BROC Abel, Joseph, Pierre

Par André Balent

Maitron patrimonial (2006-2024)

Né le 5 avril 1892 à Escaro (Pyrénées-Orientales), mort le 25 mars 1975 à Prades ; maçon ; militant socialiste puis communiste à Prades (Pyrénées-Orientales).

Fils d’un maçon et d’une ménagère, Abel Broc exerça le métier de maçon à Prades (Pyrénées-Orientales). En 1919, il participa activement à la reconstitution de la section socialiste de Prades dont il fut élu secrétaire et trésorier, le 1er juin, au cours d’une réunion à laquelle assistaient Francis Bergau*, rédacteur au Cri catalan (organe officieux du Parti SFIO), Raymond Lefebvre et Paul Vaillant-Couturier. Aux municipales du 30 novembre 1919, il fut candidat à Prades, sur une liste d’« Union des groupes républicains de gauche ».

Réélu secrétaire de la section socialiste de Prades au mois de janvier 1920, il démissionna de ce poste en juin de cette même année. Partisan de l’adhésion du PSU à l’IC, il rejoignit le PC immédiatement après le congrès de Tours.

En avril 1921, Abel Broc était membre de la CA de la Fédération communiste des Pyrénées orientales. Il resta toujours un militant actif de la cellule communiste de Prades, même lorsque celle-ci, à la fin des années 1920 et jusqu’en 1934-1935 fut réduite à un petit noyau de militants isolés. Nous ignorons s’il participa à la direction de la cellule et de la section communiste de Prades. On peut toutefois penser, étant donné l’influence qu’il exerça à Prades pendant les premiers mois qui précédèrent le congrès de Tours, qu’il fut le principal artisan de l’implantation du Parti communiste dans cette ville, au début des années 1920.

En novembre 1939, le commissaire spécial de Bourg-Madame l’inscrivit sur la liste des « suspects du point de vue national » avec la mention : « communiste très militant ». Son frère Édouard Broc, né à Prades le 11 octobre 1896, qui exerçait lui aussi le métier de maçon dans cette ville, fut également inscrit sur cette liste avec la même mention.

Interné dans un « centre de séjour surveillé », il fut ensuite déporté au camp de Bossuet (ex-département d’Oran) où il retrouva de nombreux militants communistes catalans. Libéré en avril 1942, il s’embarqua pour la France le 26 mai suivant en compagnie de François Cavaillez* et d’Émile Dardenne*.

Il regagna aussitôt Prades et réintégra les rangs du Parti communiste après la Libération.

Il ne cessa de militer dans ses rangs jusqu’à sa mort (1975). Pendant les dernières années de sa vie qu’il passa à l’Hospice de Prades, il ne déploya qu’une faible activité militante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/broc-abel-joseph-pierre/, notice BROC Abel, Joseph, Pierre par André Balent, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 octobre 2008.

Maitron patrimonial (2006-2024)

Par André Balent

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales : versement du 13 septembre 1951, liasse 169 (dissolution du Parti communiste), liste des « suspects du point de vue national » établie par le commissaire spécial de Bourg-Madame ; versement du 16 septembre 1959, liasse 60 (suspects), dossier « Dardenne Émile », lettre du gouverneur général d’Algérie au préfet des Pyrénées-Orientales (14 juin 1942). — Le Cri catalan, hebdomadaire officieux du Parti socialiste (années 1919 et 1920). — L’Ordre nouveau, organe de l’interfédération communiste publié à Toulouse, n° 4, 29 avril 1921. — Témoignage oral de M. Vidal, coiffeur à Prades et militant du Parti socialiste (1975). — Témoignage de M. Lether, cheminot en retraite à Prades, militant du Parti communiste depuis 1944.