DÉSORMIÈRE Roger [DÉSORMIÈRE Pierre, Roger]

Par Nicole Racine

Maitron patrimonial (2006-2024)

Né le 13 septembre 1898 à Vichy (Allier) mort le 25 octobre 1963 à Paris (XVIIIe arr.) ; compositeur, chef d’orchestre ; membre de la Fédération musicale populaire (fondée en 1935) ; créateur de l’Association française des musiciens progressistes (1948).

Fils de Pierre, Philippe Désormière, coiffeur et de Marie Guillot, après des études comme flûtiste au Conservatoire de Paris, Roger Désormière s’initia à la composition d’orchestre, ayant notamment pour maître Charles Koechlin. En 1922, il constitua autour d’E. Satie l’École d’Arcueil, avec Cliquet-Pleyel, Maxime Jacob, Henri Sauguet. Il abandonna bientôt la composition pour la direction d’orchestre, s’attachant à faire connaître la musique contemporaine, Auric, Poulenc, Milhaud, Messiaen, Dutilleux ; il dirigea notamment l’orchestre des Ballets russes.

Au moment du Front populaire, Roger Désormière prit place comme musicien dans les associations culturelles antifascistes. Il appartint à la Fédération Musicale Populaire créée le 2 juin 1935 qui groupait des chorales, des orchestres.
Il fit un voyage en URSS en juillet-août 1935 avec sa femme, Colette Steinlein, Robert Soetens et Rheineold Glière, séjour durant lequel il donna des concerts à Moscou, Bakou et Tiflis.
Il dirigea le 14 juillet 1936 à Alhambra, la musique composée par J. Ibert, G. Auric, D. Milhaud, Ch. Koechlin, A. Honegger, D. Lazarus pour le Quatorze Juillet de Romain Rolland*. R. Désormière fut également le chef d’orchestre de la musique des films La Vie est à nous et La Marseillaise de J. Renoir. Pendant l’exposition universelle de 1937, il fut le directeur musical et le chef d’orchestre de Naissance d’une cité, d’après Jean-Richard Bloch.

En 1936, collaborateur de l’Humanité, il fut nommé chef d’orchestre de l’Opéra-Comique, poste qu’il occupa jusqu’en 1944. Durant l’Occupation, il aida J. Wiener en lui offrant de signer les partitions de films que celui-ci écrivait et ne pouvait signer. Il fut un des fondateurs du Front national des Musiciens. De 1944 à 1946, il dirigea l’orchestre de l’Opéra de Paris. En 1946, il créa à l’Opéra la 7e Symphonie (Leningrad) de Chostakovitch, ainsi que la 8e (Stalingrad). Communiste qui demeurait musicien avant tout, R. Désormière participa comme chef d’orchestre et musicien à de nombreux meetings et fêtes populaires au Vel d’Hiv (ainsi pour le 30e anniversaire du PC). En 1950, il écrivit la musique d’une chanson en l’honneur de Maurice Thorez pour son 50e anniversaire, Fils du Peuple dont les paroles étaient de L. Moussinac (publiée dans l’Humanité-Dimanche le 16 avril 1950).

En 1948, R. Désormière créa avec Elsa Barraine et Serge Nigg l’Association française des musiciens progressistes. Un accident survenu en 1952 interrompit son activité professionnelle ; frappé d’hémiplégie, il dut abandonner la direction d’orchestre.

 

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/desormiere-roger-desormiere-pierre-roger/, notice DÉSORMIÈRE Roger [DÉSORMIÈRE Pierre, Roger] par Nicole Racine, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 7 octobre 2024.

Maitron patrimonial (2006-2024)

Par Nicole Racine

ŒUVRE CHOISIE : Voir Roger Désormière et son temps. Textes en hommage réunis par Denise Mayer et Pierre Souvtchinsky, Monaco, Éditions du Rocher, 1966, 191 p. (contient dans sa partie bibliographique la liste des principaux enregistrements de Roger Désormière).

SOURCES : Arch. de VOKs (notes de Rachel Mazuy). — T. Ferlé, Le communisme en France. Organisation, Documentation catholique, 1937. — Hélène Jourdan-Morhange, Mes amis musiciens, Éditeurs français réunis, 1955. — A. Goléa, Vingt ans de musique contemporaine, Seghers, 1962, 2 vol. — Henri Temerson, Biographie des principales personnalités françaises décédées au cours de l’année 1963, Paris, l’auteur. — L’Humanité, 26 octobre 1963. — Les Lettres françaises, 31 octobre au 6 novembre 1963. — Actes du colloque Roger Désormière, Vichy, 11-12 septembre 1998 (coédition Comité Désormière et Musée de la résistance nationale). — État civil.

ICONOGRAPHIE : Roger Désormière et son temps, op. cit.