ALBERT Lucien, Émile

Par Claude Pennetier

Né le 8 janvier 1901 à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire), mort le 29 mars 1979 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; plombier et serrurier ; militant communiste ; conseiller municipal de Gentilly (Seine, Val-de-Marne) de 1929 à 1940 et de 1945 à 1965.

Fils d’un serrurier et d’une couturière, lui-même couvreur plombier et serrurier après une scolarité primaire, Lucien Albert fit son service militaire dans la marine. Membre du Parti communiste et syndicaliste (syndicat des plombiers couvreurs du Bâtiment) depuis 1924, il fut candidat communiste aux élections municipales de Gentilly le 5 mai 1929, en quatrième position de la liste Bloc ouvrier et paysan (BOP) dirigée par Henri Bollot. Il entra au conseil à l’occasion d’une élection partielle le 3 décembre 1933, mais la préfecture prononça la dissolution de l’assemblée le 14 janvier 1934. Il fut réélu le 18 février 1934 avec la municipalité Georges Beaugrand.

Lors du renouvellement général du 12 mai 1935, Lucien Albert obtint le meilleur résultat de la liste communiste avec 2 044 voix sur 4 070 votants et 4 621 inscrits. Le conseil de la préfecture le déchut de son mandat le 15 février 1940 pour appartenance au Parti communiste.

Jusqu’en 1939, Lucien Albert fut permanent du Secours rouge puis du Secours populaire. Il était secrétaire d’une cellule communiste de Gentilly en 1938-1939 et militait à l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) populaire. Il fut délégué aux élections sénatoriales du 10 avril 1938.

Lucien Albert décrit ainsi les années d’occupation dans un document de novembre 1951 : « Mobilisé en septembre 1939, j’ai été démobilisé en juillet 1940. De retour à Gentilly, j’ai en 1941 la responsabilité de la section. Au début de 1942 j’ai été en désaccord avec l’armement pris individuellement à l’ennemi. Malgré cela, je n’étais pas en désaccord avec le principe de la nécessité de la lutte. Écarté en 1942, j’ai été arrêté en septembre et interné à Pithiviers ainsi que plusieurs camarades de Gentilly. J’y suis resté du 24 septembre au milieu de janvier 1943. Ainsi que plusieurs autres camarades, j’ai signé ma demande de libération. C’est une très grosse faute politique, que je reconnais sincèrement. De retour à Gentilly, avec d’autres camarades, j’ai participé à la dénonciation de Beaugrand ex-maire, et ayant la fonction de directeur des baraquements du camp de Pithiviers, adjoint au chef de camp nommé par le Préfet vichyste. Écarté dans la période 1943-1944, j’ai été contacté en 1944 par le Front National. À l’issue de la semaine de la Libération, j’ai été chargé de la commission militaire du Front National. Ce n’est qu’en 1945 que j’ai été de nouveau désigné dans le conseil municipal de l’époque et réinstallé officiellement. Depuis, j’ai été réélu en 1947. »

Absent du conseil municipal provisoire, Lucien Albert fut réélu conseiller de Gentilly en 1945, 1947, 1953, 1955 et 1959, toujours en tant que communiste. Son mandat prit fin en 1965. Les maires furent Charles Frérot puis Hélène Edeline. Il resta secrétaire de cellule.

Lucien Albert s’était marié le 19 janvier 1924 à Joué-les-Tours avec Adrienne, Marie Chasport (née le 30 avril 1906), ouvrière métallurgiste, qui fut militante communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9794, notice ALBERT Lucien, Émile par Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 4 octobre 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Paris, DM3, Versement 10451/76/1. — Arch. com. Gentilly, série : 174 AE (élections municipales 1945), notes d’Emmanuel Hagen. — Arch. fédération communiste du Val-de-Marne, notes de Paul Boulland. — Renseignements communiqués par son fils.

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