CRISPIEN Arthur

Par Jacques Droz

Maitron patrimonial (2006-2024)

Né le 4 novembre 1875 à Königsberg, mort le 29 novembre 1946 à Berne (Suisse) ; parlementaire social-démocrate de gauche.

Fils d’un peintre, ayant lui-même fait des études d’histoire de l’art, Arthur Crispien entra en 1894 dans la vie syndicale et politique. Il fut appelé à la rédaction de plusieurs journaux sociaux-démocrates, notamment, à partir de 1912, de la Schwäbische Tagwacht dont il voulut faire, aux côtés de Hömle et de Walcher, un organe antimilitariste et dont la rédaction l’exclut en 1914 parce qu’il s’était opposé au vote des crédits de guerre. Il dirigea ensuite, pendant quelque temps, l’organe de la gauche social-démocrate à Stuttgart, le Sozialdemokrat. Le Wurtemberg était en effet devenu l’un des principaux points d’appui de la gauche du parti, sous la forme d’une Sozialistische Vereinigung dont la personnalité dominante était le député Friedrich Westmeyer. Arrêté à la suite d’une manifestation contre l’emprisonnement de Karl Liebknecht, il adhéra en 1917 à l’USPD. Occupant un poste ministériel en Wurtemberg, il fut nommé président, avec Haase, en 1919. Membre du Reichstag de 1920 à 1933, il fut envoyé par son parti au IIIe congrès de l’Internationale à Moscou où il se prononça avec Dittmann contre l’intégration à la IIIe Internationale. Cette attitude fut également la sienne lors du congrès de Halle où il repoussa les vingt-et-une conditions inspirées par Lénine et appuya la minorité, qui refusa son adhésion au KPD. En revanche, il adhéra à Vienne à l’Internationale deux-et-demie. Il en devint, aux côtés de Ledebour, le représentant pour l’Allemagne et fut élu au Comité exécutif. En 1922, au congrès de Nuremberg, il rejoignit le SPD et fut à Hambourg, en 1923, l’un des partisans de la fusion de l’Internationale deux-et-demie et de l’Internationale socialiste, dont il devint l’un des présidents. Bien que détesté par les milieux conservateurs à cause de son pacifisme, son évolution vers la droite s’accéléra dès lors : il se prononça en fin de compte pour le soutien au chancelier Brüning. En 1933, il émigra en Suisse où il prit la présidence de l’Union des démocrates allemands et rendit de grands services à la communauté juive émigrée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/crispien-arthur/, notice CRISPIEN Arthur par Jacques Droz, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 18 juin 2024.

Maitron patrimonial (2006-2024)

Par Jacques Droz

ŒUVRE : Die Internationale, 1919. — Die Sozialdemokratie und die Reparationen, 1932.

SOURCES : Susanne Miller, Burgfrieden und Klassenkampf. Die deutsche Sozialdemokratie im ersten Weltkrieg, Düsseldorf, 1974. — Krause, USPD, op. cit. — Morgan, Socialist Left, op. cit. — Wheeler, USPD, op. cit. — Osterroth, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit. — Lexikon, op. cit.