Par Pascal Torre
Maitron patrimonial (2006-2024)
Née le 18 octobre 1937 à Neuilly (Seine) ; institutrice ; syndicaliste de l’enseignement dans la Seine ; militante communiste de Nanterre puis socialiste de la Creuse.
Fille de Borredon Émile et de Mazar Adrienne, originaires du bassin houiller de Decazeville. D’un milieu catholique, ses grands-parents paternels exerçaient la profession d’horloger tout en tenant une auberge. Ses aïeux maternels étaient métayers et exprimaient des opinions « rouges ». Titulaire d’un certificat de l’école des Frères, son père débuta sa carrière professionnelle comme horloger à la RATP puis s’installa à son compte. Sa mère, servante de ferme dans sa localité d’origine, devint femme de ménage à Neuilly. Aînée de trois enfants, elle se maria en avril 1962 à Nanterre avec Nicolas Balas, employé de commerce, communiste, lui-même fils d’un commerçant communiste grec. Ils eurent deux enfants et habitaient Nanterre. Divorcée en 1972, elle se remaria en juillet 1976 à Peyrabout (Creuse) avec Bernard Jeandarme pour divorcer en 1988. De ces unions naquirent trois enfants.
Sa scolarité primaire se déroula dans l’Aveyron et à Neuilly. Elle refusa une orientation dans un cours complémentaire pour intégrer le collège de Courbevoie où elle obtint le baccalauréat (Moderne, Philosophie). Passionnée de dessin, elle suivit les cours privés de l’atelier Coutant afin de préparer l’École Claude Bernard. Pour financer ses études, elle devint répétitrice dans une famille aisée de Neuilly. Ces ressources demeuraient insuffisantes pour réaliser son projet. Au cours de sa jeunesse, elle fréquenta le patronage des sœurs de la Charité (ou sœurs de saint Vincent de Paul) de Neuilly, de recrutement modeste (1945-1956). Dans ce milieu, elle acquit rapidement des responsabilités et découvrit l’animation. Ces années de formation la conduisirent en Espagne franquiste, lors d’un séjour estival, où elle côtoya de futures institutrices et refusa d’assister au lever des couleurs. À Neuilly, elle diffusait Témoignage Chrétien et prit position pour l’indépendance de l’Algérie.
En 1956, elle intègra l’Education Nationale, comme institutrice. Pendant dix ans, elle exerça à Nanterre où elle résida désormais (quartier de Berthelot). Durant cette période, elle suivit de nombreuses formations dans le domaine artistique. Forte de cette expérience, détachée par son administration (1967-1969), elle exerça la responsabilité de secrétaire du premier Centre Culturel de Nanterre où elle développa des activités culturelles et artistiques innovantes plus particulièrement dans la danse contemporaine (méthode Malkowsky). Ces nouveautés suscitèrent la défiance de la municipalité communiste de Nanterre qui l’écarta de cette responsabilité. Membre du Syndicat national des instituteurs, à partir de 1956, elle remplit la fonction de secrétaire adjointe aux côtés d’Andrée Bazillier. Elle adhéra au Parti communiste français en 1962. Après avoir suivi une école de section, elle devint membre du comité puis du bureau de la section communiste (1963). Membre de la Fédération des œuvres laïques, des CEMEA, du Secours Populaire et de l’Union des Femmes Françaises, elle suivit le stage de l’école centrale pour les instituteurs communistes (septembre 1965). En mai 1968, elle s’occupa notamment des enfants des grévistes dans un centre de Loisirs.
Les tensions avec la municipalité l’amenèrent à rompre avec le PCF, à abandonner la direction du Centre culturel communal et à s’orienter vers une nouvelle carrière professionnelle. Elle obtint un poste d’assistante à la direction départementale de la Jeunesse et des Sports et adhéra, sans responsabilité particulière, au SNCTP. À la suite d’un séjour médical dans un sanatorium de la Creuse (1971), elle s’installa définitivement dans cette région (1972-1989) où elle acheva sa carrière comme conseiller technique et pédagogique en Arts Plastiques à la direction de la Jeunesse et des Sports de Limoges. Elle adhéra au Parti socialiste en 1974. Au cours de sa retraite, elle ouvrit un restaurant à Peyrabout et impulsa de nombreuses activités culturelles plus particulièrement dans l’art et l’animation.
Maitron patrimonial (2006-2024)
Par Pascal Torre
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressée.