Par Jacques Droz
Maitron patrimonial (2006-2024)
Né le 9 février 1848 à Medebach (cercle de Brion), mort le 10 février 1923 à Paderborn ; prêtre catholique proche du marxisme.
Prêtre dans une modeste paroisse westphalienne, Wilhelm Hohoff s’intéressa en 1898 aux problèmes de l’unité syndicale catholique et intervint dans le conflit qui opposait à ce sujet les évêques de Trêves et de Berlin. Il fît d’amples études sociologiques, canoniques et économiques qui, après d’autres écrits sur le passé révolutionnaire en Allemagne, le conduisirent à publier en 1908 un essai sur « la signification de la critique marxiste du point de vue du christianisme, de l’économie populaire et de la science juridique ». Il y concluait à l’impossibilité d’être chrétien sans adopter les conclusions exprimées dans Le Capital. Ses idées purent être divulguées dans la revue Deutsche Arbeit que dirigeait le profeseur Theodor Brauer depuis 1920. Hohoff entra en rapport avec de nombreux théoriciens du socialisme, dont Kautsky et Hilferding et c’est à son propos que Bebel écrivit Christentum und Sozialismus, pour démontrer que les deux notions étaient contradictoires.
Hohoff échangea même une correspondance avec Lénine qui avait fort apprécié ses citations de Saint-Thomas d’Aquin. La publication de ses œuvres à Paderborn ne le protégea pas d’une extrême misère, que seule l’aide du socialiste suisse Hermann Greulich lui permit de surmonter.
Maitron patrimonial (2006-2024)
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Protestantismus und Sozialismus, 1881. — Die Revolution seitvdem 16. Jahrhundert im Lichte der neuesten Forschung, 1887. — Die Bedeutung der Marx’schen Kapitaikritik, 1908.
SOURCES : J. Messner, W. Hohoffs Marxismus, Diss. Munich, 1924. — K. Kraeppel, Entscheidung fur den Sozialismus. Die Politographie des Pastors Wilhelm Hohoff1848-1923, Bonn, Bad Godesberg, 1974.