CHENOUARD Charles, Léon

Par Claude Pennetier

Maitron patrimonial (2006-2024)

Né le 22 décembre 1898, mort le 24 juin 1963 ; militant communiste de Paris.

Petit-fils du communard Charles, Michel Chenouard, Charles, Léon Chenouard était très fier de cet ancêtre.
Élevé à Assistance publique de Paris, car ses parents n’étaient pas en état de le garder, il fut apprenti cuisinier, mais battu par son patron (il perdit même une dent de devant sous les coups), il voua un haine forte au patronat. Il fut ensuite « 36 métiers, 36 misères » : livreur de journaux, docker à Nantes…
Son frère aîné fut tué en 1916 au front. Lui-même mobilisé, sympathisa avec un médecin qu’il assistait. Celui-ci demanda à sa sœur, Gertrude, d’être sa marraine de guerre. Victime d’une crise d’appendicite, Charles Chenouard passa sa convalescence dans la maison de la famille aisée de Gertrude Koechlin. Le lien épistolaire se transforma en amour et ils se promirent l’un à l’autre. La famille s’y opposa fermement. Il choisit de s’effacer et de s’éloigner en entrant dans les troupes d’Armée du Levant qui combattaient en Syrie. La poliomyélite le toucha et provoqua une paralysie des membres inférieures.
C’est donc infirme qu’il revint en France, d’abord à Marseille puis à Paris où il croisa par hasard Gertrude Koechlin devenue militante communiste. Celle-ci qui ignorait tout de sa situation s’évanouit en le découvrant dans un fauteuil. Elle décida de renouer avec lui et ils se marièrent en 1922, puis donnèrent naissance à un garçon en 1923. Voir Gertrude Chenouard.
Sous son influence, il adhéra au Parti communiste et fut souvent en tête de manifestation avec son fauteuil roulant. Militant du XIVe puis du XVe arr. de Paris, il vendait l’Humanité sous le métro aérien à La Motte Piquet Grenelle. Il vivait de sa pension d’invalidité et quelques travaux de maroquinerie.

Candidat du Parti communiste aux élections municipales du 5 mai 1935, dans le VIe arr. de Paris (quartier de la Monnaie), Charles Chenouard obtint 393 voix sur 3 614 inscrits et 2 941 votants, tandis que son concurrent socialiste SFIO, Fleurant s’élevait à 719 suffrages ; le modéré Gillouin était élu.

Pendant l’Occupation, le couple choisit de partir dans l’Yonne, à Mailly-la-Ville puis à Mailly-le-Château où son beau-frère, médecin, était installé. Charles Chenouard diffusait l’Humanité clandestine et rendait des service à des résistants. Une postière patriote intercepta plusieurs fois des lettres de dénonciation adressées à la kommandantur d’Auxerre. Son fils fréquenta le lycée d’Auxerre et fut secrétaire de Commandant Max, René Millereau*.

La famille Chenouard se partagea ensuite entre un appartement rue de La Cavalerie dans la XVe arr. et Mailly-l-e-Château tout en continuant à militer au Parti communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/chenouard-charles-leon/, notice CHENOUARD Charles, Léon par Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 17 juin 2024.

Maitron patrimonial (2006-2024)

Par Claude Pennetier

SOURCES : L’Humanité, 6 mai 1935. — Témoignage de son petit-fils, Claude Chenouard.

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