du textile, lors de son XXVIIIe congrès au titre de la 1re région, Nord et Pas-de-Calais. Elle fit aussitôt partie des cinq secrétaires (Édouard Aubert, secrétaire général, Gabriel Coisne, secrétaire général adjoint et trois secrétaires : Berthe Adam, Andrée Fragne et Jean Trioux*) et dut changer de vie, confier son enfant à ses parents, s’installer à Paris comme permanente, dans des conditions d’ailleurs difficiles (chambres de bonne). Elle fut chargée du secteur de la Main-d’œuvre féminine (MOF). Berthe Adam resta secrétaire nationale de la Fédération des travailleurs du textile de 1950 à 1979. Le secrétariat du PCF l’avait autorisée à se rendre en URSS, pour trois semaines en décembre 1952 et en RDA en 1954.
En juin 1955, au XXXe congrès de la CGT, Berthe Adam fut élue suppléante à la commission administrative confédérale de la CGT où elle siégea sans interruption, toujours comme suppléante, jusqu’en 1969, date à laquelle elle fut élue à la commission exécutive confédérale (qui remplaçait la commission administrative). Elle y resta jusqu’en 1972, accomplissant ainsi huit mandats confédéraux consécutifs. Elle y fut chargée, entre autres, de l’organisation des femmes et fit partie du collectif féminin confédéral animé par Madeleine Colin. Au début des années cinquante, elle participa à la création de la Revue des travailleuses, puis, en 1955, à celle d’Antoinette.
Son militantisme fut essentiellement syndical, mais elle adhéra au Parti communiste et milita à Calais (Pas-de-Calais), dans le IIIe arr. de Paris, puis à La Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine), à Arcueil (Seine, Val-de-Marne) et enfin à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Elle se remaria en 1971 avec Charles Perret, né le 9 mars 1921 à Saint-Étienne (Loire), tourneur à l’arsenal de cette ville, secrétaire de la fédération des travailleurs de l’État à partir de la fin des années 1940, décédé en 1995.
Berthe Adam resta en région parisienne après sa retraite et se retira dans une maison de repos à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9668, notice ADAM Berthe par Slava Liszek, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 2 août 2009.

Par Slava Liszek

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Congrès de la Fédération CGT du Textile, transmis par Slava Liszek. — Dominique Andolfatto, Le personnel dirigeant de la CGT (1944-1996), Grenoble, IEP-CERAT, 1996, 212 p. — Interview de Berthe Adam par Slava Liszek, juin 1999. — Entretien avec Claude Pennetier, juillet 2004.

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